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Mercredi, le 31 janvier 2024
Gyros et salade grecque
Je suis de ceux qui ont grandi avec la série télévisée d’animation franco-japonaise Ulysse 31. Un dessin animé mélangeant mythologie grecque avec de la science-fiction, quelle idée géniale ! Arrivé au collège, je connaissais par cœur le Panthéon grec et un de mes rêves était d’aller un jour à Athènes voir « en vrai » l’un des berceaux de notre civilisation, fasciné par l’héritage que les Grecs antiques nous avaient laissé dans la langue, la philosophie, la politique, la sculpture, le théâtre, l’architecture...
En 2002, inspiré par mes amis de la Gang de Lyon que je retrouvais chaque semaine à un kébab du quartier du Tonkin, je débutais ce blog, j’écrivais ma première nouvelle de fiction qui allait être publiée dans un support professionnel et je terminais mes études en soutenant une thèse de doctorat. Mon travail de recherche n’avait pas grand chose à voir avec mon amour pour l’Antiquité, mais j’avais quand même réussi à glisser dans ma conclusion la citation « Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre » en lettres grecques qui, selon la légende, ornait le fronton de l’Académie de Platon.
En 2002 sortait aussi l’Auberge espagnole de Cédric Klapisch, réalisateur que je ne connaissais pas bien. J’avais loupé le Péril jeune, qui évoquait les années de lycée à une période où je portais encore des couches, au début des années 1970. Mais dans l’Auberge espagnole, j’avais retrouvé un peu de moi : des études effectuées à l’étranger apportant leur lot de rencontres qui allaient marquer toute la vie, une dernière année à l’université avant d’entrer dans le monde professionnel, et j’avais en plus à peu près le même âge que Romain Duris qui incarnait le personnage principal.
En 2005, l’Auberge espagnole connut une suite : les Poupées russes. Dans ce deuxième volet, Cédric Klapisch s’attachait à dépeindre les problèmes professionnels et personnels de ses personnages. Cette année-là, je mélangeais encore mes deux identités, celle de l’enseignant-chercheur (qui ne m’apportait pas beaucoup de satisfaction, vivant une sorte de creux dans mon activité de recherche) et celle de l’auteur, critique et plasticien, avec un article sur le genre steampunk présenté sous mon pseudonyme au colloque La Science-Fiction dans l’Histoire, l’Histoire dans la Science-Fiction de Nice, une exposition de mes sculptures, un projet de nouvelle et la réécriture de mon roman. Au niveau sentimental, je vivais une histoire que je croyais être plus sérieuse que celles vécues jusque-là, mais qui s’achèvera brutalement dans les premiers jours de 2006.
La trilogie de Klapisch s’est poursuivie avec, en 2013, la sortie de Casse-Tête chinois. Les personnages avaient désormais la quarantaine, avec des enfants ou des désirs d’enfants, et la vie devenait ce fameux casse-tête avec les compromis à trouver entre la vie amoureuse, la vie professionnelle et la vie familiale avec l’arrivée des responsabilités parentales. À cette époque, j’étais devenu un jeune papa, mon activité professionnelle de chercheur connaissait un nouveau souffle mais mon activité d’auteur ou de sculpteur s’éteignait peu à peu...
À la mi-avril 2023, c’est sous forme de série télévisée que nous pouvons suivre la suite de cette trilogie. Cette fois-ci, Klapisch suit les aventures à Athènes des enfants des personnages qu’il nous avait fait découvrir dans ses trois films. Mes enfants sont encore trop jeunes pour partir étudier à l’étranger, ils ont l’âge que j’avais quand je regardais Ulysse 31, mais la grande, collégienne, a malgré tout déjà des projets en ce sens... Cette série résonne encore fort en moi : un peu de nostalgie, et le regard porté sur l’avenir qui retourne au passé, en se disant que l’on a sans doute davantage vécu d’années qu’il n’en reste encore à vivre. Et puis, ma première grande conférence en présentiel post-confinement avait eu lieu justement à Athènes, en juin 2022, non loin de l’Acropole. Une musique revient sans cesse dans ma tête, la chanson « O Pio Kalos Tragoudistis » :
Γεια σου, γεια σου
ποιος σου έκλεψε ας ξέραμε τη χαρά σου...

Klapisch a appelé sa série Salade grecque. Je lui aurai plutôt donné comme titre Gyros, le fameux « sandwich grec », l’équivalent du chawarma arabe ou du döner kebab turc, et qui désigne la rotation de la broche de viande qui se fait rôtir. Dans l’Auberge espagnole, des étudiants vivaient un bouillonnement d’expériences, et dans Salade grecque, les expériences sont vécues par leurs enfants... La boucle est bouclée, c’est-à-dire un cercle, qui se dit en grec : γύρος, gyros.


Mardi, le 3 janvier 2023
Réflexions en vrac sur l’année 2022
Janvier 2022, décès d’Igor Bogdanoff (il y a tout juste un an), moins d’une semaine après la mort de son frère Grichka. Petit hommage à ceux qui m’avaient collé avec fascination devant l’écran de télévision avec l’émission Temps X, dans les années 1980, et qui avaient popularisé la science-fiction dans les foyers de France. Dommage qu’ils aient fini par prendre la science pour de la fiction et la fiction pour de la science et que, trop confiants dans leur bonne santé, ils aient refusé de se faire vacciner contre la Covid-19 qui allait les emporter.

Février 2022, décès du virologue Luc Montagnier, le co-découvreur du virus du sida. Il avait dû être dégoûté qu’avec le SARS-Cov-2 et ses variants, plus personne ne parlait beaucoup du VIH qui avait pourtant fait tant de ravages dans les années 1990. Pour les personnes de ma génération, le sida faisait que la découverte de la sexualité était liée à un risque de mort si on n’osait pas s’acheter des préservatifs.

Mars 2022, décès du journaliste et présentateur télé Jean-Pierre Pernaut. Les rares fois où j’avais eu l’occasion de le voir dans le Journal de 13 heures de TF1, j’avais été choqué par sa capacité à remplacer des informations que je jugeais importantes et graves par des reportages futiles sur des vieux métiers ou des coutumes oubliées dans des lieux perdus.

Avril 2022, décès du chanteur belge Arno. Je l’avais découvert à l’occasion de sa contribution à l’album hommage à Jacques Brel (Aux Suivants). Touchant monsieur.

Le même jour, le 26 mai 2022, décèdent Ray Liotta, Andrew Fletcher, musicien et cofondateur du groupe Depeche Mode, et Alan White, le batteur de Yes. De Ray Liotta, je garde le souvenir de l’une des scènes les plus géniales et écœurantes que j’ai eue l’occasion de voir au cinéma, dans Hannibal, avec ce rôle d’agent du FBI ambigu participant à un repas en tant qu’invité... et partie du menu. J’ai été plus influencé par la musique de Depeche Mode que de Yes, même si Trevor Horn avait fait partie de ce groupe avant de produire les musiques des groupes emblématiques de mon adolescence que furent Frankie Goes to Hollywood, Propaganda, Pet Shop Boys ou Simple Minds...

Juin 2022, décès d’Yves Coppens, le paléontologue français. Son nom reste attaché au fossile d’Australopithèque surnommé Lucy, appelée ainsi car l’équipe écoutait Lucy in the Sky with Diamonds, la chanson des Beatles, au moment de la découverte. Questions sur les origines du nom de cette chanson aux thèmes psychédéliques (allusion à la drogue LSD ou inspiré par un dessin d’enfant ?), questions sur les origines de l’humanité...

Juillet 2022, décès de Charlotte Valandrey. Pour moi, l’actrice reste à jamais la jeune révoltée de Rouge Baiser, sorti en 1985. Le film parlait des amours malheureuses d’une adolescente dans un monde qui perdait foi en l’utopie communiste alors qu’au même moment, dans la vraie vie, s’écroulait l’URSS et que Charlotte apprenait sa séropositivité au VIH...

Août 2022, décès du dessinateur Sempé. Lorsque j’étais doctorant, j’étais tombé sur ces dessins que l’on retrouve par exemple des textes et illustration du petit Nicolas faisant une thèse. Janvier 2022, décès d’Igor Bogdanoff (il y a tout juste un an), moins d’une semaine après la mort de son frère Grichka. Petit hommage à ceux qui m’avaient collé avec fascination devant l’écran de télévision avec l’émission Temps X, dans les années 1980, et qui avaient popularisé la science-fiction dans les foyers de France. Dommage qu’ils aient fini par prendre la science pour de la fiction et la fiction pour de la science et que, trop confiants dans leur bonne santé, ils aient refusé de se faire vacciner contre la Covid-19 qui allait les emporter.

Février 2022, décès du virologue Luc Montagnier, le co-découvreur du virus du sida. Il avait dû être dégoûté qu’avec le SARS-Cov-2 et ses variants, plus personne ne parlait beaucoup du VIH qui avait pourtant fait tant de ravages dans les années 1990. Pour les personnes de ma génération, le sida faisait que la découverte de la sexualité était liée à un risque de mort si on n’osait pas s’acheter des préservatifs.

Mars 2022, décès du journaliste et présentateur télé Jean-Pierre Pernaut. Les rares fois où j’avais eu l’occasion de le voir dans le Journal de 13 heures de TF1, j’avais été choqué par sa capacité à remplacer des informations que je jugeais importantes et graves par des reportages futiles sur des vieux métiers ou des coutumes oubliées dans des lieux perdus.

Avril 2022, décès du chanteur belge Arno. Je l’avais découvert à l’occasion de sa contribution à l’album hommage à Jacques Brel (Aux Suivants). Touchant monsieur.

Le même jour, le 26 mai 2022, décèdent Ray Liotta, Andrew Fletcher, musicien et cofondateur du groupe Depeche Mode, et Alan White, le batteur de Yes. De Ray Liotta, je garde le souvenir de l’une des scènes les plus géniales et écœurantes que j’ai eue l’occasion de voir au cinéma, dans Hannibal, avec ce rôle d’agent du FBI ambigu participant à un repas en tant qu’invité... et partie du menu. J’ai été plus influencé par la musique de Depeche Mode que de Yes, même si Trevor Horn avait fait partie de ce groupe avant de produire les musiques des groupes emblématiques de mon adolescence que furent Frankie Goes to Hollywood, Propaganda, Pet Shop Boys ou Simple Minds...

Juin 2022, décès d’Yves Coppens, le paléontologue français. Son nom reste attaché au fossile d’Australopithèque surnommé Lucy, appelée ainsi car l’équipe écoutait Lucy in the Sky with Diamonds, la chanson des Beatles, au moment de la découverte. Questions sur les origines du nom de cette chanson aux thèmes psychédéliques (allusion à la drogue LSD ou inspiré par un dessin d’enfant ?), questions sur les origines de l’humanité...

Juillet 2022, décès de Charlotte Valandrey. Pour moi, l’actrice reste à jamais la jeune révoltée de Rouge Baiser, sorti en 1985. Le film parlait des amours malheureuses d’une adolescente dans un monde qui perdait foi en l’utopie communiste alors qu’au même moment, dans la vraie vie, s’écroulait l’URSS et que Charlotte apprenait sa séropositivité au VIH...

Août 2022, décès du dessinateur Sempé. Lorsque j’étais doctorant, j’étais tombé sur des textes et illustrations du petit Nicolas passant sa thèse. Indémodable !

Septembre 2022, décès de Jean-Luc Godard. Au début des années 2000, j’avais trouvé un tas de DVD de Godard à petit prix et j’avais commencé à visionner la plupart de ces œuvres. J’avais arrêté sans trop savoir si (1) de nombreux films avaient mal vieillis, (2) il n’y avait pas une certaine escroquerie intellectuelle dans certains de ces films artificiellement complexes ou (3) si je n’étais tout simplement pas passé à côté d’un vrai grand truc vraiment puissant...

Octobre 2022, décès de Pierre Soulages. Pour un peintre, avoir son nom associé à une couleur, c’est un peu le top de la classe. Il y a le bleu Klein, le noir Soulages, le jaune Poussin, le Vert meer...

Novembre 2022, décès de Christian Bobin. Je me rappelle de petits livres précieux de cet auteur que me faisait lire mon amie d’alors. Flagrances de mots, d’images et de toutes sortes de sensations.

Décembre 2022, j’ai cessé d’être un quarantenaire. En 2009, le publicitaire Jacques Séguéla avait dit : « Si à 50 ans on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie ». Il me semble plutôt que si, à 50 ans, on croit encore que des signes extérieurs de richesse peuvent être des indicateurs d’une vie heureuse ou non, c’est à ce moment-là que l’on a raté sa vie...
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Septembre 2022, décès de Jean-Luc Godard. Au début des années 2000, j’avais trouvé un tas de DVD de Godard à petit prix et j’avais commencé à visionner la plupart de ces œuvres. J’avais arrêté sans trop savoir si (1) de nombreux films avaient mal vieillis, (2) il n’y avait pas une certaine escroquerie intellectuelle dans certains de ces films artificiellement complexes ou (3) si je n’étais tout simplement pas passé à côté d’un vrai grand truc vraiment puissant...

Octobre 2022, décès de Pierre Soulages. Pour un peintre, avoir son nom associé à une couleur, c’est un peu le top de la classe. Il y a le bleu Klein, le noir Soulages, le jaune Poussin, le Vert meer...

Novembre 2022, décès de Christian Bobin. Je me rappelle de petits livres précieux de cet auteur que me faisait lire mon amie d’alors. Flagrances de mots, d’images et de toutes sortes de sensations.

Décembre 2022, j’ai cessé d’être un quarantenaire. En 2009, le publicitaire Jacques Séguéla avait dit : « Si à 50 ans on n’a pas de Rolex, on a raté sa vie ». Il me semble plutôt que si, à 50 ans, on croit encore que des signes extérieurs de richesse peuvent être des indicateurs d’une vie heureuse ou non, c’est à ce moment-là que l’on a raté sa vie...


Lundi, le 17 juin 2019
Liège, Kigali, Tunis, Londres, Montréal

Certains événements ont, pour moi, une musique bien particulière. Ainsi en est-il dont des moments les plus perturbants qu’il m’ait été donnés de vivre.

J’ai été particulièrement frappé de découvrir que la musique du générique de la série Netflix Black Earth Rising était You Want It Darker de Leonard Cohen. À mon sens, rien n’aurait pu être plus pertinent que d’associer cette série et une musique de l’artiste canadien qui nous a quitté en 2016.

Dans la fiction, une jeune juriste londonienne, rescapée du génocide rwandais de 1994 et adoptée par une célèbre femme procureure spécialisée dans les affaires criminelles internationales, reprend l’enquête de sa mère qui la mène à des révélations sur ses propres origines.

Dans la vraie vie, cela se passe en Belgique, et cela remonte au printemps 1992. Je n’avais pas encore vingt ans quand je m’étais retrouvé, à l’occasion d’un stage de fin d’études, dans cette ville de la banlieue industrielle de Liège au bord de la Meuse où avaient grandi les frères Dardenne. À mon arrivée ce dimanche après-midi maussade dans ce grand et triste bâtiment où j’allais passer trois mois, j’avais été dirigé vers le responsable de l’internat. Ce dernier m’avait posé une curieuse question : à quel étage souhaitais-je m’installer ? Celui des étudiants français ? Celui des étudiants étrangers ? Celui des étudiants belges en informatique ? Je n’avais pas choisi l’étage de mes compatriotes mais celui de ceux qui étudiaient la même matière que moi. Pourtant, c’est parmi les étudiants étrangers, ceux qui passaient comme moi leurs week-ends à Seraing, que je me suis fait mes meilleurs amis durant cette période. Nous étions quatre garçons inséparables : K. le Belgo-tunisien, A. le Djiboutien, I. le Rwandais et moi. Deux Noirs, deux Blancs. Deux Musulmans, deux Chrétiens. Toutes les combinaisons de couleurs de peau et de religions étaient représentées. K. et A. étudiaient le commerce, I. tout comme moi l’informatique, et c’est avec lui que les liens d’amitié s’étaient les plus serrés pour durer jusqu’à aujourd’hui.

I. était le plus âgé de nous quatre, il avait une formation juridique qui l’avait poussé à passer des concours et quitter sa région natale de Cyangugu pour devenir officier de gendarmerie dans la capitale. Poussé par sa hiérarchie, le lieutenant avait accepté de passer trois ans en Belgique pour acquérir les compétences en informatique dont son petit pays manquait cruellement, laissant là-bas sa jeune épouse et son fils nouveau-né le temps d’obtenir son graduat. Pendant quelque temps, nous avions échangé des tas de lettres et de cartes postales, I. et moi, et c’est par procuration que je découvrais ce petit pays d’Afrique inconnu, ses paysages, sa sagesse proverbiale, complétant mes connaissances par un essai d’ethnologie rédigé par des Pères Blancs trouvé dans la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.

Printemps 1994. Les informations à la radio avaient annoncé l’attentat ayant coûté la vie des présidents du Rwanda et du Burundi. Quelques jours plus tard nous parvenaient les premiers échos de l’horreur. C’était un samedi ou un dimanche, au moment du déjeuner, qu’I. avait appelé au numéro de téléphone familial. Il était encore en vie, sa famille aussi, son accès à une arme de service le protégeant de la folie meurtrière des machettes. Je le sentais perdu, et j’étais tout aussi perdu que lui. Sentiment absolu d’impuissance.

Été 1994. Lorsque j’avais pris pour la première fois l’avion, ce fut pour aller à Tunis, chez K., ses parents et sa grande sœeur. Visites de lieux touristiques, de musées, moments passés à la plage, invitation saugrenue à la résidence de l’ambassadeur lors du 21 juillet, la fête nationale belge, où l’on m’avait fait passer pour un « Belge de Strasbourg » qui ne connaissait pas la Brabançonne. Après-midis trop chauds à regarder le Tour de France, ou la série Angélique en soirée, avec des coupures opérées par la censure aux moments les plus croustillants. La censure, par contre, laissait voir l’horreur des informations. Cadavres innombrables sur les bords des chemins ou dans les rivières. K. et moi, sidérés devant le poste, craignions de reconnaître dans les images des charniers le visage de notre ami. La mélancolique mère de K., une Flamande qui ne s’était jamais trop bien fait à la vie en Afrique du Nord, peignait en écoutant de la musique. Elle me fit découvrir Leonard Cohen dont je ne connaissais que Everybody Knows pour avoir vu le film Pump Up The Volume d’Allan Moyle avec Christian Slater. Je rentrais en France avec des cassettes audio tunisiennes de mauvaise qualité sur lesquelles j’avais enregistré quelques albums de Cohen, dont I’m Your Man et The Future.

Les nouvelles d’I. me parvinrent de manière sporadique quelque temps plus tard, par courrier postal ou électronique. I. avait échappé aux massacres. Il avait fui avec femme et enfant au Zaïre et s’était retrouvé dans un camp de réfugiés. Exploité pour ses compétences informatiques par une ONG, il devait assurer la survie des siens, venant d’être père pour la seconde fois, son autre fils étant né au camp. La situation dans l’est du Zaïre, de précaire devenait intenable avec les signes avant-coureurs de la Première guerre du Congo qui allait éclater en 1996. I. et sa famille d’apatrides avaient entamé un périple dans l’est de l’Afrique, séjournant au Malawi, en Tanzanie, à Arusha, où I. avait participé au Tribunal pénal international, et en Afrique du sud d’où sa femme et ses enfants avaient pu s’exiler en Angleterre, alors qu’I. restait bloqué au Cap.

C’était en 1999. Je terminais mon DEA à Paris. J’avais envoyé à I. une importante somme d’argent afin de faciliter ses démarches pour rejoindre la Grande-Bretagne. Et cela lui avait effectivement permis de retrouver sa femme et ses deux fils à Londres où ils s’étaient installés.

Fin août 2002, convention nationale de science-fiction française à Tilff-Esneux, en banlieue liégeoise. J’avais abandonné pour une journée la convention et mes amis de la Gang lyonnaise pour retrouver I. que je n’avais plus vu depuis dix ans, de passage en Belgique, et qui tenait à me rembourser de l’argent prêté alors qu’il était en Afrique du Sud. Indescriptibles retrouvailles.

Cet après-midi, à l’occasion d’un séjour professionnel à Montréal, je me suis rendu au cimetière Shaar Hashomayim du mont Royal. En me recueillant sur la tombe de Leonard Cohen, mes pensées se figèrent d’abord sur les grandes atrocités du siècle passé, deux génocides, celui des Juifs dans les années 1940, mais aussi celui qui avait fait s’entre-tuer mes frères africains dans les années 1990. Pourtant, guidées par la voix grave d’un Hallelujah s’exprimant dans ma tête par mes seuls souvenirs auditifs, elles s’élevèrent vers les Cieux, me faisant prendre conscience avec acuité de la beauté de la vie, qui est si belle parce qu’elle est si fragile, de l’importance de la spiritualité et de la force de l’amour.



Mercredi, le 13 septembre 2017
Alien : Covenant, c’est toute ma vie
La semaine dernière, ma vie ressemblait beaucoup trop à Alien : Covenant.
Tout avait commencé par des collègues croisés dans les bureaux. La période des vacances estivales ressemble vraiment à une sorte de grand sommeil dans les habitudes professionnelles, avec au réveil quelques personnes qui ne font plus partie de l’équipe (néanmoins celles-ci connaissent un sort plus enviable que celui du commandant de bord du film de Ridley Scott). Grosse responsabilité sur nos épaules : même si nous ne transportons pas des milliers de passagers en hibernation, nous avons à notre charge des centaines d’étudiants que nous poussons à acquérir un savoir scientifique et technique au cours de cette année universitaire afin qu’ils puissent valider un diplôme, à défaut de s’établir sur une nouvelle planète à terraformer et à coloniser.
Sur le campus, des herbes folles ont envahi les abords des bâtiments, les jardiniers ne se sont pas encore occupés de l’entretien. Cela fait penser au champ de blé laissé à l’abandon sur la planète découverte par le Covenant.
Et soudain, en passant à côté de ces hautes herbes, je me suis fait infecter, à la manière des nano-machines à l’allure de spores du dernier opus en date de la saga Alien.
Essayez d’imaginer un instant qu’un corps étranger entre dans votre oreille et cherche à creuser un chemin jusqu’à votre cerveau... Vous aurez ainsi une petite idée de mon état de panique en rebroussant chemin, affolé, interpelant des collègues afin de trouver de l’aide. Bien entendu, rien n’était visible dans mon oreille, mais le bourdonnement dû à des battements d’ailes contre mon tympan avait de quoi expliquer ma crise. Incompréhension, appel sans succès auprès des pompiers et médecins urgentistes, attente insoutenable... J’ai décidé de régler le problème tout seul, un peu à la manière décrite dans « la Bête à Maît’ Belhomme » (comme quoi, les lectures de l’enseignement secondaire peuvent avoir une utilité inattendue), c’est-à-dire en vidant une bouteille d’eau dans mon oreille. Néanmoins, j’ai eu moins de chance que pour le paysan normand dépeint par Maupassant : la bête semblait toujours vivante et pas décidée à quitter mon oreille. En vitesse, je me suis rendu sur un autre bout du campus afin d’informer les collègues — qui m’attendaient pour un jury — de mon infortune et de mon retard, et j’ai réussi à trouver une infirmière à qui expliquer mon problème. Je me suis donc retrouvé allongé sur un lit d’auscultation, la tête sur le côté, l’oreille remplie de sérum physiologique. Cela a eu pour effet de faire cesser les battements d’ailes, mais pas moyen de sortir l’insecte noyé de mon conduit auditif.
La chemise trempée, j’ai retrouvé mes collègues et j’ai chamboulé l’ordre de passage des soutenances afin de quitter rapidement le campus pour rentrer chez moi et trouver un médecin.
Ce n’est que le lendemain matin que j’ai pu voir mon médecin traitant qui m’a confirmé voir un cadavre d’insecte volant collé à mon tympan. Son extraction avec une pince s’étant avérée à la fois inefficace et très douloureuse, mon médecin a réussi à m’obtenir un rendez-vous avec un spécialiste pour la fin d’après-midi. Les heures se sont écoulées lentement durant toute la journée avec cette gêne jusqu’au moment où j’ai pu voir l’ORL. Un petit coup d’aspirateur dans l’oreille, et hop, en un rien de temps, mon problème était réglé. J’étais soulagé de voir qu’il ne s’agissait que d’une banale mouche, et non d’un des multiples avatars du célèbre xénomorphe.
C’est ici que s’arrêtent les points de comparaison entre ma vie et le film Alien : Covenant.
Ou presque.
Oui, tout comme Peter Weyland, j’effectue des travaux de recherche qui ont des applications dans le domaine de l’intelligence artificielle...


Lundi, le 12 juin 2017
Nice, le gâteau 100 fois bon et la Servante écarlate
En ce moment passe The Handmaid’s Tale, une série télévisée diffusée sur la plateforme de VOD Hulu. J’avais eu l’occasion de voir précédemment La Servante écarlate, le film de Volker Schlöndorff sorti en 1990, mais pas de lire le roman de la Canadienne Margaret Atwood dont le film et la série sont inspirés.
L’univers dystopique est plutôt bien rendu. Il faut dire que, dans la réalité, la montée sournoise du populisme dans le monde politique n’est malheureusement plus aussi invraisemblable qu’elle pouvait l’être dans la fiction, en témoigne le passage des présidents Obama à Trump aux États-Unis (cf. la critique de PILOTE, la chronique série).
Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de croiser Margaret Atwood. C’était à Nice, lors du colloque « La science-fiction dans l’histoire, l’histoire dans la science-fiction » co-organisé par l’ami Ugo Bellagamba, en 2005. Margaret Atwood était venue y parler de sa vie et des liens avec la science-fiction.
Lors de cette rencontre, j’étais venu y présenter un article que j’avais écrit avec le compère Jean-Jacques Girardot sur « le Steampunk : une machine littéraire à recycler le passé ». Nous avions conclu notre propos ainsi :
Notre article débutait par une liste, se voulant impressionnante, d’ingrédients, dont la seule accumulation laissait présager du pire. Mais le steampunk n’est pas le Gâteau cent fois bon (Jindra Capek, Le Gâteau cent fois bon, Flammarion, Paris, 1986), il se bonifie avec chaque nouveau condiment, mais aussi avec chaque nouvelle façon de l’accommoder, et se décline aujourd’hui en plus d’un parfum (...).
Le Gâteau 100 fois bon
La référence au Gâteau cent fois bon, un livre pour enfants dont la trame se résume à l’idée que si l’on réalise un gâteau pour des amis, il sera 100 fois meilleur si l’on mélange 100 bons ingrédients, avait échappé à la plupart des auteurs et universitaires présents à ce colloque, dont Margaret Atwood. Je me rappelle ainsi qu’au moment du dîner de gala, j’avais dû raconter à l’assemblée cette histoire, et que cela avait fini par un véritable sketch quand mes paroles étaient simultanément traduites en anglais par Daniel Tron pour l’autrice canadienne.
Voilà pourquoi, dans mon esprit tordu, quand je regarde un épisode de The Handmaid’s Tale, même au moment d’une scène particulièrement dramatique, je ne peux m’empêcher de repenser au rire de Margaret Atwood lorsque j’avais donné la recette de ce gâteau concocté par des animaux. En effet, les pâtissiers amateurs de l’histoire, imaginant qu’en mélangeant ce que chacun préférait (l’os du chien, le ver de terre de la poule, l’herbe tendre de la vache, la carotte du lapin...), ils auraient dû obtenir un gâteau merveilleux... Bien entendu, le résultat culinaire avait déçu leurs attentes car leur mixture s’était avérée immangeable.
La morale de cette histoire ? Je ne sais pas. Tout dépend si on l’applique aux domaines de l’humour, de la cuisine, ou à la politique...


Mercredi, le 28 décembre 2016
Car... de 2016 à 1983, 1984
En tapant les premières lettres de « Carrie Fisher », le moteur de recherche m’a proposé « Careless Whisper » de George Michael...
Macabre clin d’œil du destin.
La princesse Leia vient de rejoindre les étoiles peu après le départ de celui qui fut l’incarnation du séducteur à la super-classe de mon adolescence.
La période entre Noël et Nouvel An est toujours pleine de nostalgie et m’anime d’un mélange de sentiments excessifs et contradictoires, les retrouvailles familiales avec les différentes générations faisant écho aux différents âges de ma vie. Mais cette année, ça fait beaucoup.
Je me rappelle que pour mes dix ans, ma mère m’avait accompagné au train se rendant à la ville. Alors qu’elle allait faire des courses avant Noël, j’allais —  pour la première fois ! — voir un film tout seul au cinéma. Sur le quai de la gare, j’avais rencontré une fille de mon club de judo qui, âgée d’un an de plus, était déjà au collège. Avec des copines, elle se rendait également au cinéma.
« Tu vas aussi voir E.T. ? » avais-je demandé avec candeur.
« Euh, non. On va voir La Boum ! »
À ce moment-là, j’avais compris que même si je me sentais grand d’avoir un âge à deux chiffres, j’étais encore un petit garçon par rapport aux centres d’intérêt de ces fraîches adolescentes...
Ma chambre comportait des photos de fusées, de satellites et des dessins d’artistes du projet de la navette spatiale européenne Hermès. Ce n’est que plus tard que j’ai punaisé un poster de George Michael dans ma chambre, essayant de copier l’allure et la coiffure du chanteur britannique, mes cheveux naturellement blonds n’ayant pas besoin d’être décolorés ; je ne savais pas encore que, chez cet artiste, la séduction auprès de la gent féminine était aussi factice que sa couleur de cheveux... Combien de slows ai-je dansés sur la musique de Careless Whisper et de son troublant solo de saxophone, tombant souvent amoureux de mes cavalières, ou sur les accords de guitare de Purple Rain de Prince ? Les années 1983 et 1984 virent aussi la sortie du Retour du Jedi dans les salles. Et de Let’s Dance de David Bowie dans les bacs. Et d’Hallelujah de Leonard Cohen sur son album Various Positions.
Durant cette année 2016, vilaine Faucheuse, tu n’as vraiment pas chômé. Puisses-tu te calmer un peu pour 2017...


Dimanche, le 15 mai 2016
Intergalactiques de Lyon 2016
Cette année, mon passage aux Intergalactiques de Lyon aura été très bref, limité au seul samedi après-midi. J’arrive à l’ENS, amphi Charles Mérieux, on fouille mon sac, je récupère mon bracelet vert d’inscrit à l’accueil : bizarre de venir en ce lieu pour un événement SF alors que je me rends ici de temps à autre pour des rendez-vous professionnels.

Le hall est occupé par les exposants. Je rencontre Olivier Paquet, j’aperçois Jean-Claude Dunyach (sans masque de troll) qui s’en va déjeuner, je viens saluer Markus Leicht, de la librairie Temps-Livres, toujours fidèle au poste, et je vois Jérôme Vincent reprendre sa place au stand des Indés de l’imaginaire armé d’un sandwich... La conférence d’ouverture débute à 13h30, dans 10 minutes, j’entre alors dans l’amphithéâtre et je m’installe dans un des fauteuils, pas trop loin de la scène. Je remarque Sylvie Lainé et Dominique Douay prendre leurs places à quelques rangs devant moi. Trois anglophones viennent s’assurer que c’est bien là qu’aura lieu la conférence et vont s’asseoir à quelques places, à ma gauche. Leurs têtes me disent quelque chose. Je rallume mon téléphone portable pour vérifier la liste des invités : ce sont Peter F. Hamilton, Alastair Reynolds et Paul J. McAuley...
Dans mon sac, j’ai rapporté quelques exemplaires de ma bibliothèque : des ouvrages de Christopher Priest (L’Archipel du rêve, La Machine à explorer l’espace et son Livre d’or en Pocket), mais aussi l’anthologie Destination 3001 dirigée par Robert Silverberg et Jacques Chambon (sortie en 2000 chez Flammarion) avec Priest, mais aussi Paul McAuley. Et ce dernier est là, juste à côté. Comment dit-on « dédicace » en anglais ?
Je regarde la couverture de Destination 3001 dont la typographie était reprise du texte d’ouverture de la saga Star Wars. Pincement au cœur : la liste alphabétique des auteurs commence par Ayerdhal et se termine par Roland C. Wagner, deux personnes dont j’ai lu et aimé les textes, deux très grands de la science-fiction d’expression française qui ont su rester accessibles et avec qui j’avais eu l’occasion d’échanger quelques mots et de déjeuner en compagnie de la Gang, lors d’une édition du festival de la science-fiction de Roanne pour le premier ou d’une convention nationale française de science-fiction dans le sud de la France pour l’autre. Deux auteurs qui m’ont tant apporté, le militantisme et l’engagement écologique dans Demain, une oasis, l’humour et l’imagination débridée dans la conception de l’IA (aya) Gloria dans la série des Futurs Mystères de Paris. Yal et Roland, vous nous manquez tant...


Christopher Priest et Stéphane, le traducteur, entrent sur la scène. Un Julien Pouget — que la Nuit des Séries (sans sommeil) n’a pas laissé au meilleur de sa forme — nous présente Priest et les tables rondes à venir.
Aux premiers mots de Priest débutant sa conférence par l’évocation de ses souvenirs d’enfant en période de guerre, l’incipit du Monde inverti (« J’avais atteint l’âge de mille kilomètres ») me revient en mémoire, des mots qui m’avaient amené à reconsidérer les notions d’espace et de temps. Je crois que c’était Sylvie qui m’avait fait découvrir Priest. Puis, surprise : les souvenirs très précis du vrombissement des avions, du visage angoissé de sa mère ou du lieu exigu sous l’escalier où ils s’étaient protégés n’étaient que des fabrications de son esprit : Priest n’avait pu connaître les bombardements des grandes villes par l’aviation allemande durant la Deuxième guerre mondiale car il n’est né qu’en 1943 et vivait en banlieue de Manchester, au nord-ouest de l’Angleterre, loin du lieu où les bombes étaient tombées, et ces bombardements avaient cessé au printemps 1941. Introduite par cet exemple de faux souvenir, « Reality, Memory and Doubt », la conférence de Priest se poursuit, pleine de réflexions intéressantes sur l’imaginaire, les jeux sur les points de vue. Je comprends mieux comment l’auteur du Prestige a construit son roman et peint avec un tel brio l’histoire de la rivalité entre les deux prestidigitateurs Alfred Borden et Rupert Angier.


Première table ronde : « De l’empire britannique à l’imperium galactique ? »
Intervenants : Peter Hamilton, Alastair Reynolds et Sara Doke ; modérateur : Anudar Bruseis. L’empire galactique est une constante du genre space opera. Des parallèles entre la Grande-Bretagne, du temps où elle était un empire sur lequel ne se couchait jamais le soleil, et un éventuel empire galactique ?
Points de vue et visions optimistes ou pessimistes s’enchaînent.
Sara (dont j’apprécie le travail de traduction des œuvres de Paolo Bacigalupi, un de mes coups de cœur de ces dernières années) sursaute aux maladresses de Stéphane : le cycle « culturel » (sic) de Ian Banks au lieu du cycle de la Culture ou le « guide pour auto-stoppeur de la galaxie » au lieu du Guide du voyageur galactique de Douglas Adams. Un empire, ou au moins une structure fédératrice de nations, nécessite un partage de valeurs communes... mais comment tenir compte des spécificités des minorités ? Ce questionnement me renvoie aux réflexions qui avaient longtemps trotté dans ma tête à la suite de la lecture de la Notion de génocide nécessaire de Thomas Day, au milieu des années 2000. Question toujours d’actualité, en témoigne la récente victoire de l’Ukrainienne Jamala à l’Eurovision et sa chanson évoquant le drame de la population tatare de Crimée en 1944, et faisant évidemment écho au conflit toujours présent entre l’Ukraine et la Russie...



Deuxième table ronde de l’après-midi sur un sujet apparemment plus léger : « Jamais sans ma serviette, l’humour dans la science-fiction britannique » avec comme intervenants les auteurs Catherine Dufour et Jean-Claude Dunyach ainsi que Nicolas Botti (promoteur de l’œuvre de Douglas Adams en France), et comme modérateur François « Le-Fossoyeur-de-films » Theurel.
Jean-Claude Dunyach cabotine un peu, Catherine Dufour parle des Annales du Disque-monde de Terry Pratchett, Nicolas Botti parle de H2G2, et avec Sylvie Lainé assise à mes côtés, nous échangeons quelques bons mots.
Pour Jean-Claude Dunyach, l’humour anglais est issu d’une élite (les humoristes ayant fait leurs classes dans les universités de Cambridge ou d’Oxford), ce qui fait que les humoristes sont mieux acceptés par la classe dirigeante qu’en France, c’est aussi un humour qui joue sur l’autodérision et qui n’a pas de limite (il illustre ses propos notamment par la série télévisée Black Mirror et son épisode pilote The National Anthem) ; Nicolas Botti évoque aussi un humour plus trash et plus populaire apparu à la suite des années Thatcher ; Catherine Dufour raconte comment les Monty Python et leur Vie de Brian ont forgé sa conscience politique et lui ont fait comprendre l’inanité de certaines formes de militantisme.
L’humour anglais passe-t-il en françaisa ? Nicolas Botti en veut à Jean Bonnefoy d’avoir mis dans ses traductions des jeux de mots graveleux qui n’étaient pas présents dans le texte originel de Douglas Adams, Catherine Dufour au contraire défend l’idée que le travail de traduction est une œuvre de création et cite, en plus de Poe traduit par Baudelaire, l’exemple, chez Pratchett, d’un elfe ressemblant à s’y méprendre à un chanteur rock ’n’ roll bien connu : he looks Elvish (pour « il avait l’air elfique/Elvis ») et qui, en français, avait été traduit par quelque chose comme « il avait l’air presque laid ».
Références de livres, de films et de séries télévisées s’enchaînent et terminent sur la façon dont l’humour britannique a imprégné la culture française...

Je ressors de cette table ronde un peu assommé. L’absurde et l’humour anglais ont quelque chose de désespéré. Il est presque 18h00... Je me sens soudain très seul. Les personnes que je voulais voir sont parties ou occupées. Tant pis, je n’aurais pas de dédicace. Tant pis, je n’aurais pas eu l’occasion de saluer des personnes que je n’ai plus vues depuis des années et avec lesquelles je ne suis plus lié qu’à travers le faible lien des réseaux sociaux virtuels. Morose, je ne me sens plus trop faisant partie de cet univers. Je rallume mon téléphone. Ma femme a essayé de me joindre. Mes enfants s’amusent à l’aire de jeux. Je prends le tramway pour les rejoindre... et retrouver une vie normale.


Lundi, le 19 novembre 2012
L’IA, les robots et moi (créateurs, créatures, et cætera)
Il y a 10 ans, je venais de créer ce blogue. À cette époque, je m’apprêtais à soutenir une thèse dans un domaine dérivé de l’intelligence artificielle et je me posais des questions sur mon avenir. Dix ans plus tard, je suis toujours autant intéressé par l’intelligence artificielle et mon métier d’enseignant et chercheur me permet de faire de jolies rencontres, comme revoir le mois dernier lors d’une conférence quelqu’un qui avait été l’auteur d’un essai fondamental sur l’IA que j’avais lu avec passion dans mes premières années d’études universitaires, puis, bien des années plus tard, avait été un de mes professeurs du temps où j’étais encore un étudiant parisien, et qui est désormais un collègue. Il m’avait alors confié qu’il devait participer en tant qu’invité aux dernières Utopiales afin d’intervenir sur une table ronde dédiée au sujet des morales humaines et lois robotiques dans l’œuvre d’Isaac Asimov...
En mars 2012 s’était déroulé à Lyon le sommet européen de robotique « InnoRobo ». Mon intérêt pour l’intelligence artificielle (l’IA) et la robotique ne date pas d’hier : tout jeune adolescent, j’étais déjà fasciné par les œuvres de science-fiction évoquant des créatures artificielles, qu’il s’agît de grosses machines avec de simples boutons lumineux clignotants – comme le « Colossus » du film le Cerveau d’acier de Joseph Sargent sorti en 1970 (et adapté du roman Colossus de Dennis Feltham Jones) –, de robots vaguement humanoïdes – comme « Robby » de la Planète interdite de Fred McLeod Wilcox en 1956 –, ou que les machines fussent si semblables aux êtres humains que seuls des tests très poussés permettaient de les distinguer de nous – comme les « réplicants » dans Blade Runner de Ridley Scott sorti en 1982 (adapté des Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de Philip K. Dick).
J’éprouvais déjà pour les créatures artificielles une réelle fascination, un mélange curieux d’admiration et de crainte, que je dois à la tradition judéo-chrétienne et à l’héritage culturel gréco-romain qui m’ont façonné. Or c’est peu dire que la Bible n’est pas tendre avec ceux qui se permettent de réaliser des créations qui nous ressemblent, car cet art est réservé à Dieu seul : « Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, il créa l’homme et la femme. » (Genèse 1:26). L’Ancien Testament est bourré d’interdits sur la réalisation de créations nous ressemblant : « Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre » (Exode 20:4, mais on retrouve des propos similaires aussi en Lévitique 26:1, en Deutéronome 4:25 ou 5:8, etc.). À ce propos, je devrais aussi m’interroger pour mon attrait pour les arts plastiques, et en particulier pour la sculpture et le modelage de l’argile... Dans la mythologie grecque, le destin est tragique pour l’être légendaire qui aurait été à l’origine de l’humanité, à savoir le Titan Prométhée. Après avoir créé les hommes à partir d’argile et d’eau, il vole le Feu de l’Olympe (symbolisant la connaissance) aux dieux pour en faire don aux hommes, déclenchant le courroux des dieux qui l’enchaînèrent à un rocher où un aigle venait chaque jour lui dévorer le foie.
De fait, les histoires de créatures intelligentes se terminent mal, en général, et les créateurs qui osent braver l’interdit sont remis à leurs places de simples mortels le plus souvent de manière très cruelle.
Les premières créatures appelées « robots », qui sont plutôt des androïdes, sont celles que l’on retrouve dans la pièce de théâtre R.U.R. de l’auteur tchèque Karel Capek... Je pense que ce n’est pas trop déflorer l’histoire que de dire que, à la fin de la pièce, les robots se révoltent et finissent par anéantir l’humanité.
Les créatures artificielles qui ressemblent à l’homme, on en retrouve aussi des traces dans la tradition juive avec le Golem, ce « second Adam » d’argile prenant vie par le pouvoir magique du rabbin le Maharal de Prague. En détruisant le Golem, le rabbin aurait été écrasé par la masse de sa créature.
Dans Frankenstein ou le Prométhée moderne, écrit en 1818 par Mary Shelley, la science reprend la place qu’occupait auparavant la magie, et on sent dans ce texte que l’arrivée de l’électricité permettait d’imaginer toute forme de pouvoirs, dont celui de donner vie à une créature composée de parties de corps humains décédés. Là encore, le récit se termine par la mort du créateur (qui traquait sa créature qui ne faisait que semer la désolation autour d’elle), et l’horreur inspirée par cette histoire était telle qu’une confusion a fini par s’établir entre la créature et le créateur, « Frankenstein » désignant pour la plupart des gens le monstre au lieu du scientifique qui était parvenu à créer une telle abomination.
Au moment où l’homme mettait le pied sur la Lune, Stanley Kubrick sortait son film 2001, l’Odyssée de l’espace (au scénario inspiré de nouvelles écrites par Arthur C. Clarke). Le vaisseau spatial était assisté par une intelligence artificielle appelée HAL 9000. Les astronautes, comprenant que l’IA était en train de dérailler, avaient décidé de la désactiver... mais celle-ci, ayant pu lire leurs intensions sur les lèvres, avait essayé de les supprimer.
On peut noter que la seule manifestation de HAL, outre sa voix et son contrôle du vaisseau spatial, est son œil rouge, nécessairement menaçant, comme l’est celui du robot Terminator quand il est débarrassé de son enveloppe humaine.
Dans la saga des films Terminator, dont le premier volet avait été réalisé par James Cameron en 1984, le concept est toujours le même – des méchants robots viennent pour détruire l’humanité et il ne reste qu’une poignée d’humains pour lutter contre les machines – mais l’histoire se complique par des voyages dans le temps pour revenir dans le passé afin de changer l’issue de cette bataille. Suivant les épisodes, le Terminator venait du futur soit pour tuer le leader de la révolution, soit pour le protéger.
Dans les années 1970 et 1980, même si on rencontrait en Occident des robots moins méchants (comme « R2D2 » et « C6PO » de la saga la Guerre des étoiles), c’était surtout les influences orientales (où le robot est vu plutôt comme un compagnon que comme une créature soumise à un maître) qui vinrent changer le regard que nous portions sur les créatures artificielles, comme Astro le petit robot (Astroboy dans sa version originale japonaise) ou « Nono » de la série télévisée d’animation franco-nippone Ulysse 31.
On commençait à faire apparaître des robots plus gentils à partir du moment où ces derniers devenaient plus « humains », ou en tout cas quand ils perdaient un peu de leur rationalité initiale au profit de l’émotion. On trouvait ainsi « Johnny 5 », dans Short Circuit de John Badham, sorti en 1986, qui est un exemple intéressant de recyclage de la créature de Frankenstein. C’est à nouveau l’électricité qui provoque la vie en changeant un robot militaire et en lui donnant des capacités émotionnelles que l’on ne retrouve pas chez les artefacts ordinaires. Le robot est considéré comme étant un humain parce qu’il est capable d’avoir de la sensibilité et de l’humour.
Bien plus tard, il y eu aussi « Andrew », le robot domestique de l’Homme bicentenaire de Chris Columbus, sorti en 1999, et adapté de la nouvelle éponyme d’Isaac Asimov. Tout au long des deux siècles où se déroule cette histoire, le robot évolue, il subit des modifications qui le font paraître de plus en plus humain, et ce dernier se bat juridiquement pour chercher à être reconnu comme un être humain à part entière par l’humanité. Il y parvient au moment où il acquiert enfin une caractéristique essentielle pour tout être vivant, c’est-à-dire la possibilité de mourir...
C’est d’ailleurs intéressant de voir que, dans les œuvres de fiction traitant de l’intelligence artificielle, les oppositions de base entre la vie et la mort, le créateur et sa créature, l’amour et la haine, ou le fait de donner la vie ou de tuer semblent perdre leurs frontières pour se mêler, car on a un peu l’impression qu’une créature artificielle ne peut être considérée comme intelligente que si elle est aussi vivante, et que donc elle a aussi la capacité à mourir. C’est ainsi que Frankenstein finit par se faire tuer par sa créature, ou que Tyrell, le créateur des réplicants de Blade Runner, se fait écraser la tête après un baiser de la mort donné par une de ses créatures qui souhaitait l’obliger à modifier son caractère génétique afin de prolonger sa durée de vie...
Ces jeux curieux entre la vie et la mort, la créature et son créateur, le fait de donner la vie et de tuer se retrouvent chez ce même réalisateur qu’est Ridley Scott dans d’autres œuvres cinématographiques. Déjà, dans le premier Alien sorti en 1979, on rencontre, en plus d’une intelligence artificielle assez basique chargée de piloter le vaisseau spatial et appelée « Maman », un androïde caché parmi les humains appelé « Ash ». Sans vouloir interpréter tout de façon freudienne, il est difficile de manquer dans ce film les jeux multiples sur la reproduction et la sexualité, avec une certaine obsession pour l’orifice buccal : les êtres humains sont contaminés par les aliens qui leur pondent un fœtus de créature dans la bouche, les aliens sont pourvus d’une tête phalloïde ainsi que d’une deuxième bouche rétractile dans leur bouche, l’androïde Ash cherche à étouffer Ripley en lui introduisant un magazine dans la bouche en une parodie de scène de fellation, les androïdes sont des machines dont les circuits sont alimentés par un liquide blanc et gluant...
On dirait vraiment que ces idées hantent le réalisateur américain car dans Prometheus, son dernier film en date, ces obsessions sur les modes de reproduction et sur l’artificiel sont encore plus criantes : si les machines androïdes sont des créations des humains, nous, les êtres humains, serions les créations d’une espèce extra-terrestre appelée les « Ingénieurs » ; l’origine de la vie sur Terre serait due au sacrifice d’un Ingénieur qui aurait mêlé l’ADN de son organisme à l’eau à travers l’action de nanorobots ; ces mêmes nanorobots seraient capables de contaminer un être humain pour le transformer en créature zombiesque parvenant à féconder une femme stérile ; un Ingénieur sorti de son hibernation cherchera à détruire les humains que son espèce est parvenue à créer... Cette fois-ci, les monstrueuses créatures, ce sont nous, et nos créateurs cherchent à nous détruire comme avait tenté de le faire le Docteur Frankenstein.
Sans dresser une liste exhaustive des œuvres de fiction (cinématographiques) où sont présentées des intelligences artificielles et leurs incarnations sous forme de robot (j’aurais pu parler d’I, Robot d’Alex Proyas qui est sorti en 2004 ou d’A.I. de Steven Spielberg qui est sorti en 2001), je crois que l’une des visions les plus réalistes mais néanmoins tordues qui soient sur les liens entre la nature et l’artificiel, le modèle et sa copie, se rencontrent dans le du film de science-fiction franco-espagnol Eva réalisé par Kike Maíllo et sorti en 2011 où se mêlent les sentiments humains d’amour, de jalousie et de haine dans un monde de petits génies de l’intelligence artificielle et de la robotique.
Enfin, pour l’instant, nous n’en sommes pas encore là. Les robots que j’ai croisés au mois de mars de cette année sont plein de potentialités en terme de capteurs et de capacités d’action mais, à mon sens, ils sont encore loin d’être dotés de programmes pouvant leur donner un semblant de comportement intelligent...
Nao
« Nao » d’Aldebaran Robotics

Reeti
« Reeti » de Robopec

RoboThespian
« RoboThespian » de Engineered Arts Limited




Lundi, le 27 février 2012
J’ai croisé Oscar à Bordeaux
C’était en novembre 2006. Je m’étais rendu à Bordeaux pour un rendez-vous professionnel. Je me rappelle des heures de train nécessaires pour rejoindre la perle d’Aquitaine depuis la région Rhône-Alpes, je me souviens aussi d’avoir déjeuné d’une mémorable spécialité locale, la « carcasse royale », et une situation curieuse me reviens encore à la mémoire : j’avais assisté au tournage d’un film au moment de repartir, à la gare Saint-Jean. L’entrée principale était fermée au public, les seules personnes autorisées étaient des figurants et des acteurs que je n’étais pas parvenu à reconnaître. La scène filmée en plusieurs prises devant mes yeux concernait l’arrivée d’un personnage barbu, celui-ci sortait de la gare, s’arrêtait pour laisser passer le tramway et retrouvait un ami à qui il donnait l’accolade.
Ce n’est que des mois plus tard que j’avais compris de quoi et de qui il s’agissait, dans le fauteuil d’une salle de cinéma, en visionnant un film que je n’étais allé voir que parce que j’avais gagné une place à un jeu concours. C’était Contre-enquête, un très sombre film policier avec le tout nouvellement oscarisé Jean Dujardin, méconnaissable par le port d’une barbe brune qui masquait ses mimiques si caractéristiques. Qui aurait pu prédire que le clown des Nous C Nous, le beauf d’Un gars, une fille ou la caricature de Brice de Nice ou d’OSS 117 remporterait la consécration suprême à Hollywood ?


Lundi, le 5 septembre 2011
La Planète des singes : évolution et nouvelle génération
Avant d’aller voir le film La Planète des singes : Les Origines, un intelligent préquel de La Planètes des singes de Pierre Boulle, je vous conseille de revoir les vidéos des adaptations cinématographiques précédentes de l’auteur français de science-fiction, en particulier la version de 1968 réalisée par Franklin J. Schaffner et celle de 2001 réalisée par Tim Burton.
Dans la version de 1968, quatre astronautes quittent la Terre en 1972 pour un voyage d’exploration spatiale et arrivent sur une planète inconnue 20 siècles plus tard. Sur cette planète, les êtres humains sont dénués de parole et de raison et les grands singes (des primates non humains) en sont les maîtres. Sur les quatre voyageurs, un premier (la seule femme de l’équipage) meurt durant le voyage à cause d’un problème dans le système d’hibernation, un deuxième est tué à l’occasion d’un safari (organisé par des gorilles) et un troisième est lobotomisé par une équipe de savants chimpanzés. Le colonel George Taylor, le seul rescapé, guérit d’une blessure à la gorge qui l’avait rendu temporairement muet, attire l’attention de Zira (une guenon scientifique) qui l’aide à s’échapper, puis découvre au milieu de fouilles archéologiques la preuve que l’humain pouvait parler autrefois sur cette planète (avec une poupée humaine qui dit : « Maman ! »). Le film se termine lorsque Taylor, fuyant les singes avec une indigène nommée Nova dans la « zone interdite », découvre avec stupeur les restes de la Statue de la Liberté, comprenant ainsi que cette planète est la Terre et que les humains se sont autodétruits avec la bombe atomique...
(En aparté, l’astronaute Taylor aurait pu s’en douter un peu : les singes parlaient le même anglais que lui et utilisaient le même système d’écriture ! Par contre, ils ne maîtrisaient ni l’électricité ni les machines à vapeur, la seule force motrice étant issue d’espèces domestiquées telles que le cheval... ou l’homme.)
Contrairement au roman de Boulle, dans le film de Schaffner, les événements se déroulent sur une planète qui est la nôtre (même si on ne le sait qu’à la fin du film, désolé de spoiler) après une évolution de deux mille ans. Dans le roman de Boulle, la « planète des singes » est bien différente de la Terre... mais lors du retour sur sa planète d’origine, le seul astronaute terrien rescapé découvre que les singes sont aussi parvenus à dominer notre planète.
Dans un cas comme dans l’autre, je m’étais interrogé sur la manière dont cette sorte d’évolution à l’envers aurait été possible puisque, en scientifique adepte de la théorie de l’évolution, j’ai toujours considéré ceux de mon espèce comme des lointains cousins des grands singes. Dans les films suivants de la saga aux scénarios écrits principalement par Paul Dehn (qui est aussi scénariste de quelques aventures cinématographiques de James Bond), que sont le Secret de la planète des singes de Ted Post sorti en 1970, les Évadés de la planète des singes de Don Taylor sorti en 1971, la Conquête de la planète des singes de J. Lee Thompson sorti en 1972 ou la Bataille de la planète des singes de J. Lee Thompson sorti en 1973 et rescénarisé par Joyce Hooper Corrington et John William Corrington, l’idée mise en avant est qu’une guerre nucléaire aurait ravagé la Terre, détruisant l’essentiel de la population humaine, les survivants étant soit des humains dépourvus d’intelligence et de langage et vivant dans la nature, soit des mutants télépathes adorateurs de la bombe automique et vivant terrés dans les décombres du métro. Une telle explication était plausible pour l’époque, on était alors en pleine guerre froide et on vivait au sein de l’équilibre de la terreur formé par les blocs de l’Ouest et de l’Est tous deux détenteurs de l’arme atomique. Néanmoins cette idée de cataclysme nucléaire qui aurait permis, d’une part, de détruire presque entièrement une espèce (les humains) et permettre à une autre de les supplanter (bon, OK : ça s’est déjà vu, les mammifères ont dominé la Terre après la disparition des dinosaures), d’autre part, d’apporter des mutations rapides et bénéfiques majeures à des espèces (les singes pouvant parler, les humains devenant télépathes), et même de créer des failles spatio-temporelles (permettant à trois singes évolués du futur de revenir dans le passé — c.-à-d. notre présent — et ainsi de laisser la possibilité à César, le fils du couple de chimpanzés, d’amener les singes domestiques à se révolter et battre les humains). Mouais, pas très convaincant...
Dans le film de 2001 réalisé par Tim Burton, avec un scénario écrit par William Broyles Jr., Lawrence Konner et Mark Rosenthal, la suprématie des singes sur la planète Ashlar serait liée à une sorte de « contamination » de cette planète par des singes intelligents et agressifs rescapés du crash d’une station spatiale terrienne. Là encore, j’avais du mal à accepter une telle justification.
La Planète des singes : Les Origines remet au goût du jour les idées science-fictives des versions précédentes. Déjà, Rupert Wyatt, le réalisateur, est un Britannique né en 1972, c.-à-d. pendant la sortie des films de la saga de la Planète des singes. Des idées telles qu’une destruction globale par une catastrophe nucléaire militaire, nous n’y croyons plus tellement depuis le déclin de l’Union soviétique. Et au niveau des catastrophes nucléaires civiles, Tchernobyl ou Fukushima ont provoqué des développements de cancers mais pas de mutations « positives » amenant à des superpouvoirs à la manière des X-Men. Nous ne croyons plus trop non plus à l’exploration spatiale (un vol spatial habité vers Mars semble déjà le bout du monde), et encore moins aux voyages dans le temps. Et puis, il y a eu les années SIDA, la brebis Dolly, le projet séquençage de l’ADN humain... Du coup, les idées en vogue sont plutôt à puiser du côté du domaine médical et des sciences cognitives, avec des attentes fortes dans les retombées des travaux menés en génie génétique, en virologie et dans la recherche destinée à lutter contre les maladies neurodégénératives.
Prenez ces ingrédients, mélangez le tout et secouez bien et vous obtiendrez un cocktail assez cohérent comme base du film La Planète des singes : Les Origines sorti en salle cet été 2011. Le résultat est un divertissement vraiment plaisant et assez bien ficelé, les singes sont bien plus réalistes que ceux obtenus par les acteurs grimés dans les versions des années 1968 à 1973, ou même que la version de 2001. On se laisse assez facilement emporter par l’histoire, les personnages et les effets spéciaux, et on s’amusera des clins d’œil multiples aux anciennes versions.


Jeudi, le 18 août 2011
La période infernale de 10 000 jours plus ou moins 10 pourcents (10kD±10%)
Il y a moins d’un mois, l’auteur-compositrice et interprète britannique Amy Winehouse était retrouvée décédée dans son appartement londonien, rejoignant ainsi le funeste Club des 27.
Le Club des 27 regroupe tout un ensemble de musiciens de rock et du blues décédés à l’âge de 27 ans. Pourquoi tant de célébrités de la musique sont-elles mortes à cet âge ? En 1978 (déjà !), Serge Gainsbourg s’interrogeait sur la disparition précoce des pop-stars des Sixties à travers une chanson interprétée par Jane Birkin dans une sinistre énumération : Brian Jones, Jim Morrison, Eddy Cochran, Buddy Holly, Jimi Hendrix, Otis Redding, Janis Joplin... Même si Cochran, Holly et Redding ne font pas partie du Club des 27, étant morts pour certains encore plus jeunes dans des accidents de taxi ou d’avion, on pourra s’étonner du nombre d’overdoses, d’accidents liés à la prise d’alcool et médicaments ou de suicides de ces musiciens à l’âge de 27 ans...
Je ne connaissais pas bien ces musiciens — étant né après leurs morts — mais il m’aurait été difficile de passer à côté de l’interprétation à la guitare électrique de l’hymne américain par le Voodoo Child ou d’ignorer un groupe comme les Rolling Stones alors que je ne savais pas que Brian Jones en avait été le membre fondateur. Quant à Jim Morrison et les Doors, leur chanson The End illustrait l’Apocalypse Now de Francis Ford Coppola (1979) et le groupe était un peu revenu à la mode au début des années 90’ avec le film d’Oliver Stone.
Mais pourquoi 27 ? Je m’étais un jour amusé avec les fonctions de dates d’un tableur, et j’avais remarqué que cette année était celle des 10 000 jours de vie d’un individu. En considérant une période de plus ou moins 10 %, cela donne une période infernale comprise entre 24 ans (9000 jours) et 30 ans (11000 jours) où on retrouve de nombreuses célébrités tuées dans des processus d’auto-destruction, qu’elles soient du monde de la musique ou du cinéma :
  • l’acteur James Dean, né le 08/02/1931 et mort le 30/09/1955 dans un accident de voiture, soit à exactement 9000 jours de vie ;
  • Brian Jones, né le 28/02/1942 et mort noyé le 03/07/1969 dans sa piscine, après avoir abusé des amphétamines et de l’alcool, soit à 9987 jours de vie ;
  • Jimi Hendrix, né le 27/11/1942 et mort le 28/09/1970 après d’être étouffé dans son vomi à la suite d’un abus de barbituriques et d’alcool, soit à 10167 jours de vie ;
  • Janis Joplin, née le 19/01/1943 et morte le 04/10/1970 des suites d’une surdose d’héroïne, soit à 10120 jours de vie ;
  • Jim Morrison, né le 08/12/1943 et retrouvé mort dans la baignoire d’un appartement parisien le 03/07/1971, soit à 10069 jours de vie ;
  • plus près de nous, Kurt Cobain, le chanteur et guitariste du groupe de grunge Nirvana, né le 20/02/1967 et mort le 05/04/1994 d’un suicide par balle, soit à 9906 jours de vie;
  • l’acteur australien Heath Ledger, le touchant interprète du cowboy gay du Secret de Brokeback Mountain et le terrible Joker du Dark Knight : Le Chevalier noir, né le 04/04/1979 et mort le 22/01/2008 des suites d’une intoxication aiguë due aux effets combinés de divers médicaments, soit à 10520 jours de vie ;
  • enfin, la chanteuse Amy Winehouse, née le 14/09/1983 et morte le 17/08/2011, soit à 10199 jours de vie.
Les psychologues ou psychiatres auraient-ils une théorie pour expliquer la raison de ce pic de décès des artistes aux alentours de leurs 10000e jour de vie ? Petits icares, qui volez vers le succès en cette période infernale des 10 000 jours ±10% de votre vie, prenez garde à ne pas vous approcher trop près du soleil...


Jeudi, le 18 novembre 2010
Huit ans
Lundi, le 18 novembre 2002, je postais mon avis d’arrivée sur la planète WebLog.
Ces derniers temps, j’ai volontairement réduit le rythme de mise à jour de mon blogue afin que cet anniversaire tombe très précisément à l’occasion de l’article numéro 500. Plutôt qu’un nouveau bilan de l’année écoulée, ou une réflexion sur l’intérêt de tenir un blogue sur mon site, je préfère parler de deux petits événements récents qui m’ont fait sentir de manière assez frappante le passage du temps...
La semaine dernière, avec le « Capitaine » André-François, je me suis rendu à la Marquise, une péniche amarrée sur les quais du Rhône, pour assister au concert du groupe stéphanois French Kitch. Premier coup de poing dans la face de Monsieur-le-Temps-qui-passe : le batteur de ce groupe de rock est Alain, le fils de Jean-Jacques Girardot, mon ami et collègue, mais aussi l’auteur de science-fiction avec qui j’avais écrit « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... », mon premier texte publié professionnellement (il y a... près de huit ans, là encore). Les premières fois où j’avais croisé Jean-Jacques furent notamment les Conventions de Science-Fiction Française, et ce dernier venait accompagné d’un garçonnet, un drôle de lutin blond qui faisait chuter la moyenne d’âge des personnes présentes aux conventions SFF, lieux de rassemblement des grands enfants que sont souvent les amateurs du genre. Le lutin avait bien grandi, et ce soir-là à la Marquise, j’ai pu voir qu’il se dépensait avec une belle énergie pour rythmer de la musique qui fait du bruit. Deuxième coup de poing : la musique jouée par les groupes actuels est un revival des années 1980, c’est-à-dire de « mes » années, de la musique que j’écoutais en tant qu’adolescent. Ben mince alors, moi qui avais du mal à comprendre que des amis un peu plus âgés ne juraient que par la musique des années 1960 ou 1970, voilà que je me trouvais face à des gamins, enfin des tout jeunes adultes, qui ont pour influence Cure ou Téléphone...
Enfin, avant-hier, en prenant le train pour rentrer à Lyon, j’ai vu un vieux monsieur aux cheveux gris qui ne m’était pas inconnu. Celui-ci, voyant mon regard un peu insistant, m’a aussi regardé. À son air, sans beaucoup entrer dans le jeu des méta-représentations, j’ai compris qu’il avait compris qu’il était reconnu comme familier, sans pour autant être identifié. Je l’ai donc croisé, hésitant un peu avant de passer sans oser le saluer, me trouvant trop gêné de ne pas pouvoir lui donner un nom. Ce n’est que dans le train que je me suis souvenu de qui il s’agissait : Jean-Claude Bourret, l’ancien présentateur des journaux télévisés de TF1 dans les années 1970 et 1980. Ouch ! À nouveau, le temps avait fait son effet : dans mes souvenirs, le journaliste n’avait pas les cheveux gris, mais la dernière fois que j’avais dû voir une image de lui remontait à... une époque bien lointaine où je vivais encore chez mes parents qui disposaient d’un poste de télévision.


Mardi, le 9 novembre 2010
Occasion peut-être manquée
Dans le film Mange, Prie, Aime réalisé par Ryan Murphy ou dans le livre l’Homme qui voulait être heureux de Laurent Gounelle, le personnage principal, en quête spirituelle et de lui-même, rencontre un vieux sage auprès duquel sa vie reprend son sens. Et dans les deux cas, cela se passe sur l’île de Bali.
C’est un peu frustrant : je me suis rendu l’été dernier dans ce lieu magique et je n’ai pas eu l’occasion de faire une telle rencontre. J’ai visité des temples hindous, j’ai vu des paysages superbes de rizières en terrasse, mais je n’ai pas connu le choc émotionnel de ces deux personnages de fiction. Par contre, avant d’arriver sur terre, j’avais passé une semaine en croisière où j’ai fait de la plongée sous-marine. Sous l’eau, dans un cadre féérique, je n’ai pas cherché à observer le maximum d’espèces marines qu’il soit possible de voir, je me suis contenté d’évoluer, tout simplement, dans cet autre univers, avec l’étrange impression de voler, et je pense qu’il s’agit de la sensation la plus proche de ce que peuvent vivre les astronautes, moi qui ai toujours rêvé de voyager d’une étoile à l’autre.
Après tout, un gourou n’est pas nécessaire pour se sentir en harmonie avec le monde et avec soi-même...


Mardi, le 8 juin 2010
Tokyo : Jour 3
Je me sens un peu comme Carrie Bradshaw.
Oui, c’est ça, le personnage de Sex and the City joué par Sarah Jessica Parker, la série télévisée (que je n’ai jamais regardée d’ailleurs) (mais dont je suis allé voir la première adaptation du film) (enfin, ma copine de l’époque m’a poussé à aller voir ce film) (ouais, on accepte parfois n’importe quoi quand on est amoureux).
Comment en suis-je venu à me sentir comme l’hystérique new-yorkaise depuis que je suis à Tokyo ?
Réponse : les chaussures !
Je passe mon séjour au Pays du Soleil Levant dans un hôtel traditionnel. Par « traditionnel », il faut entendre un petit hôtel, avec salle de bain commune, un jardin ravissant avec un plan d’eau rempli de poissons, etc. Or, quand on entre dans l’hôtel, la première chose à faire est se déchausser pour mettre les chaussons d’intérieur. Mais attention, pas question d’entrer dans sa chambre avec ! Il faut être pieds nus ou en chaussettes. Et on quand on va aux toilettes, il faut porter les « sandales pour toilettes », et pour pouvoir faire un tour dans le petit jardin, là encore, il faut mettre les sandales appropriées... Bref, je change de pompes encore plus souvent que Carrie.
L’emplacement pour chaussures réservé à « Monsieur Fabrice »



Vendredi, le 14 mai 2010
Mad Men
Je n’en ai jamais vu un seul épisode, mais voilà à peu près de quoi j’aurais l’air en personnage de Mad men, cette série se déroulant dans les États-Unis des années 1960 :
Fabrice Méreste, dans Mad Men



Dimanche, le 7 mars 2010
Films allemands, romans français et expériences américaines
Pour moi, jusqu’il y a peu, le cinéma allemand se limitait à Nosferatu, une symphonie de la terreur de Murnau (1922) ou Metropolis de (l’Autrichien) Fritz Lang (1927).
Oui, du cinéma allemand, j’avais une vision des plus limitées...
Cependant, depuis les années 2000, nous avons la possibilité de voir dans les salles de l’Hexagone quelques petits bijoux réalisés outre-Rhin. J’avais été intrigué par Elementarteilchen d’Oskar Roehler (2006), l’adaptation plutôt réussie du roman Les Particules élémentaires de Michel Houellebecq (1998). J’avais été séduit par Vier Minuten (Quatre Minutes) de Chris Kraus (2006) et son envoûtante musique.
Mais là où les réalisateurs allemands sont très forts, c’est quand ils se mettent à adapter des expériences comportementales menées aux États-Unis, notamment :
  • Die Welle (La Vague) de Dennis Gansel (2008) qui s’inspire de l’expérience de la Troisième Vague menée par le professeur d’histoire Ron Jones ;
  • Das Experiment (L’Expérience) de Oliver Hirschbiegel (2001) qui reprend l’Expérience de Stanford menée par le professeur de psychologie Philip G. Zimbardo au sujet des effets de la situation carcérale avec des étudiants jouant les rôles de gardiens et de prisonniers.
Je vous conseille vivement de voir ces deux derniers films, et si vous avez la chance de vous trouver à Lyon ou ses environs, sachez que le 4 avril 2010 à 10h00 (et non 12h30 comme indiqué sur l’affiche que vous trouverez ici), le professeur Philip G. Zimbardo donnera une conférence à l’Université Lumière Lyon 2, campus Porte des Alpes (à Bron).


Lundi, le 23 novembre 2009
Mon univers se détruit... mais en musique
Sans faire de bruit, ce blogue vient de fêter son septième anniversaire.
Pas beaucoup de temps pour des mises à jour, mais bon, je vis ces derniers temps avec l’impression curieuse que tout est en train de se casser la figure.
Cela avait commencé par mes problèmes de téléphone, il y a quelques semaines. Un technicien était passé chez moi sans pouvoir arranger quoi que ce soit, mais j’ai retrouvé mon téléphone (et Internet) peu après, comme par magie.
Ensuite, ce fut au tour de mon fournisseur d’accès Internet... des problèmes à répétition.
Puis, un dimanche matin, j’ai cru que mon réfrigérateur m’avait lâché. Plus de lumière, et je n’entendais plus le moteur du frigo. J’ai fait des recherches sur Internet pour voir ce que cela allait me coûter de le remplacer. Quelques heures plus tard, il faisait toujours aussi froid dans mon réfrigérateur et dans mon congélateur : il fonctionnait encore, il n’y avait que la lampe à changer.
Et enfin, comme j’étais assez en retard dans mes travaux professionnels, je travaillais un soir sur mon ordinateur et j’ai décidé de dîner d’un potage à l’indienne, vite fait... Un geste maladroit, un temps de réaction un poil trop lent, et plouf le portable, game over. Bien entendu, mes dernières sauvegardes dataient d’assez longtemps, j’avais perdu des journées de travail ainsi que de nombreux courriers électroniques importants. Argh...
Le lendemain, après avoir compris que la machine ne redémarrerait plus jamais malgré une nuit au sec, je l’ai apportée auprès de réparateurs dans l’espoir de sauver le disque dur, et, après avoir regardé ce que je pouvais récupérer comme données sur mes autres ordinateurs, je m’en suis acheté un nouveau, un ultra-portable premier prix... qui, tout en étant bien plus performant, faisait presque la moitié du prix de l’ancien alors que je ne l’avais acheté que depuis un an et demi.
Quelques jours plus tard, je me suis changé les idées en allant à un concert avec le Capitaine, même si, contrairement à lui, j’ai clairement préféré Mahler et l’attaque de sa sixième symphonie à l’œuvre de Messiaen.
Mon amour de la musique classique m’a aussi poussé à voir le film le Concert quelques jours plus tard que j’ai trouvé très beau, très drôle et très touchant, et réalisé et interprété avec beaucoup de finesse.
Oui, mon monde s’écroule, mais en musique. Du coup, je pense que je vais aller voir le film catastrophe 2012 rien que pour la bande originale...


Dimanche, le 8 novembre 2009
The Box de Richard Kelly
Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie.

Arthur C. Clarke (1917—2008)

Dans son nouveau film, le réalisateur et scénariste Richard Kelly rend un bel hommage à l’âge d’or de la science-fiction.
Tout d’abord, le film repose sur la nouvelle Button, Button de Richard Matheson (Le journal d’un monstre, Je suis une légende, Échos, etc.), déjà adaptée à la télévision sous la forme d’un épisode de la Cinquième Dimension ; l’ambiance est terriblement seventies (même par le travail sur l’image et la lumière) ; les numéros d’Amazing et Astounding Stories apparaissent déjà défraîchis ; le contexte, avec le monde des chercheurs et ingénieurs de la NASA au moment du programme Viking, évoque un passé où tout semblait encore possible dans le domaine de la conquête spatiale... et l’histoire débute le 16 décembre 1976, jour anniversaire de feu Arthur C. Clarke (ainsi que de ceux de Philip K. Dick et du mien, par la même occasion).
Rapidement, le début de l’histoire : Quelques jours avant Noël de l’année 1976, un colis est déposé devant la porte de la maison qu’occupent les Lewis. Dans ce colis se trouve une boîte noire surmontée d’un bouton-poussoir. L’après-midi, un homme arrive pour expliquer le fonctionnement de la boîte aux Lewis : s’ils appuient sur le bouton, une personne qu’ils ne connaissent pas mourra, mais ils recevront un million de dollars. Ils ont vingt-quatre heures pour se décider..
Annoncé comme cela, on dirait à mauvais pitch à la M. Night Shyamalan (qui — mais cela ne regarde que moi — n’a pas fait grand chose de bien depuis Sixième sens). Cependant, il n’en est rien car, très vite, ce qui aurait pu n’être qu’une simple histoire fantastique assez fumeuse se transforme en un véritable scénario de science-fiction qui prend autant aux tripes qu’au cortex, avec l’installation d’une pesante ambiance d’inquiétante étrangeté, et nous retrouvons là l’excellent Richard Kelly de Donnie Darko, regonflé à bloc après l’épisode plutôt malheureux de Southland Tales.


Dimanche, le 26 avril 2009
Lyon, samedi après-midi
t0 : Je ferme la porte de mon appartement.
t0+ 2 minutes : Je suis arrivé en bas de l’immeuble après avoir dévalé les marches des 5 étages.
t0+ 5 minutes : Je manque de me fouler la cheville à cause d’un renflement dans le trottoir que je n’avais pas vu.
t0+ 7 minutes : Sur la route, une voiture klaxonne. C’est une grosse décapotable. À son bord, des jeunes portent un drapeau algérien.
t0+ 15 minutes : J’arrive au Pont Lafayette.
t0+ 17 minutes : J’entre dans la Presqu’Île, je plonge dans la foule et m’y noie avec bonheur. Le rythme de mon pas diminue notablement pour prendre celui du flot grouillant des humains.
t0+ 18 minutes : Je marche sur le pavé rouge figurant le lieu où a été tué le Président Carnot. Curieux : avant de partir, j’avais visionné JFK d’Oliver Stone. Mais bon, Lyon n’est pas Dallas.
t0+ 19 minutes : Plusieurs personnes font la queue pour avoir une glace. Sensations estivales.
t0+ 22 minutes : Devant l’Opéra, une manifestation pro-Tibet.
t0+ 23 minutes : Place des Terreaux. Des touristes prennent l’Hôtel de Ville, le musée, la place et la fontaine en photo. C’est vrai que Lyon est une belle cité.
t0+ 28 minutes : J’entre dans Temps-Livres et recherche l’ami Marcus Leicht. Pas de chance, il n’est pas là. Je sors de la librairie aux airs de Caverne d’Ali Baba pour fan de bouquins d’occasion.
t0+ 32 minutes : Je passe devant l’église Saint-Nizier, ma favorite.
t0+ 34 minutes : Je prends un pont pour traverser la Saône.
t0+ 36 minutes : Je dépasse une femme habillée dans un curieux costume folklorique. Je m’interroge.
t0+ 39 minutes : Vieux Lyon. Place du Change. Tout un ensemble d’animations médiévales, avec habits, jeux et musiques d’époque. L’énigme de la femme en costume n’a duré que 3 minutes.
t0+ 40 minutes : Dans la rue Saint-Jean, je croise un bourreau. Rien ne m’étonne.
t0+ 41 minutes : Je m’engage dans une petite rue pour fuir l’amas de touristes. J’arrive devant la mairie où s’est marié le plus jeune de mes frères. Heureux souvenirs.
t0+ 42 minutes : Je quitte la rue du Bœuf et prends la montée de la colline de Fourvière.
t0+ 46 minutes : Je dépasse l’auberge de jeunesse. Tout un ensemble de... jeunes – justement – s’y rendent en traînant des valises sur roulettes.
t0+ 50 minutes : Je passe à côté des théâtres gallo-romains. Plus de 2000 ans d’histoire.
t0+ 56 minutes : J’arrive à côté de la Basilique Notre-Dame. Vision panoramique. La Tour Part-Dieu domine encore la ville, mais sa petite sœur, la Tour Oxygène émerge bien parmi les autres immeubles. En 2013, un autre projet immobilier devrait dépasser le « Crayon ». Peut-être la fin d’un symbole.


Mardi, le 20 janvier 2009
Telle est (la) vision (du monde)
Depuis hier, dans mon appartement, je n’ai plus accès à Internet. Plus de WiFi, plus d’accès même avec un câble Ethernet. Et plus de téléphone illimité. Et plus de téléphone fixe non plus.
Je suppose que cela est dû aux travaux de raccordement de mon immeuble à la fibre optique, pourtant ces travaux n’auraient dû commencer que dans trois jours.
À quoi cette fibre optique pourrait bien me servir ? J’ai déjà une connexion ADSL qui est tout à fait satisfaite. C’est sans doute pour ceux qui souhaitent recevoir la télévision de cette manière, même si je pense qu’il y a déjà le câble et la TNT là où j’habite. Qu’importe, je n’ai pas de télévision et n’en veux pas, mais rendez-moi ma ligne téléphonique et Internet !
Enfin, cette absence de télé me rappelle une anecdote...
Il y a quelques années, je vivais encore à Saint-Étienne, et mes coordonnées se trouvaient dans les pages blanches. J’étais assez fréquemment sollicité pour participer à des sondages, et les démarcheurs ne manquaient pas pour m’appeler en soirée afin d’essayer de me pousser à la consommation.
Un jour, j’étais tombé sur un vendeur particulièrement tenace qui comptait me vanter les mérites de la télévision par câble et cherchait à me faire prendre un abonnement. Après l’avoir laissé (car je n’avais pas pu en placer une) m’exposer par le menu détail l’avantage qu’il y avait à disposer de toutes ces chaînes, je lui ai dit (ou sans doute redit) que je n’avais pas de poste de télévision.
Cela a dû l’étonner, il s’imaginait que je devais être un extraterrestre, et j’ai senti comme un ton méprisant dans sa voix lorsqu’il a repris mes mots : « Comment ? Vous n’avez pas la télévision ?! »
Foncièrement agacé, je lui ai alors répondu : « Non, je n’ai pas de télévision. Je vais au cinéma, à l’opéra, aux musées, j’assiste à des expositions... La télévision, c’est un loisir de pauvres... »
Je ne pensais rien de ma dernière réplique, mais elle a eu le don de clouer le bec à l’importun.


Lundi, le 22 septembre 2008
Et ce n’est que le lundi...
Ce matin, je suis arrivé un peu trop juste sur le quai de la gare : le train avait déjà verrouillé ses portes et est parti sans moi. J’ai ainsi été obligé de ravaler ma rage et de prendre le train suivant, une demi-heure plus tard, et, au lieu d’arriver à l’Université avec 25 minutes d’avance, je suis arrivé – la logique est implacable ! – dans ma salle de cours avec 5 minutes de retard. Ceci dit, les étudiants n’y ont vu que du feu...
Toujours ce matin, au bout de mes deux premières heures de cours, j’ai terminé ma séance par un joli lapsus. Au lieu de dire « Nous verrons ceci après la pause », j’ai dit : « (...) après la pub », ce qui a bien fait rire mes étudiants.
Et pourtant, je n’ai pas de télévision.
Et pourtant, ce n’est que le lundi...


Jeudi, le 17 juillet 2008
Nos amies les bêtes
Non, je ne suis « pas vraiment » en vacances, je me suis occupé de ma chère et tendre et de nous trouver un nouvel appartement. Maintenant que ces problèmes semblent en bonne voie de se résoudre (je dois aller à Lyon ce matin pour signer le bail mais il me faudra ensuite trouver un déménageur), je peux me poser un instant devant un ordinateur et parler de quelques petites anecdotes de mon quotidien – en rapport avec les animaux – qui colorent ma vie d’épisodes allant du Disney le plus dégoulinant au Looney Tunes le plus caricatural (avec Pépé le putois en particulier), en passant par Lassie chien fidèle, l’univers de la petite Heidi... et même un peu d’Alien aussi...
Je m’explique :
  • j’ai été adopté par la chienne de ma compagne, une adorable golden retriever, une vieille mémère qui ne se rend pas compte de son âge... Ainsi, quand elle n’a pas un bobo à l’œil, c’est à la pa-patte... Alors non, je ne vais pas te renvoyer la ba-balle, cou-couche panier, tu arrêtes de faire la fofolle, à la retraite pendant 3 semaines et puis c’est tout ;
  • en rentrant d’un week-end chez ma copine, j’ai manqué mon train à cause d’un troupeau de vaches... Des explications ? Pour le moment, mon amie vit en montagne, et quand les fermiers emmènent paître leurs bêtes d’un endroit à l’autre et qu’ils empruntent les seules routes praticables par les voitures, il n’y a qu’à patienter, et tant pis si on arrive trop tard à la gare de la grande ville car le train, lui, n’attend pas ;
  • le 8e passager : alors que je tondais les abords d’un chalet au coupe-bordure, j’ai éprouvé une très désagréable sensation à l’oreille gauche... Panique, cela faisait « toc toc » contre mon tympan, alors à force de secouer la tête, d’y verser de l’eau, j’ai réussi à en faire sortir l’araignée qui y avait trouvé refuge (j’ai de grands conduits auditifs, m’a confirmé le médecin vu le lendemain) ;
  • en allant voir le Capitaine-qui-ne-signale-pas-qu’il-s’en-va-en-week-end de retour chez lui, sa petite chatte n’a pas arrêté de me tourner autour (histoire de dire : il ne faut pas que mon maître me laisse toute seule, raison pour laquelle ce dernier accueillait une autre félidées le soir même)... et en les quittant pour aller à mon rendez-vous, à cette agence logement, afin d’y déposer mon dossier, je me disais que je ne sentais pas très bon... De retour chez moi, j’ai découvert que la féline créature avait projeté sur ma chemise une espèce de liqueur brunâtre et nauséabonde que j’imaginais être l’apanage des seuls putois ou moufettes... Sympa, la bestiole !
À bientôt pour de nouvelles aventures !


Dimanche, le 6 avril 2008
Superstar sister
Mon plus jeune frère, installé dans la partie anglophone du Canada depuis quelques mois, a de quoi être fier : son épouse, chercheuse, vient de voir sa renommée internationale boostée par la parution d’un article signé de sa main dans l’une des plus grandes (si ce n’est « la » plus grande des) revues scientifiques au monde.
Les chaînes de télévision canadiennes ont donc interviewé ma belle-sœur, et mon petit frère, armé de son caméscope, a filmé la télévision au moment où son épouse passait à la télé. Les vidéos numériques, il les a mises en place sur Internet de manière à ce que toute la famille puisse y accéder...
À sa plus grande surprise, il n’y a eu que moi à aller le site, voir ses vidéos et féliciter sa femme.
Explication : le reste de la famille, ne parlant pas anglais, n’avait rien compris à l’interface permettant de télécharger les vidéos, et quand bien même certains membres de la famille y étaient parvenus, ils ne comprenaient rien aux propos de l’épouse de mon frère et aux retombées de ses découvertes.
Ben ouais : sic transit gloria mundi, la gloire du monde ne passe pas à travers le temps, à travers l’espace, à travers l’océan et à travers la barrière linguistique.


Mardi, le 18 mars 2008
Pâtes au logis, nouilles au Japon
Je viens de voir la bande annonce du film Pathology. Brrr. Glauque à souhait.
Demain, je vais prendre l’avion. Direction : le pays du soleil levant. Arrivée : Fukuoka. Objectif : travailler avec un collègue de l’Université de Kyûshû.
Oui, mais bon : quel rapport entre ces deux événements ? Il suffit de s’intéresser à l’histoire et d’apprendre ce que les chercheurs en médecine japonais avaient pratiqué sur des prisonniers occidentaux durant la Seconde Guerre mondiale pour avoir un petit peu les chocottes.
Sayônara !


Mercredi, le 23 janvier 2008
Anticipation, anti-, si, passions
Pff...
À la moitié du film Impostor de Gary Fleder (inspiré de l’œuvre de Philip K. Dick), je me doutais bien – malgré la chute à rebondissements – de qui était le réel imposteur.
Dans l’improbable Alien vs. Predator de Paul W. S. Anderson, il ne m’a pas fallu plus de 10 minutes pour imaginer quel personnage allait être le survivant.
Et dans la nouvelle PV de Lucas Moreno, au sommaire du numéro 49 de Bifrost (qui vient juste de paraître, un numéro spécial Robert Silverberg), dès la quatrième page, au moment où le personnage principal se demande ce que veut dire l’énigmatique inscription « P V », j’avais eu une idée assez nette de la signification de cet acronyme... et cette hypothèse, dévoilée 10 pages plus loin, s’est avérée être la bonne.
Bref, aucune surprise ! Ou si peu...
Mes connaissances et capacités de raisonnement – par déduction, induction, analogie ou autres – me gâchent de plus en plus le plaisir de la découverte et l’émerveillement face à la nouveauté.
Merde alors : je suis en train de perdre le regard d’enfant que je portais sur le monde...


Dimanche, le 13 janvier 2008
Catalogue, mon beau catalogue
Il y en a, quand ils sont petits, ils feuillettent avec passion les magazines de voitures. Des voitures de luxe. Des voitures de sport. Ou des motos. Quand ils grandissent, les voitures ne sont plus tout à fait les mêmes, la curiosité émerveillée de l’enfance a fait place à la question : « quel va être mon nouveau modèle ? » – sous-entendu : « quelle voiture correspond le mieux à la personnalité que je souhaite afficher ? »
Pour les filles, ce sont plutôt les catalogues de fringues. Mais cela revient au même.
Et puis, pour les deux sexes, surtout quand ils vivent ensemble et qu’ils veulent ajouter de la matière à leur nid douillet, ce sont les catalogues Ikea (dont l’absurdité est cruellement illustrée dans le film Norway of Life de Jens Lien).
Les catalogues sont donc une sorte de miroir de l’âme, un peu comme s’ils pouvaient correspondre, pour les gens, aux vitrines de ce qui leur font le plus envie.
Je ne me sens pas matérialiste, et pourtant je n’échappe à ce principe. Ce qui me fait baver d’envie depuis qu’il s’est retrouvé dans ma boîte aux lettres, c’est le catalogue d’un marchand de matériel de Beaux-Arts.
Ahhhh... Je découvre plein de nouvelles techniques artistiques, plein de bricoles qui permettrait de faire ceci ou cela... Et en mieux... Des peintures, des outils, des... Plein de... Toute cette potentialité pour donner forme, couleur et matière aux élans de mon imagination...
Ah, non ! Vade retro, catalogus ! Ouais, il faut que je me calme.
Soupir : même dans la création artistique, on ne peut pas partir de rien...


Jeudi, le 13 septembre 2007
La double double-vie de Fabrice M.
L’excellent et regretté Polonais Krzysztof Kieślowski avait réalisé, en 1991, un film étonnant : la Double Vie de Véronique. Dans ce petit bijou cinématographique, une femme, après la mort de son impossible double, voyait sa vie curieusement changer...
En ce qui me concerne, j’ai deux doubles vies : une d’enseignant/chercheur qui m’occupe durant une bonne partie de la période diurne des jours ouvrables (et bien souvent davantage) où je suis le « docteur Fab M. », et une autre d’auteur/sculpteur – que j’exerce le reste du temps – sous le pseudonyme de Mister « F. Méreste ».
Parfois, ces deux vies se mêlent. Hier matin, avant de coiffer ma casquette de prof et de passer la journée à participer à des jurys de soutenance de stage ou à donner des cours, j’étais devant l’ordinateur afin de concevoir l’affiche annonçant la prochaine exposition d’arts plastiques de mes collègues et moi-même (cela se passera à l’atrium de la Bibliothèque universitaire du site de Tréfilerie « Droit, Lettres », à Saint-Étienne, du 13 au 28 septembre 2007, voir ici). Et tout à l’heure, je vais installer cette expo avant de retourner bosser « pour de vrai » à mon labo.
Samedi, cette fois en tant qu’auteur, j’irai à Lyon pour participer au Lyonnacolo, une soirée-débat avec quelques auteurs et animateurs du petit monde science-fictif de France et d’Italie, un événement organisé par les Lyonnes de la SF.
Bref, je n’ai vraiment pas le temps de m’ennuyer...
Enfin, petite nouveauté : j’ai décidé de ne plus indiquer directement mon pseudonyme sur les étiquettes des œuvres plastiques que je vais exposer. Désormais, seuls seront présents le nom de la sculpture, l’URL permettant d’accéder à ce site Web et, en guise de signature, le nouvel ambigramme de mon nom d’artiste :
Méreste, l’ambigramme me servant désormais de signature




Jeudi, le 10 mai 2007
L’Araignée
Votre résultat:
Tu es Spider-Man
Spider-Man
90%
The Flash
75%
Robin
70%
Green Lantern
65%
Hulk
60%
Superman
55%
Iron Man
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Mercredi, le 4 avril 2007
PornoStar
En vrai, je m’appelle Didier Sidonie, j’ai tourné dans des centaines de films, avec les hardeuses les plus cochonnes de la planète, et on me surnomme "l’étalon blond" dans le métier.
Toi aussi, trouve ton nom de star du X : prends comme prénom ton deuxième prénom (ou celui de ton parrain, si pas de deuxième prénom), et comme nom de famille le prénom de ton premier animal de compagnie. (Truc entendu dans Quand j’étais chanteur. Je sais : je regarde des films débiles.)
Quand j’étais tout petit (et même moins petit parce que ça vit longtemps, ces bêtes là), j’avais une tortue de Floride appelée "Sidonie", rapport à la série pour enfants. (Ouais, je sais, Sidonie était une oie et Aglaé une truie, mais une tortue, c’est un peu plus commun comme animal domestique, non ?)
Mais bon, ça le fait, Didier Sidonie, non ?
Et vous, comment vous appelleriez-vous si jamais Marc Dorcel vous sollicitait pour tourner quelques scènes ?


Dimanche, le 25 mars 2007
De l’avantage d’avoir une semaine éprouvante
Semaine très chargée, niveau boulot. Du coup, je me retrouve le samedi sur les rotules... enfin, cela ne reste qu’une expression pour moi, parce qu’après ça, mes genoux sont encore un peu douloureux.
Samedi, après le retour du club de sport et des courses, cela n’a été que du travail pour le boulot... intéressant, certes, mais j’avais plein d’autres choses prévues et non réalisées, telles que la recherche de nouveaux éditeurs pour mon roman, l’impression de mon manuscrit (plus justement "tapuscrit", de par le fait) et le tour des boutiques d’arts plastiques.
Super fatigué après cette journée studieuse, je n’ai fait qu’un tour sur les sites des copains sur MySpace avant de me coucher très tôt, tant pis pour le festival du cinéma hors frontières et la soirée italienne (deux films dont Romanzo criminale, plus un buffet italien, dommage d’avoir loupé ça).
Mais... dimanche matin, après une bonne nuit de sommeil, j’ai une excellente forme, je digère sans problème le changement d’heure, je fais plein de trucs avant de partir en fin de matinée au cinéma voir les fameux 300 de Snyder (d’une remarquable fidélité par rapport à la BD de Miller, mais pas trop par rappory à l’Histoire), puis je me laisse aller à des nouvelles recettes culinaires (j’avais toujours prévu de préparer des sot-l’y-laisse depuis que j’avais vu le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain de Jeunet au ciné, c’est maintenant chose faite).
Allez, encore un peu de boulot, et je me lance enfin dans la veille technologique pour dénicher l’éditeur de thriller susceptible d’être intéressé par mon bébé, et je fais chauffer l’imprimante !


Mardi, le 13 mars 2007
My name is Méreste, Fabrice Méreste...
Je n’aime pas trop la série des James Bond.
Le dernier (Casino Royale) est cependant assez intéressant, avec un agent 007 sombre et en devenir.
Mais si je devais être un acteur ayant interprété l’agent de Sa Gracieuse Majesté, je serais...
Your results:
You are Roger Moore
Roger Moore
73%
Timothy Dalton
64%
Daniel Craig
64%
Sean Connery
55%
George Lazenby
53%
Pierce Brosnan
32%
The third actor to play Bond in the movies was more light-hearted and humorous. At the same time he was a charismatic ladies man.
Click here to take the "Which James Bond are you?" quiz...


Mardi, le 6 mars 2007
Caché derrière sa barbe, je n’ai pas reconnu le loup(Lou)
Je reviens à l’instant du cinéma où je suis allé voir Contre-enquête de Fanck Mancuso. Oui, j’ai gagné des places en avant-première et c’est une agréable surprise : le film est vraiment intéressant, même si pesant et très noir.
Petite curiosité : j’ai découvert que j’avais assisté par hasard au tournage d’une des scènes de ce film. En août dernier, en revenant de la fête donnée en Gironde dans la demeure familiale de l’ami Francis Valéry, j’avais remarqué pas mal d’agitation devant la gare de Bordeaux Saint-Jean où j’attendais mon train pour rentrer à Saint-Etienne. Je n’avais pas reconnu les acteurs, je pensais à un simple spot de pub, mais le barbu qui attendait le passage du tramway pour retrouver un ami chauve, c’était bien Jean Dujardin...


Lundi, le 5 mars 2007
Appelez-moi Saïd...
Salam walekoum à tous,
Ca y est, je suis retombé dans les tests qui ne servent à rien... J’ai donc fait le test pour savoir quel personnage perdu j’étais, mais en fait, non, je n’avais pas compris, c’était quel personnage de la série Lost, les disparus.
Et il se trouve que je serais le personnage de Saïd (enfin, Sayid Jarrah), le bricoleur et ex-officier irakien de la série. Pas faux car, même si j’ai un physique un peu plus européen et que je n’y comprends pas grand chose à l’électronique, je parle deux mots d’arabe (quand même !), j’ai fait mon service militaire, et j’aurais aussi été intéressé par la jolie blonde un peu snob que le personnage finit par séduire... :-) (Mais bon, dans mes scores, je serais tout autant la Coréenne Sun ou Boone)
Your results:
You are Sayid Jarrah
Sayid Jarrah
85%
Sun Kwon
85%
Boone Carlyle
85%
Mr. Eko
65%
Michael Dawson
64%
John Locke
60%
Shannon Rutherford
60%
Claire Littleton
56%
Walt Lloyd
56%
Dr. Jack Shephard
52%
Kate Austen
50%
Hugo "Hurley" Reyes
43%
James "Sawyer" Ford
42%
Charlie Pace
40%
Jin-Soo Kwon
40%
Ana-Lucia Cortez
28%
You can take electronic devices apart and see how to fix them. You are good at problem solving and at interrogating people.
Click here to take the Lost Personality Test
Et vous ?


Dimanche, le 18 février 2007
Vivent les vacances !
Chouette, pas de cours à donner la semaine à venir, je vais pouvoir mettre les autres casquettes dont je coiffe ma vie : chercheur, auteur et sculpteur. Joie !
Que dire depuis presque deux semaines ?
Ai gagné des places de cinéma, suis allé voir le film d’animation danois le vilain petit Canard et moi de Michael Hegner et Karsten Kiilerich. Quelques longueurs, ça ne vaut pas Shrek, mais il y a des idées plutôt bien vues sur le passage de l’enfance à l’adolescence et à l’âge adulte.
Ai eu l’occasion de faire du roller, vendredi dernier, avec mon copain Rémi. Bah, le pote a beau faire le malin sur une scène d’opéra, il fait moins le fier sur des roulettes. :-) Avons sympathisé avec un curieux monsieur et appris à la fin de la randonnée qu’il est...curé.
Sinon, pour les billets réguliers, c’est ici qu’il faut aller :
– Egoquizz 150 : avez-vous ou êtes-vous déjà...
– Oui, je suis un super héros
– La conspiration des demi-sucristes
– Je suis un "Stépamois" (attention : humour !)
– Héliophobe


Mercredi, le 14 février 2007
Oui, je suis un super héros
Résultats du test pour savoir de quel héros de film je me rapprochais le plus :
Néo (Matrix) : 79%
Indiana Jones : 75%
Jim Levenstein (American Pie) : 74%
Batman / Bruce Wayne : 73%
Forrest Gump : 72%
Hannibal Lecter : 72%
James Bond : 71%
Yoda (Star Wars) : 71%
Eric Draven (The Crow) : 70%
Maximus (Gladiator) : 70%
Tony Montana (Scarface) : 63%
Schrek : 63%

Quel héros de film es-tu ?

Mouais, bof. Rien de bien tranché, et autant Forrest Gump (là, niveau QI, ça fait à mal à mon égo) qu’Hannibal Lecter (qui pour trancher, lui, sait y faire). Et rien de commun avec Thomas A. Anderson, si ce n’est que je sais aussi me servir d’un ordinateur (mais je ne touche pas aux pilules rouges ou bleues... la pilule bleue... en cette Saint-Valentin, c’est pour les amoureux).


Mercredi, le 7 février 2007
Precious little diamond
Week-end cinéma.
Samedi, je suis allé voir Blood Diamond d’Edward Zwick et, dimanche, Pars vite et reviens tard de Régis Wargnier.
Je craignais un peu le pire pour la production américaine, avec Leonardo DiCaprio au générique, le traitement d’un sujet très sensible (les diamants exportés de pays d’Afrique en guerre servant à financer les guerres où sont enrôlés des enfants soldats), mais avec un scénario de Charles Leavitt (qui avait déjà été scénariste du curieux K-Pax, l’homme qui vient de loin), le film s’en sort plutôt bien, évitant presque les clichés du genre (presque car DiCaprio, jouant un méchant garçon, nous fait le coup de Titanic à la fin).
Le film français est aussi une réussite. La version cinématographique diffère en de nombreux points du roman de Fred Vargas mais cette adaptation présente l’avantage de faire tenir en moins de deux heures l’essentiel du thriller de l’autrice-archéologue sans recourir aux nombreux flashs-back qui auraient été nécessaires pour devoir expliquer la personnalité et les motivations des différents personnages.
Un point commun entre les deux films ? Les diamants, symboles du sang versé lors des guerres africaines fratricides dans le film américain, et talismans sensés protéger du fléau dans le film français.


Vendredi, le 26 janvier 2007
Une justice au royaume pourri du cinéma ?
Je viens de prendre connaissance de la nouvelle liste des Razzies (récompensant les plus mauvais films, du moins ceux réalisés aux Etats-Unis). C’est ici : http://www.variety.com/awardcentral_article/VR1117957871.html?nav=news&categoryid=1985&cs=1
Déjà, j’apprends qu’il y avait un "Basic Instinct 2"... Euh ?
Ce qui me console, c’est que "la Jeune fille de l’eau" (Lady in the Water), réalisé par M. Night Shyamalan, se trouve largement cité aux Razzies, et je n’ai toujours pas digéré le temps et l’argent dépensés pour voir ce film, l’été dernier. J’avais adoré l’ingénieux "Sixième sens" et été intéressé par "Incassable" du même réalisateur, même si j’avais trouvé les idées vraiment malsaines dans ce dernier film. J’avais pardonné la navrante reprise champêtre de la "Guerre des Mondes" qu’était "Signes". La tragique utopie du "Village" m’avait troublé. Mais que dire de la "Jeune Fille de l’eau" ? Peut-on prendre un ridicule conte pour enfant au pied de la lettre et l’adapter dans notre monde ? Night pense que oui. Et le scénario n’est hélas que cela, ce qui est bien décevant.
Pour moi, ce serait un zéro pointé pour "la Jeune fille de l’eau", catégories scénario et réalisateur. Night, je t’ai laissé ta chance : un bon film suivi de trop de mauvais ; la prochaine fois, tu n’auras plus mes sous.


Lundi, le 27 novembre 2006
Les gamins, parfois c’est mal, parfois c’est bien
Les gamins, quand ils naissent et que des collègues vous laissent tomber parce qu’ils prennent des congés parentaux, et que du coup vous devez les remplacer et êtes obligés de modifier tous vos projets, ce n’est vraiment pas cool.
Mais quand les gamins sont présents dans une salle de cinéma où vous vous trouvez aussi avec un bon copain parce que vous avez gagné des places pour voir Souris City, c’est quand même bien sympa. Il y en a vraiment pour tous les âges dans le dernier né des studios DreamWorks, avec différents niveaux de lecture (sérieusement, vous croyez qu’un môme saisit l’allusion quand on découvre un cafard lisant la Métamorphose de Kafka ?), et il est difficile de résister aux fous rires communicatifs de la salle et aux applaudissements spontanés. On a beau dire, ça n’a rien à voir comparé au home cinéma.


Mardi, le 21 novembre 2006
Le week-end de Monsieur Malchance
Jeudi, soirée bien sympa avec chez un couple d’amis... mais le lendemain, avec un cours à 8h00, pas assez de sommeil et un furieux mal de crâne. Du coup, je ne suis pas allé au concert de l’ami chanteur à Lyon. Dommage.
Samedi, réveil avec la bizarre impression qu’il fait très frais. En effet, la chaudière est éteinte, sans possibilité de la rallumer. Pas moyen d’appeler l’agence logement, le week-end sera ainsi sans chauffage ni eau chaude. Gasp.
Samedi midi, je me prépare un osso buco. La sauce tomate cuit dans une casserole, je me retourne un instant et la casserole – en position instable sur la gazinière – se retrouve par terre, repeignant d’écarlate tout ce que je possède de meubles, murs et sol dans un rayon de deux mètres. Zen, je décide de manger ce qui est encore mangeable avant de me mettre à la corvée nettoyage.
Dimanche matin, les copains avec qui je devais aller voir le Prestige (d’après l’excellent roman éponyme de Christopher Priest) au cinéma me font faux bond. Tant pis pour eux, le film est génial.
Lundi, après m’être douché à l’eau froide, je me mets à mon ordinateur pour travailler un peu avant de partir au boulot. Coupure net d’électricité. Je sors de mon appartement. Des électriciens me disent que c’est normal, qu’ils avaient prévenu les locataires par affiche, mais l’affiche en question a été ôtée par d’autres ouvriers s’occupant de la nouvelle boutique d’en bas.
Au bureau, j’envoie un petit courrier électronique à une amie pour lui rappeler que je fête mon anniversaire bientôt et que son compagnon et elle sont invités. Une heure plus tard, je reçois une réponse laconique de sa part m’indiquant que son petit ami est décédé vendredi et que l’enterrement aura lieu jeudi. Stupeur face à l’horreur de la situation. Se trouver bien coup d’avoir mis aussi sauvagement les pieds dans le plat. Mes petits problèmes du week-end sont soudain si dérisoires...


Mardi, le 26 septembre 2006
Historique des événements, la fin d’un mythe
Lorsque j’avais entendu parler pour la première fois des termes « weblog » et « blog », on m’avait dit que cela venait du journal de bord des capitaines de navire qui consignaient tous les événements de la traversée en mer, avec des calculs, et en particulier des logarithmes. Des logarithmes, donc, d’où log, qui était devenu « weblog » avec son usage par des particuliers sur Internet, abrégé par la suite en « blog ».
Cela m’avait un peu étonné car, de formation scientifique, j’imaginais bien que les navigateurs devaient être en mesure d’effectuer des calculs trigonométriques, mais je ne savais pas trop ce qu’ils auraient pu faire avec des logarithmes. Cette croyance a pourtant persisté jusqu’à la semaine dernière, lorsque je me suis mis à visionner les épisodes de la série Mystères à Twin Peaks de Mark Frost et David Lynch (oui, je sais, mieux vaut tard que jamais). Alors, me diriez-vous, quel rapport avec la choucroute ? Il se trouve que dans le générique est créditée une certaine « Log Lady », la fameuse « Femme (ou Dame) à la bûche ». Un petit coup d’œil sur mon dictionnaire français-anglais et je découvre que « log » signifie « rondin de bois » dans la langue de Shakespeare. Je suis perplexe : un weblog serait une bûche électronique ? Heureusement Wikipedia vient à mon secours. Ce qui était consigné par les navigateurs n’étaient pas des logarithmes, mais les vitesses du bateau, exprimées en nœuds nautiques, vitesses calculées en jetant par-dessus bord un bouée – le plus souvent un rondin de bois, un log – à laquelle était accrochée une corde comportant des nœuds à intervalles réguliers dont le déroulement était chronométré avec un sablier (le rapport distance et temps donnant ainsi la vitesse)...


Mercredi, le 30 août 2006
Cinéma d’été
Des quelques films que je suis allé voir cet été, je retiendrai simplement le fait que ce que je préfère, c’est le cinéma français.
La Tourneuse de Pages de Denis Dercourt nous entraîne dans l’univers d’une vengeance nourrie par des années de rancœur. De bonnes trouvailles. De plus, comme le film se déroule dans le monde de la musique, certaines scènes ont lieu à la Maison de la Radio, ce qui a rappelé de nombreux souvenirs à Rémi, un ami qui m’accompagnait au cinéma, et qui avait été membre du Chœur de Radio France avant de devenir soliste.
Le film que je viens de voir à l’instant, Selon Charlie de Nicole Garcia, est une peinture où se mêlent plusieurs portraits, des hommes un peu perdus, trompés et trompeurs, égratignés par la vie, un clair-obscur de destins croisés.
Mais le réalisateur dont je me promets de ne plus voir le prochain film, c’est bien M. Night Shyamalan. J’avais adoré l’ingénieux Sixième sens et été intéressé par Incassable, même si j’avais trouvé les idées vraiment malsaines dans ce dernier film. J’avais pardonné la navrante reprise champêtre de la Guerre des Mondes qu’est Signes. La tragique utopie du Village m’avait troublé. Mais que dire de la Jeune Fille de l’Eau ? Peut-on prendre un ridicule conte pour enfant au pied de la lettre et l’adapter dans notre monde ? Night pense que oui. Et le scénario n’est hélas que cela, ce qui est bien décevant.


Mercredi, le 30 novembre 2005
Comme Phil et Arthur
Ouais, comme tout bon écrivain de science-fiction, je suis né un 16 décembre. Et pas les moindres des auteurs : ceux, entre autres, de 2001, l’Odyssée de l’Espace et de la nouvelle Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques (la base du film Blade Runner).
Meuh non, ce n’est même pas pour qu’on pense à me souhaiter mon anniversaire dans deux semaines !
Et puis, tant que j’y suis, bonne fête papa !


Dimanche, le 23 octobre 2005
Tim, tam, toum
Samedi, je suis allé voir au cinéma Les Noces funèbres de Tim Burton (Tim Burton’s Corpse bride).
Résultat : un peu plus d’une heure de bonheur dans un univers complètement déjanté, un conte étonnant raconté à travers la technique du stop-motion, une folie géniale que l’on doit, entre autres, à... euh... au réalisateur Mike Johnson, aux scénaristes John August, Caroline Thompson et Pamela Pettler, à la voix de Johnny Depp (c’était en V.O.), à la musique de l’incomparable Danny Elfman...
Tim, je t’adore. Mais même si l’on te considère comme l’un des cinéastes les plus inventifs de sa génération, même si tu as été l’un des producteurs du film, même si les Noces funèbres se sont faites sur une idée qui tu as eue avec Carlos Grangel, même si tu as participé à la réalisation, en te mettant autant en avant comme tu l’as fait ici, en allant jusqu’à ajouter ton nom dans le titre du film (car, bien entendu, ce n’est pas Burton qui se marie de manière funèbre !), je me demande...
Dis-moi, Tim, tu n’aurais pas pris un peu le melon ?


Mardi, le 27 septembre 2005
Différences de points de vue et mélange des genres
De la Russie, mes parents m’ont rapporté l’image d’un pays où de superbes églises orthodoxes côtoient aussi bien des immeubles modernes apparus avec le capitalisme que des lourds bâtiments à l’inesthétique mais fonctionnelle architecture soviétique. À Moscou, des bateaux de tourisme voguent sur le canal menant à la Volga, et il semble difficile de passer un jour dans les belles rues de la capitale sans voir une scène de mariage et des limousines. À peu de choses près, j’y retrouvais la vision qu’en avait donnée Cédric Klapisch dans son film les Poupées russes.
Mais quand ce sont les Russes qui parlent de leur pays, comme le réalisateur Timur Bekmambetov dans le film Night Watch, le Moscou d’aujourd’hui devient le terrain de chasse des vampires, un lieu où s’affrontent les Forces du Bien et du Mal, où des tourbillons de corbeaux annoncent des événements funestes, et où la sorcellerie est encore toute-puissante...
L’image réfléchie par les miroirs n’est pas celle que l’on trouve dans le regard des autres.


Samedi, le 4 juin 2005
J’aime bien...
Il est des personnages qui ne peuvent pas laisser indifférent. Pour moi, le réalisateur et scénariste Jean-Pierre Jeunet est de ceux-là.
Mercredi dernier, j’ai eu la chance de le voir au cinéma Le France de Saint-Étienne. De 18 heures au lendemain, rien que du bonheur... Cela a débuté par les premiers courts métrages de Jeunet : L’évasion (1978) et Le Manège (1980), des films d’animation où le travail de son complice Marc Caro fait des merveilles et annonce la superbe Cité des Enfants perdus (1995), Pas de repos pour Billy Brakko (1984) et Foutaises (1989), où on retrouve les prémices d’éléments qui seront exploités dans Delicatessen (1991) et Le fabuleux destin d’Amélie Poulain (2001).
Ce type est fascinant. On sent bouillonner en lui une créativité extraordinaire. Pour passer d’Alien IV (1997) à Amélie Poulain, il faut vraiment être un magicien. Et le mélange des genres, il l’a transcendé dans son dernier film, Un long dimanche de fiançailles, qui mêle avec brio à la fois la romance, le film de guerre et l’enquête policière.
De Jean-Pierre Jeunet, j’adorais l’œuvre, maintenant je suis aussi admiratif de l’homme, un immense artiste, et un être fondamentalement humain.
Et si vous tenez à voir d’autres créatifs, aux réalisations plus modestes, certes, pensez à faire un tour à Saint-Victor sur Loire. C’est le dernier jour du Fest’Uval Jean Mon’Arts où vous pourrez assister à une multitude de spectacles, de la danse, de la poésie, de la chanson française, de la musique chorale, du trip hop, du rock... et même assister à une exposition où votre serviteur présente quelques une de ses sculptures.



Mardi, le 28 décembre 2004
Entre Noël et Nouvel An
Assis à la table de la salle à manger, le sapin décoré dans le dos, la Crèche sur la droite, la cheminée à gauche, l’ordinateur en face, la musique de la radio diffusée par le Net (merci le WiFi), ambiance feutrée de la maisonnée familiale...
Un sentiment de calme et de sécurité. Il faut bien ça. À l’heure du repas, la télévision, que je n’ai plus l’habitude de regarder, annonce des horreurs. Des morts qui se comptent par dizaines de milliers en Asie. Les journalistes font grand cas de la poignée d’étrangers disparus (des Français !). Bien sûr, nul n’envie le sort de ces malheureux touristes, mais il est quand même assez impudique de s’intéresser surtout à ces quelques uns alors que le cataclysme laisse sans voix par son immensité.
La télévision, c’est toujours comme ça ? Une fenêtre ouverte sur le grand monde... et la petitesse des gens. Sentiment léger d’écœurement ne se mariant que trop bien avec la bonne chère que l’on consomme toujours un peu à l’excès en ces jours.
Pas de trêve sur Terre, même en cette période de fêtes, l’année n’avait pas encore eu son lot de sinistres.
Impuissant, devant un autre écran, un écran où – contrairement à la télévision – on n’est pas passif, je lance mon vieux traitement de texte pour écrire, écrire, écrire... Modestement, je reconstruis l’univers du bout de mes doigts.


Dimanche, le 12 septembre 2004
Les films de l’été
Impressions subjectives des quelques films que j’ai eu l’occasion de voir lors de ces vacances estivales...
  • J’me sens pas belle de Bernard Jeanjean. Regard intelligent, à la fois tendre et féroce, sur la vie des trentenaires célibataires, leurs désirs, leurs difficultés à s’engager dans une relation sentimentale... Meuh non, je ne me sens pas concerné... ;-) À noter les excellentes performances de Marina Foïs (que je n’apprécie pourtant guère parmi les Robins des Bois) et de Julien Boisselier dans le huis clos d’un appartement parisien.
  • Fahrenheit 9/11 de Michael Moore. Documentaire engagé sur le président actuel des États-Unis d’Amérique, son élection foireuse, ses liens troubles avec les magnats du pétrole saoudiens, le 11 septembre 2001, les interventions en Afghanistan et en Irak. Et dire que Kerry a perdu son avance face à ce type, ça fout froid dans le dos. Indispensable.
  • Shrek 2 de Andrew Adamson, Kelly Asbury et Conrad Vernon. Le retour de l’ogre vert pétomane, avec sa fiancée, son âne... et de nouveaux personnages. L’humour est toujours au rendez-vous, les critiques et parodies aussi. Jubilatoire. Aussi bon que le premier, ce qui n’est pas peu dire.
  • Hellboy de Guillermo Del Toro. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les nazis mêlent sciences et occultisme pour faire revenir des ténèbres de l’Enfer des démons pouvant les aider à vaincre les Alliés. L’arrivée des soldats US fait échouer ce plan... mais un bébé démon (Hellboy) a traversé la porte des deux mondes, et est pris en charge par un scientifique du gouvernement des États-Unis. De nos jours, une organisation décide de remettre ça et réveille un monstre endormi dans une urne d’un musée. Seul Hellboy et d’autres créatures mutantes pourront s’opposer à ces derniers. Il s’agit ici d’un bel exemple d’histoire secrète (l’Histoire ne s’est pas déroulée exactement comme nous le croyons) reposant sur quelques bases véridiques (la société de Thulé, groupe ésotérique d’extrême droite d’où sortirent les chefs de file du parti nazi). Les scènes de combat avec les monstres à la "Spectroman" sont parfois ridicules, le Bien et le Mal sont présentés un peu de façon caricaturale, mais la nature ambiguë d’Hellboy, démoniaque par essence mais mettant sa force au service des humains, sauve toutefois la vision manichéenne du film. À suivre (oui, la sortie du numéro 2 est en effet déjà annoncée).
  • Le Village de M. Night Shyamalan. Un petit village perdu au milieu de nulle part, avec sa douceur de vivre et ses règles. Tout autour, des bois où vivent "ceux dont on ne parle pas", empêchant par la même tout contact hors de la micro-société du village... Argh, un sixième sens m’avait prévenu de ne pas aller voir ce film. Ce réalisateur est vraiment malsain. Shyamalan, dans Incassable, développait la fumeuse théorie selon laquelle les hommes costauds à mâchoire carrée sont destinés à devenir des super-héros au service du Bien alors que les êtres atteints de tares génétiques ne pouvaient qu’être les négatifs de ceux-ci, leurs âmes étant assortie à leurs couleurs de peau. Beurk. Et puis il y a eu le très peu convaincant Signes, présenté comme un Independance Day vu d’après des paysans du Middel West perdus dans leurs champs de maïs. Et là, avec le Village, sous le prétexte fallacieux de nous faire peur car le film est annoncé comme un thriller fantastique (ce qui est une sombre escroquerie : il n’y a pas la moindre part d’irrationnel dans tout le film), Shyamalan nous présente sans nuance une société sectaire et les règles (cruelles) qu’elle s’impose pour assurer son existence. Si c’est ça que vous cherchez, regardez plutôt la Plage, c’est plus intelligent, plus beau, et il y a la charmante Virginie Ledoyen (ou Leonardo DiCaprio, si vous préférez). Enfin, c’est décidé, je n’irai plus voir un film de M. Night Shyamalan. :-(
  • Le Tour du monde en 80 jours de Frank Coraci. Adaptation (très libre) du roman éponyme de Jules Verne. Surprise en m’installant dans la salle de ciné, je suis l’un des rares adultes (du moins, qui ne soit pas accompagné d’un gamin). Je m’étonne de l’intérêt porté par les mômes à l’auteur des célèbres romans d’"anticipation scientifique". Mais, c’est vrai, il y a Jackie Chan (dans le rôle du domestique français Passe-Partout, si, si !). Pourtant, le film n’en est pas un enchaînement de combats d’arts martiaux pour autant, le texte de Verne est respecté dans les grandes lignes, avec quelques aménagements, bien sûr, les clins d’œil à l’Histoire sont nombreux (les rencontres de Phileas Fogg avec Van Gogh, les frères Wright ou la reine Victoria), et la pétillante Cécile de France rajoute son charme et sa bonne humeur à ce gentil divertissement.
  • Le Roi Arthur de Antoine Fuqua. Ami spectateur qui recherche la légende arthurienne, ne va pas voir ce film, tu seras déçu : Arthur est un soldat romain, point de Camelot mais un avant-poste en (Grande-)Bretagne situé au niveau du mur d’Hadrien, la frêle Genièvre est devenue une farouche guerrière (et elle combat avec une espèce de bikini du plus bel effet), le champion Lancelot est un mercenaire Sarmate obligé de se mettre au service de Rome pendant une quinzaine d’années, et point de Graal, d’Excalibur ou de magie... Fuqua a essayé de mettre en scène une vision historique plus que légendaire du roi Arthur, et même si ça ne tient pas la route (les historiens soulignent en effet de criantes invraisemblances historiques et erreurs chronologiques), l’intention est louable et le résultat intéressant. À ceux qui préfèrent la "vraie" (?) légende à cette tentative historisante, je ne peux que conseiller de revoir l’excellent film Excalibur de John Boorman qui n’a pas trop mal vieilli bien qu’il date du tout début des années 1980...
  • I, robot de Alex Proyas. Dans un futur proche, les robots sont présents partout, au service de l’humanité. Un détective enquête sur l’accident (meurtre ou suicide ?) d’un chercheur en robotique... qui le mène sur la piste d’un robot, machine qui, par construction, est dans l’incapacité de faire du mal. Gentil film inspiré de l’œuvre d’Asimov, avec quelques défauts navrants (comme l’omniprésence de la publicité pour des produits curieusement d’aujourd’hui) mais de jolis effets spéciaux et un scénario plutôt réussi. Attention, le fait de regarder ce film ne vous dispense pas de lire les livres du bon docteur Isaac Asimov ! :-)


  • Mardi, le 10 août 2004
    Autoportrait (suite)
    Version manga.
    et je ne fais même pas de pub pour mon ordinateur portable...


    La vérité se situe sans doute quelque part entre le dessin du haut et celui du bas...


    Vendredi, le 6 août 2004
    Autoportrait
    Version SouthPark.
    là, c’est quand je donne des cours en amphi...


    Mais parfois, je peux aussi être comme ça.


    Dimanche, le 18 juillet 2004
    Albator
    Il y a quelques jours, j’ai terminé de visionner les épisodes de la série Albator, dans sa version 78, dessin animé connu aussi sous son nom japonais de « Uchû Kaizoku » ou anglais de « Captain Harlock ».
    Il y a deux mois, j’avais parlé d’une série, San Ku Kaï, dans laquelle j’avais retrouvé, outre un brin de nostalgie, de nombreux points commun avec les premiers Star Wars de George Lucas. Mais quel intérêt allais-je trouver à regarder 5 DVD de plus de 3 heures chacun totalisant 42 épisodes ?
    Certes, une telle épreuve aurait été impossible au sujet de Goldorak ou du Capitaine Flam. Le premier parce que chaque épisode était construit de manière stéréotypée, le second parce qu’il se voulait trop hard science alors que tout cet enrobage scientifisant (vu avec le recul et une culture scientifique acquise par des années d’études et de curiosité) n’était qu’une ridicule fumisterie.
    Et Albator, alors ? Remettons nous dans le contexte : À l’aube du 31ème siècle, l’humanité asservie par la technologie des robots vit dans l’opulence et ne voit pas arriver la menace d’invasion de la terre par les terribles Sylvidres. Le capitaine Albator à la tête de son équipage, incompris de tous et placé au rang de renégat s’aperçoit du grand danger menaçant les terriens et part en direction de l’espace...
    Albator, c’est certes un manga où les dessins de Kazuo Komatsubara peuvent paraître bien éloigné de la richesse à laquelle nous ont habitués les studios Disney car la plupart des personnages principaux sont caricaturalement grands et minces alors que les autres sont petits et gros. Mais il n’y a pas que ça. Ce n’est pas non plus la simple transformation science-fictive des classiques aventures de pirates. Non, Albator, c’est une réinterprétation originale de nombreux mystères de l’humanité dans un ensemble cohérent.
    En effet, les traces de civilisations disparues telles que les pyramides d’Egypte ou d’Amérique précolombienne, les cités englouties et le triangle des Bermudes, résulteraient, dans la vision proposée par l’auteur original Leiji Matsumoto, d’un témoignage d’une civilisation extraterrestre terriblement avancée par rapport à l’humanité et qui aurait visité la planète Terre il y a des milliers d’années. L’invasion des Sylvidres, au quatrième millénaire, s’avérerait ainsi facilité par une excellente connaissance du terrain, la mise en place d’un énorme service de renseignement, et surtout par l’indifférence d’une population terrienne réticente à tout type d’effort et à toute décision.
    Albator, c’est aussi une critique sociale : face à l’attitude aveugle d’une civilisation post-industrielle décadente, la seule voie de salut est la rébellion. Le drapeau noir à tête de mort des pirates devient alors la bannière de la liberté.
    Albator, c’est enfin une grande finesse de jeu psychologique, bien loin d’une vision manichéenne trop souvent présentée aux enfants, les premiers spectateurs de ce type de divertissement. Le capitaine Albator a beau sembler un homme très froid, il est prêt à jouer la vie de son équipage pour sauver Stelli, la petite fille dont il est le tuteur. Vilak, le ministre de la défense terrienne et ennemi juré d’Albator, ne voit d’abord dans le capitaine qu’un vulgaire pirate... mais découvrant la vraie nature du combat d’Albator, il se rallie à lui jusqu’à la mort. Les Sylvidres, ces amazones de l’espace, sont des femmes au charme trouble mais cela ne les empêche pas d’user des pires méthodes employées en temps de guerre. Au sein même des rangs de ces femmes soldats, l’ambiguïté est aussi de mise : la reine Sylvidra aussi doute du rôle qu’elle a à jouer envers son peuple et ne peut faire autrement que de se résoudre à sacrifier une amie qui s’est rebellée ; il y a des civils, hommes et femmes, que convoient les Sylvidres dans leur armada  et parmi les femmes militaires, nombreuses sont celles qui finissent par ne plus croire au bien-fondé de leur mission de colonisation de la Terre. Car l’ambiguïté des sentiments règne en force dans Albator, que ce soit un sentiment envers un parent (à noter qu’un épisode s’intitule même « le complexe d’Œdipe » !), envers un ami ou envers l’être aimé. Je tiens enfin à ajouter que de nombreux épisodes se terminent par le sacrifice d’un personnage, soit découvert dans l’épisode, soit suivi dès le début de la série. Même si, pour les Japonais, cela reprend un événement bien particulier de leur histoire, à savoir le comportement courageux mais suicidaire des aviateurs kamikazes, une telle attitude a également une résonance particulière dans notre civilisation occidentale, où, baignant dans des valeurs judéo-chrétiennes, la notion de sacrifice a aussi son importance.


    Dimanche, le 20 juin 2004
    Raku
    Au cours de cette semaine, j’ai eu le plaisir de revoir un sympathique enseignant-chercheur japonais. Je lui ai fait un peu visiter Saint-Étienne, et je crois que c’est sans doute la première fois que j’ai servi de guide, n’étant pas encore arrivé dans la ville depuis an. Toutefois, comme je m’intéresse à mon cadre de vie immédiat, il ne m’a pas été trop difficile de présenter quelques curiosités, quelques témoignages du passé minier ou quelques endroits bien agréables de la ville comme ces ruelles où les bouquinistes gardent des trésors ou ces places où il est si doux de prendre un repas en terrasse.
    Par ailleurs, j’aimerais bien un jour découvrir le Japon. J’ai failli y partir, il y a de cela quelques années à l’occasion d’une importante conférence, mais la date de soutenance de ma thèse m’a fait manquer ce rendez-vous. Alors j’assimile au quotidien certaines touches de culture de ce pays, que ce soit dans le domaine culinaire ou vidéo en allant de Kurosawa... au Capitaine Harlock de notre enfance, plus connu ici sous le nom d’Albator.
    Une nouvelle envie venue du Japon concerne la sculpture. Samedi dernier, je suis allé à une exposition et je suis tombé sous le charmes des œuvres en terre cuites à raku du sculpteur. Le raku est une technique apparue au Japon au XVIe siècle où les pièces, juste après cuisson au four, sont mises dans un récipient (une grosse poubelle par exemple) avec des matières combustibles comme de la sciure ou du papier pour être enfumées un certain temps. Le carbone présent va alors agir avec les matières et donner des effets de surface étonnants. En admirant les séries de têtes de rhinocéros et les bustes de samouraïs, j’écoutais le sculpteur et mon prof d’arts plastiques parler de cette technique raku, des terres plus ou moins chamottées, des engobes, des températures de cuissons, des mélanges d’oxyde et des aléas : le résultat final est presque toujours surprenant. Dans de telles conditions, l’artiste se doit d’être aussi alchimiste...
    Pour l’instant, je débute à peine dans la sculpture. Mes premiers essais présents sur le sculpturoblog sont le plus souvent des pièces en terre crue peintes à l’acrylique. Mais, qui sait, peut-être un jour prochain oserais-je aussi me lancer dans l’aventure du raku ?


    Dimanche, le 16 mai 2004
    San Ku Kaï
    Samedi dernier, en musardant parmi les rayons d’un bouquiniste, j’ai découvert quelques livres intéressants... et j’ai aussi déniché, dans une pile de DVD à 6 euros, les six premiers épisodes de la série San Ku Kaï.
    Ah... San Ku Kaï ! Je ne devais pas encore être entré au collège quand je regardais ces fameux épisodes... Je me souviens avoir été fasciné par la série japonaise et, jusqu’à hier, je ne parvenais pas à m’expliquer cet engouement. Je sais que, à l’époque, alors que mes parents sacrifiaient aux dieux de la consommation et faisaient leurs courses dans les grands magasins le samedi après-midi, ils m’abandonnaient parmi d’autres rejetons devant l’empilement de télévisions du magasin. J’étais ravi car, même si le son n’était pas terrible en raison du grand nombre de télévisions et chaînes Hi-Fi allumées et même s’il n’était pas évident de s’asseoir, j’avais droit à une (et même plusieurs) télévision en couleur pour suivre mon émission favorite.
    Mais qu’est-ce qui pouvait expliquer cette fascination ? Cela a été ce désir de compréhension plutôt qu’un élan nostalgique qui me poussèrent à acheter ce DVD.
    Et je peux dire que je n’ai pas été déçu...
    San Ku Kaï, c’est une adaptation trait pour trait de la Guerre des Étoiles de George Lucas. La (première) trilogie américaine était sortie en 1977, 1980 et 1983, et la série japonaise était arrivée sur les téléviseurs français dans ces années-là. Tout comme dans la Guerre des Étoiles, il y a dans San Ku Kaï aussi bien des batailles spatiales que des batailles au sol sauf que, dans ce dernier cas, les combats au sabre-laser, héritiers des combats de chevaliers occidentaux, ont été remplacés par une version futuriste de combats d’arts martiaux bien orientaux.
    Tout comme dans Star Wars, les gentils sont une poignée de rebelles désordonnés luttant contre une autorité tyrannique (l’infâme Golem XIII, roi des Stressos, à la place de l’Empereur Galactique), les méchants sont des individus cruels fortement militarisés avec de terribles vaisseaux de combats (les Laserolabs ressemblent comme des frères aux X-Wings, sauf qu’ils ont 6 branches au lieu de 4), et le chef exécutif des méchants est un être cruel (les costumes du commandant Volkor et du général Khomenor ressemblent d’ailleurs beaucoup à celui de Dark Vador).
    L’équipe du vaisseau San Ku Kaï est composée de l’impétueux jeune homme qu’est Ayato (l’équivalent de Luke Skywalker), du vieux routard séducteur qu’est Ryû (Han Solo), d’une créature extraterrestre qu’est l’homme-singe Siman (Chewbacca) et du robot de compagnie Sidéro (tenant à la fois de R2D2 et de C-3PO).
    Mais bien sûr, il y a la « Nipponese touch » : en plus des combats au sol qui doivent beaucoup au Kung fu et au cinéma de Hong Kong, il y a les mimiques des monstres qui ont l’air d’être fortement inspirées du théâtre Nô.
    Et alors, qu’est-ce qui peut bien intéresser un garçon de moins de 10 ans ? La richesse des combats (« San Ku Kaï, c’est la bataille ! » chante le générique), aussi bien dans l’espace que sur la terre ferme, avec des pirouettes réalisées dans tous les sens (j’ai enfin compris les trucages : certaines parties sont montées à l’envers et les sauts périlleux sont exécutés à partir de trampolines hors du champ de la caméra), et bien que l’on ne voie pas une goutte de sang à l’écran, la série est quand même marquée par la cruauté (les acteurs miment avec force leurs souffrances dans la mort). Enfin, avec Ayato qui, sans devenir un chevalier Jedi, effectue au sortir de l’école (de pilote intersidéral) son apprentissage de la vie au contact de son aîné Ryû, San Ku Kaï a tout du « roman d’apprentissage », et donc tous les ingrédients pour séduire le petit garçon que j’étais...


    Jeudi, le 8 avril 2004
    Impressions cinéphiles...
    ...ou, si je n’ai pas eu le temps de poster de message, c’est simplement parce que je suis allé voir 5 films depuis vendredi dernier...
  • Vendredi soir : Immortel (ad vitam), film français réalisé par Enki Bilal, avec Linda Hardy (l’ex miss France), Charlotte Rampling, Thomas Kretschmann et plein d’autres humains et entités virtuelles...
    À la fin de notre siècle, une pyramide extraterrestre flotte au-dessus de New York. À son bord, Horus, le dieu à tête de faucon de l’Ancienne Égypte, apprend qu’il a perdu son immortalité, aussi descend-il sur Terre afin de chercher à la fois un corps humain capable de l’accepter et une femme avec qui il pourra se reproduire et retrouver indirectement, à travers une lignée, son immortalité.
    Film élégant, mélange étonnant de personnages réels plus ou moins grimés et d’êtres de synthèse, un grand moment de science-fiction à la française (avec une multitude de références baudelairiennes), une œuvre qu’il faut vraiment voir même si le scénario est un peu léger (Serge Lehman – l’ex étoile montante de la science-fiction française – a pourtant travaillé avec Bilal) et si les individus synthétiques sortis tous droits de la bande dessinée originelle contrastent un peu trop violemment avec les acteurs véritables.
  • Dimanche matin : Agents secrets, film français de Frédéric Schoendoerffer, avec Vincent Cassel, Monica Bellucci, Charles Berling, André Dussollier et Ludovic Schoendoerffer.
    Un agent se fait tuer dans le sud de l’Espagne, mais la DGSE parvient à récupérer sur son cadavre la puce renfermant des informations importantes sur un trafic d’armes avec l’Angola. Une nouvelle mission se met alors en place pour couler le bâteau effectuant la contrebande.
    Les agents secrets, ce sont des hommes et des femmes employés par le gouvernement pour réaliser des missions non officielles. Ce film montre avec une précision quasi-documentaire (on est loin des délires des James Bond) leurs méthodes, leurs moyens d’action, mais aussi leurs doutes. Qui manipule qui ? Les super-soldats ne sont finalement que des pions de l’État...
  • Dimanche soir : Baboussia, film franco-russe de Lidiya Bobrova avec Avec Nina Choubina, Anna Ovsiannikova, Olga Onishchenko et Vladimir Koulakov.
    Quelque part en Russie, Baboussia vit sa vie de femme-courage. Seule, elle a élevé ses enfants et petits-enfants. Mais à la mort de sa fille, elle se retrouve sans maison et est hébergée un moment chez sa sœur avant de devoir trouver un nouveau logis.
    Film touchant sur l’ingratitude des jeunes générations vis à vis des anciennes, ce douloureux problème de société est ici coloré par l’exubérance de l’âme slave, les fantômes du communisme et la présence de la guerre (en Tchétchénie). Gros coup de cœur.
  • Lundi soir : Big fish, film américain de Tim Burton avec Avec Ewan McGregor, Albert Finney, Billy Crudup, Jessica Lange, Alison Lohman et Marion Cotillard (une Française !).
    Edward Bloom raconte des histoires. Il a raconté des histoires toute sa vie, et sa vie, ce sont ces histoires. Mais il est à présent à la fin de sa vie, et son fils William, qui s’était brouillé avec lui depuis une histoire de trop (une histoire qui lui avait volé la vedette à l’occasion de son propre mariage), retourne au domicile parental. William cherche à comprendre qui était son père, trop souvent absent, qu’il n’a connu qu’à travers toutes ces fameuses histoires. Qu’y a-t-il de vrai derrière toutes ces légendes ?
    Une réelle surprise. Et une surprise excellente. Voilà un film qui traite des histoires qui peuplent l’imaginaire américain, ces fameuses légendes urbaines ou plutôt, ici, rurales, et qui parvient, malgré la thématique, à éviter les clichés (certes, le fils vivant en France travaille à Paris et il était inévitable d’avoir une vue de la Tour Eiffel depuis le bureau de celui-ci), il s’agit là d’une peinture admirable d’une délicate relation père-fils vue dans un monde réenchanté. Bravo monsieur Burton.
    [Edit : oui, il n’y a que quatre critiques de films, le cinquième, c’est ma vie !]


  • Dimanche, le 3 août 2003
    (Le coût de l)a vie
    Vendredi, j’ai mis à peu près une heure pour aller de chez moi... à chez moi. Enfin, de mon nouveau chez moi, à Saint-Étienne, à mon chez-moi actuel, à Lyon. Dix minutes pour aller de l’hypercentre de « Sainté » à la gare de Châteaucreux, trois quarts d’heure en car (il n’y a plus de train en ce moment pour cause de travaux) et un peu plus de cinq minutes de métro depuis Perrache pour rejoindre le centre de la Presqu’île de Lyon où j’habite encore jusqu’à la fin du mois.
    Il y a encore quelques travaux à faire dans le loft que je vais occuper, aussi ne puis-je pas encore emménager, mais j’apprécie le fait de goûter petit à petit à mon nouvel environnement, d’autant que j’ai encore pas mal de choses à régler à Lyon, en particulier des travaux de recherche à terminer avec mon ancien directeur de thèse, sans compter que je dois préparer mes nouveaux cours, et ces derniers vont démarrer dès le début de septembre... Oups !
    Vendredi soir, à Lyon, randonnée roller avec Macadam Roller, comme d’hab. Saint-Étienne a beau être plus valloné que Lyon, il y a quand même de quoi faire du roller là-bas, heureusement... D’ailleurs, vendredi dernier, Akelia était présente à la rando. Certes, la miss est peut-être une pro de la descente, mais elle ne mérite pas le maillot à pois rouges... (Aïe, pas taper : j’avais dit que c’est bloguable !)
    Aujourd’hui, vu le film le Coût de la vie de Philippe Le Guay. Très sympa. Des petites histoires illustrant nos travers et les relations troubles que nous avons avec l’argent, du radin joué par Fabrice Luchini au flambeur interprété par Vincent Lindon. Mais le personnage principal, c’est Lyon. C’était assez étrange de voir sur l’écran ces lieux que je connais si bien. D’ailleurs, une petite phrase du film m’a amusé. Un antiquaire faisait remarquer que le prix des assiettes qu’il vendait aurait été le double à Paris. Et la personne qui convoitait ces assiettes a fort justement répondu : « Oui, mais nous ne sommes pas à Paris mais à Lyon... »
    Je frémis encore au souvenir du loyer de ma chambre minuscule en toute proche banlieue parisienne, lorsque j’ai fait mes études à Jussieu. Et à partir de maintenant, pour un loyer de 100 balles de plus (15 euros) à peine, je vais occuper à Saint-Étienne un appartement qui fait presque le double de celui de Lyon...


    Dimanche, le 13 juillet 2003
    À visage découvert
    Les films de ma vie...

    Et pour 10 de plus :
    1. After Hours (Martin Scorsese, 1985). Parce qu’il change un tout petit peu ses habitudes, un informaticien de New York va vivre une nuit de cauchemar. Hilarant. Tragique. Absurde. Superbe.
    2. Brazil (Terry Gilliam, 1984). De l’absurde, encore, dans cette société futuriste peinte avec grand art par un ancien des Monty Python.
    3. La Cité de la peur (Alain Berberian, 1993). Les Nuls, le film. À voir plusieurs fois, on y redécouvre à chaque fois un nouveau gag. Une bouffée d’oxygène qui rend content (Non, Dominique !)
    4. Le Père Noël est une ordure (Jean-Marie Poiré, 1982). Nécessairement. La troupe du Splendide au meilleur de sa forme.
    5. C’est arrivé près de chez vous (Remy Belvaux et André Bonzel, 1992). Benoît Poelvoorde en tueur en série. Humour noir, très noir, filmé en noir et blanc. Complètement fou, et pourtant si réaliste (Reviens, gamin, c’était pour rire !)
    6. Simple Mortel (Pierre Jolivet, 1991). Coup de cœur pour ce film du frère de l’humoriste, hélas assez peu remarqué à sa sortie. De la science-fiction sans effets spéciaux. Si, si. Une histoire haletante. Du grand art.
    7. The Breakfast Club (John Hughes, 1985). Mon film d’ado. Une jolie note d’espoir.
    8. Purple Rain (Albert Magnoli, 1984). Plongeon dans les années quatre-vingt. Prince, du temps de sa splendeur. Et la bombe du moment : Apollonia Kotero. When Doves Cry, un petit bijou. Et Purple Rain, le slow de plus de huit minutes. OK, faut être adolescent pour vraiment apprécier.
    9. Les films de Krzysztof Kieslowski. Certes, il a une orthographe impossible (il ne peut pas s’appeler « Christophe » comme tout le monde ?) et il a eu le mauvais goût de mourir trop tôt. Mais le réalisateur et scénariste polonais nous a gratifié de quelques chefs d’œuvre avant de s’éteindre. Et il filmait à merveille la magnifique Irène Jacob, dans La Double Vie de Véronique ou Trois couleurs : Bleu. Sans compter les morceaux de choix de la série du Décalogue.
    10. Les films de Claude Lelouch. Mes favoris : Un homme et une femme (Chabadabada...), Itinéraire d’un enfant gâté, la Belle Histoire, Tout ça... pour ça !, Les Misérables... L’homme-orchestre du cinéma filme la vie, les sentiments, les hasards, les rencontres, ses femmes (il faut avouer qu’il a plutôt bon goût) et... c’est beau !



    Vendredi, le 11 juillet 2003
    À visage découvert
    Les films de ma vie...

    S’il ne fallait en retenir que 10 :
    1. Blade runner (Ridley Scott, 1982). Adapté de la nouvelle de Philip K. Dick portant le joli titre de Do Androids Dream of Electric Sheep?, ce film reprend, dans l’univers du cyberpunk, l’éternelle question « qui suis-je ? » en la formulant sur le mode « suis-je humain ou un être artificiel ? ». Film superbe, avec une esthétique que l’on trouve trop rarement en science-fiction, à part quelques autres merveilles comme Bienvenue à Gattaca (Andrew Niccol, 1997). Pour l’anecdote, J’ai découvert ce film en vidéo, des années après sa sortie, je l’ai vu plus de six fois sur cassette ainsi qu’une fois, tout dernièrement, au cinéma dans le cadre de la nuit de la science-fiction d’Oullins.
    2. Metropolis (Fritz Lang, 1926). Le chef d’œuvre du genre. Source d’inspiration essentielle, par exemple du sympathique Cinquième élément (Luc Besson, 1996). L’histoire peut sembler aujourd’hui un peu simple mais les images ont une telle force !
    3. Monty Python, la vie de Brian (Terry Jones, 1978). Mon préféré des Monty Python. La vie d’un type qui n’a pas de chance et qui ne sera pas retenu par l’Histoire, contrairement à un certain Jésus avec lequel il partage pourtant pas mal de points communs. Hilarant du début à la fin !
    4. La Grande menace (Jack Gold, 1978). En anglais, "The Medusa touch", film fantastique avec Richard Burton et Lino Ventura. Étonnant. Parfois j’ai cru avoir le même pouvoir (le terme "malédiction" conviendrait mieux cependant) que l’étrange Morlar, l’immortalité en moins.
    5. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (Jean Yanne, 1972). Une belle critique de la société de consommation des années Pompidou. Vu un grand nombre de fois à la télévision, ce film m’a marqué par son cynisme et son humour noir.
    6. Le fabuleux Destin d’Amélie Poulain (Jean-Pierre Jeunet, 2000). Une adorable petite bombe d’optimisme, ou comment apprécier les petits plaisirs simples de la vie. Mention spéciale à Jeunet pour sa facilité à passer d’un genre l’autre : avant Amélie, il avait réalisé Alien, la résurrection...
    7. Les Temps modernes (Charlie Chaplin, 1936). Avant le Dictateur (1940), dans la suite des Charlot, ce film plein d’humour et d’émotion est une description au vitriol de la société contemporaine et des nouvelles conditions de travail des ouvriers. Derrière les mimiques, il y a un cri. Mais les films de Chaplin, ce sont aussi sa vie à l’écran : du gamin miséreux à sir Charles Spencer Chaplin, une vie pas vraiment rose.
    8. Moulin Rouge (Baz Luhrmann, 2001). Hallucinant ! Un Montmartre fantasmé à la fin du XIXe siècle. De l’émotion, de l’exubérance, des reprises musicales audacieuses, un film à couper le souffle.
    9. E.T. l’extraterrestre (Steven Spielberg, 1982). J’avais à peu près l’âge d’Elliot quand j’ai vu ce film au cinéma. Le premier film que j’aie vu sans être accompagné. Un film inoubliable. Je trouve qu’après E.T., Spielberg a eu bien du mal à réaliser un bon film de science-fiction : ce n’est qu’en 2002 avec Minority report que j’ai retrouvé la magie du Spielberg d’antan...
    10. Fantasia (Walt Disney, 1940). Le premier film vu au cinéma. J’étais tout petit. J’en garde un souvenir confus bien qu’émerveillé. De belles images colorées, des histoires toutes simples... et la Musique ! J’ai retrouvé un peu de ce bonheur, récemment, avec Fantasia 2000. Comme beaucoup, j’ai grandi avec les films des studios Disney... mais, avec le recul, j’ai été troublé de remarquer certains faits des plus dérangeants, voire malsains, dans cette œuvre. Un exemple d’une telle curiosité ? Prenons le Livre de la jungle. Vous souvenez-vous de la scène où Mowgli se retrouve chez le roi des singes ? À quoi ressemblent les singes ? On dirait qu’ils ont des traits négroïdes. Et que chantent-ils ? Du jazz, musique black par excellence. Et quelles sont les paroles du roi singe ? « Je veux être un homme comme toi ! » Comme si, dans ce film, les auteurs sous-entendaient que les Noirs ne peuvent pas prétendre à l’humanité... Et ça passe innocemment devant les yeux de nos chères petites têtes blondes, et rousses, et brunes ? Oui, vraiment : c’est malsain. Parents, prudence...



    Dimanche, le 25 mai 2003
    Ah... We are the young Americans
    Samedi matin, devant le cinéma UGC de la rue de la République. La foule. Je me joins à celle-ci et je sors un bouquin.
    Une dame fait une enquête. Elle prend les numéros de téléphone des gens qui, comme moi, patientent.
    « Vous avez l’intention de voir Matrix ? »
    « Certainement pas ! »
    Ma réponse la surprend un peu.
    Mais le premier Matrix m’avait paru comme une énorme bouffonnerie, je n’allais pas me coller la suite sous prétexte que j’aime la science-fiction et le genre cyberpunk. Toutefois, je reconnais que je n’ai peut-être pas vu le premier opus dans des conditions optimales : j’habitais à l’époque dans un foyer parisien occupé par un paquet d’étudiants en informatique, et ces derniers avaient récupéré sur le Net une version pirate de Matrix, filmé dans une salle de cinéma, avec un son déplorable et une qualité d’image laissant à désirer (les ombres des têtes apparaissaient sur le bas de l’écran). De plus, regarder ce film sur le moniteur d’un PC qui a le mauvais goût de redémarrer lors de la projection, c’est dur, même si on peut ensuite se vanter d’avoir vu le film tant attendu quelques semaines avant sa sortie nationale...
    Et comme M. Reloaded est, semble-t-il, un peu moins bien que le premier, je ne m’y suis pas risqué.
    Non, je suis allé voir Dogville de Lars van Trier.
    Un très bon choix ! Trois heures, le double du temps de Matrix Reloaded, et pourtant ce film nous tient en haleine, sans pour autant passer par des effets spéciaux, des scènes de combat hallucinantes ou des plastiques avantageuses (une Nicole Kidman guère mise en valeur vs. le duo de choc Monica Bellucci & Carrie-Anne Moss).
    Le décor de cette petite ville est minimaliste. Quelques traces de peinture au sol indiquent le nom des rues, délimitent les maisons, figurent le chien. Les bruitages donnent corps à ce vide théâtral.
    L’histoire : en un prologue et sept chapitres, nous découvrons la vie d’une petite bourgade perdue dans les Rocheuses, au nom improbable de Dogville, et la vie de ses habitants, au cours des années trente. Un soir, des coups de feu se font entendre au loin, et Tom, l’apprenti-auteur et philosophe de la ville, recueille Grace, une jolie jeune femme traquée par des gangsters. Les habitants de Dogville, sur la proposition de Tom, consentent à cacher Grace et à la faire vivre auprès d’eux en échange de quelques travaux. Grace va tout faire pour que la communauté de ces gens simples l’accepte.
    Critiques : Sublime ! Quel tour de force ! Lars von Trier parvient à peindre ces hommes et ces femmes qui font l’Amérique avec une terrible sincérité, les petits riens qui font leurs vies, leurs valeurs, leur esprit communautaire, leur détresse... Il s’agit aussi et surtout d’une allégorie de la violence humaine, ou comment, malgré tous nos idéaux, nous finissons toujours par nous en prendre aux plus faibles. Ce n’est pas un film optimiste, certes, mais d’une cruelle lucidité.
    Lucidité, lux... Oui, d’ailleurs, dans ce film, Lars von Trier joue beaucoup sur la lumière, la lumière qui met en valeur la profondeur des personnages, du soleil éclatant de la joie partagée au cours de la fête nationale, au clair de lune révélant toute l’horreur des êtres humains dans la terrible scène finale.
    Dogville est vraiment un film singulier... Allez le voir !


    Dimanche, le 16 février 2003
    Avirtuel sur la vie réelle
    [Message personnel à la personne qui se connecte assez régulièrement depuis Stanford.edu... Allez, Nono, reviens sur la liste de diffusion de la Gang ! C’est frustrant de te voir disparaître (joli paradoxe) à chaque fois que la discussion devient intéressante. Fin du message perso.]
    Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "avenir". Je suis officiellement qualifié aux fonctions de maître de conférences en informatique. Youpi ! Maintenant, va falloir s’accrocher dans la course aux postes...
    Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "recherche". J’ai reçu les retours du comité de rédaction d’une revue scientifique internationale au sujet d’un article dont je suis le premier signataire. Youpi ! Mon papier est accepté. Rien de méchant à corriger sur le plan scientifique, par contre je vais devoir trouver un native English pour régler les problèmes de langue.
    Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "enseignement". Après discussion avec la responsable du cours du module dont j’ai en charge les travaux dirigés, j’ai indiqué à mes étudiants de maîtrise que je ne leur demanderai pas de me rendre un projet, ces derniers (qui sont très occupés par leur stage) en ont déjà réalisé un en licence. J’ai fait cette annonce en regardant une partie de ma salle de TD et je me suis retourné vers l’autre. Un peu trop vite. Du coup, j’ai vu une étudiante (fort charmante, ma foi) qui faisait mine de m’embrasser (« M’sieur, on vous adore ! »). Elle est devenue rouge de confusion. Ah, finalement, il en faut peu pour être aimé... (euh, youpi ?)
    Nouvelles littéraires. Le numéro 29 de Bifrost est enfin arrivé dans ma boîte aux lettres. Avec les excuses d’Olivier Girard pour le retard sur une feuille cartonnée qui n’est autre que la pub pour la Cité du Soleil (et autres récits héliotropes) du frangin Ugo. Déjà presque terminé de lire la revue. Parmi les fictions, une très chouette novella de Claude Ecken. Et un compte-rendu très personnel des Utopiales de Nantes par Francis Valéry, alternant avec des passages de son roman à venir, le Talent ressuscité, la suite du Talent assassiné. D’ailleurs Francis doit arriver à Lyon ce soir. La semaine prochaine, il est prévu de passer quelques soirées sympas en sa compagnie.
    Nouvelles de ma vie d’être humain. Catégorie "douleur". Je ne sais comment, je me suis fait mal à l’index gauche, juste en dessous de l’ongle. Ce n’est qu’un bobo ridicule, qui a à peine saigné, qui a presque cicatrisé maintenant mais qui fait toujours mal. Et qu’est-ce que c’est gênant ! Je me sens vraiment handicapé de la main gauche. Je viens enfin de comprendre l’histoire du supplice chinois qui consistait à introduire des aiguilles brûlantes à cet endroit. Brrrr...
    Nouvelles de ma vie de célibataire. Catégorie "Saint Valentin". Vendredi soir, avec mon copain PYM et quelques autres, nous avions prévu de terminer la soirée dans un bar après notre habituelle balade en roller hebdomadaire, une sorte d’anti-Saint-Valentin entre potes. Tout était prévu, nous avions l’intention de nous affubler de signes distinctifs tels que des "cœurs à prendre" avec des planches anatomiques de l’organe en question ou des gros cœurs avec un ange descendu par sa propre flèche. Pas de très bon goût, certes, mais il faut bien ça pour lutter face à la mièvrerie de ce jour. Et finalement, rien de tel n’a été fait... PYM est retombé dans une phase down, il n’est pas venu à la rando roller, j’ai essayé de l’appeler mais le message sur son répondeur donne une bonne idée de son humeur noire... PYM, arrête de te regarder le nombril, c’est pas parce que tu t’es fait plaquer qu’il faut faire croire à tout le monde que tu vas te suicider (tu nous fais le coup tous les deux mois).
    Nouvelles cinématographiques. Catégorie "horreur". J’ai vu Le Cercle-The Ring de Gore Verbinski. Au début, j’ai eu peur... mais peur que le film soit un navet car il commence comme un de ces films pour adolescents au scénario sans surprise. Mais passées les dix premières minutes où une jeune fille raconte à sa meilleure amie une légende urbaine sur laquelle repose l’histoire, le film démarre comme une enquête journalistique avec un oppressant fond fantastique. Pas du grand cinéma, certes, mais le film remplit son rôle : j’étais calé au fond du fauteuil, la trouille au ventre.
    Nouvelles citoyennes. Catégorie "je milite". Samedi, 14 heures, place Bellecour. Manifestation contre la guerre en Irak. Bizarre. Pas vraiment de musiques ou de slogans (contrairement aux manifs anti-FN auxquelles j’avais participées). Une manifestation "pacifique", dans tous les sens du terme. J’ai retenu ce message, bien trouvé, écrit sur une pancarte : « Bush, si tu veux du pétrole, viens le chercher sur nos plages ».


    Dimanche, le 19 janvier 2003
    Ah, visiteurs de ce blog, d’où venez-vous ?
    Voici une semaine de folie furieuse qui s’achève.
    Une semaine où j’ai passé des nuits plutôt brèves (je me suis levé à 4 heures mercredi, 3 heures jeudi et 1 h 30 du mat’ vendredi afin de boucler le programme de recherche d’un important dossier).
    Une semaine où je n’ai pas vraiment eu le temps de poster des nouvelles sur ce blog.
    Une semaine où j’ai été un des acteurs malheureux de l’accident qui a permis à un jeune homme désespéré de mettre fin à sa vie.
    Alors, bien entendu, j’ai essayé d’avoir un week-end calme, même si je n’ai pu m’empêcher de passer au labo samedi après-midi (on ne se refait pas).
    Je suis allé au ciné, j’ai vu ce matin Gangs of New York de Martin Scorsese ainsi que, hier, Le pharmacien de garde, l’excellent film de Jean Veber.
    Un mot sur ce dernier film où Guillaume Depardieu et Vincent Perez se partagent l’affiche : comme dans Brocéliande, il y a des histoires de druides et de meurtres en série, comme dans Brocéliande, il y a la même charmante actrice blonde qui se fait tuer d’une horrible manière, mais contrairement à Brocéliande, tout est réaliste, bien filmé, sonnant assez juste (on regrettera quand même Légitimus en travesti et un Depardieu bien trop sensible pour un flic), et surtout, surtout, il y a quelque chose à gratter derrière le film, ce qui est loin d’être le cas de Brocéliande...

    Sans transition, chers lecteurs, voici un petit état des différentes façons sur ce blog...
    Alors que l’ancienne version de Singuliers sur Blogger se trouvait complètement parasitée par des recherches sur les manières de fabriquer une b*mbe artis*n*le ou de récupérer les M*3 des P*pSt*rs et autres St*r Ac*d*my, si vous arrivez ici, c’est que vous êtes essentiellement passé à travers des liens amis ou que les requêtes que vous avez effectuées dans un moteur de recherche se sont avérées pertinentes.
    Parmi ces requêtes, nous avons :
    • des personnes qui s’intéressent à mes recettes (de gâteaux) au four micro-ondes (d’ailleurs Arkadia les teste auprès d’un comité de goûteurs, si, si !)
    • quelqu’un qui voulait avoir une critique du bouquin de Tommaso Pincio (ça fait plaisir) : "un amour d’outremonde"
    • des recherches de blogs selon des critères géographiques : "blog Lyon" ;
    • une personne qui a cherché à avoir des informations sur l’accident de mardi : "mort tramway Berthelot Lyon" ;
    • des recherches de critiques du film Brocéliande dont je parle incidemment dans le questionnaire d’Un Instant/7 Instants ;
    • les inévitables erreurs de direction :
      • "photo de tombe de Kurt Cobain" (avec la critique d’Un amour d’outremonde)
      • "le loup Tex Avery" (parmi les personnages de dessins animés évoqués dans les réponses au questionnaire d’Un Instant/7 Instants) ;
      • "fève de collection" (en rapport avec la recette de gâteau pour l’Épiphanie.



    Dimanche, le 15 décembre 2002
    Avide de bonne chère, troisième !
    Ou de bonne "chair" ?
    Dernièrement, un Allemand a commis un crime anthropophage, "dans la lignée des films sur Hannibal", selon certains médias.
    Moi, cela me fait plutôt penser à La Chair, ce film italien étrange de Marco Ferreri (1991) où un amoureux (Sergio Castellitto) transforme sa voluptueuse compagne (Francesca Dellera) en carpaccio. Ou au film brésilien Qu’il était bon, mon petit Français. Dans ce film de Nelson Pereira Dos Santos (1971), une tribu d’Indiens d’Amazonie garde en vie son prisonnier Français, à défaut de disposer de réfrigérateur. À la fin du film, la plus jolie Amérindienne du village consomme avec plaisir un morceau de choix de son ancien amant...
    Oui, les rapports entre l’amour, la mort et le fait de manger sont bien curieux.
    Moi qui adore les fruits de mer, je me demande si je n’éprouve pas une certaine satisfaction quasi-divine face aux multiples animaux marins offerts en sacrifice à ma gourmandise. Il y a du vrai là-dedans, dis-moi, Sigmund ?
    Hier, mon ex-copine m’a invité à son anniversaire. Je crois que je suis normal : je n’ai pas eu l’intention de la dévorer. Mais peut-être est-ce parce qu’elle est grande et mince, il n’y aurait pas eu grand chose à manger. Par contre, j’ai préparé un gâteau au café pour elle. En voici la recette...


    Délice au café

    Préparation  : 10 minutes environ
    Cuisson : 10 minutes (au four micro-onde à allure maximale)
    Pour 6 personnes
    Ingrédients :
    • 150 g de farine ;
    • 1 cuillerée à café de chocolat en poudre ;
    • 2 cuillerées à café de levure chimique ;
    • 150 g de sucre roux ;
    • 150 g de beurre ;
    • 3 cuillerées (à café) de café soluble ;
    • 1 cuillerée à soupe de rhum ;
    • 3 œufs ;
    • 2 cuillerées à soupe d’eau.
    Faites dissoudre le café avec le rhum dans une tasse ou un verre.
    Mettez le beurre dans un grand saladier et passez-le dans le four micro-onde 30 secondes (à l’allure maximale) afin de le faire ramollir.
    Dans le saladier, ajoutez le sucre, le café dilué et un œuf après l’autre puis les 2 cuillerées d’eau.
    Mélangez le tout vigoureusement en terminant par la farine préalablement additionnée de la levure chimique et du chocolat en poudre.
    Placez la préparation dans un moule beurré et garni d’une feuille de papier sulfurisé.
    Passez le moule dans le four micro-onde pendant 8 à 10 minutes à l’allure maximale.

    Bon appétit !

    [Note : pas d’article hier et il en sera sans doute de même demain pour cause de boulot...]


    Jeudi, le 5 décembre 2002
    Havvy Topper !
    En rentrant chez moi, hier soir, j’ai croisé plein d’enfants qui sortaient du cinéma. Ils venaient de voir Harry Potter et la chambre des secrets de Chris Columbus (d’après les romans de Joanne Kathleen Rowling).
    J’entendaient nos chères petites têtes blondes (et brunes, et rousses, et châtain, et...) se raconter les uns aux autres les passages qui les avaient le plus marqué. La magie du film, dont s’étaient abreuvés leurs yeux émerveillés, jaillissait de leurs voix, irradiant aux alentours quelques instants de bonheur fugace...
    Décidément, les enfants sont les meilleurs critiques du monde. Lorsque viennent les années, hélas, il est de bon ton de bouder son plaisir en achevant toute œuvre sensible et touchante par une opinion assassine.


    Mardi, le 3 décembre 2002
    A vision of the future
    Samedi soir, je suis allé à la nuit de la science-fiction d’Oullins (dans le sud de Lyon). Très intéressant.
    Tout d’abord, un documentaire intitulé Robot Sapiens avec des interviews de chercheurs d’équipes toulousaine et parisienne ainsi que d’un Gérard Klein en pleine forme (non, pas l’instit’, Klein, c’est l’auteur de S.-F. et directeur de la collection Ailleurs et Demain, chez Robert Laffont).
    Surprise, Gérard Klein profère des propos virulents à l’encontre de l’intelligence artificielle, la considérant, grosso modo, comme une escroquerie intellectuelle.
    Après le documentaire, Klein, présent dans la salle, confirme ses propos, proposant de se référer à sa préface d’Excession de Iain M. Banks et se lance dans le jeu des questions-réponses...
    Une intervention venue du milieu de la salle. Un jeune homme prend le micro et se présente en tant que chercheur en intelligence artificielle (Klein avec un sourire : « Ah, il fallait bien que ça arrive ! ») et comme amateur de science-fiction (Klein : « Merci ! ») et auteur à ses rares moments de temps libre. Le chercheur tient à préciser que ce dont Gérard Klein parle, et dont le documentaire a fait état, était de robotique et de vie artificielle et non réellement d’intelligence artificielle. Il indique aussi que des travaux en intelligence artificielle ont produit des réalisations concrètes... En réponse, Klein poursuit sur ses critiques de l’intelligence artificielle "forte", parlant des positions défendues par des chercheurs hyper-médiatisés tels que Hugo de Garis (auteur d’une interview parue dans le Monde, le 9 novembre 1999).
    Le chercheur en IA répond à Klein que de Garis n’est pas un chercheur considéré par ses pairs mais qu’il s’agit de quelqu’un de complètement allumé...
    Finalement, Klein et le chercheur tombent plus ou moins d’accord sur les limites de l’intelligence artificielle dans sa version forte et conçoient que le terme "intelligence artificielle" est sans doute assez malheureux.
    Ah oui, j’ai oublié de préciser, le chercheur en IA, c’était moi...


    Jeudi, le 21 novembre 2002
    A view to a kill
    Alors que "Meurs un autre jour" (Die another day), le dernier "James Bond 007" vient de sortir sur les écrans de France, avec une B.O.F. interprétée par Madonna, je viens de me rendre compte de l’importance capitale qu’a eu le visuel dans mes goûts musicaux. En effet, j’ai commencé à écouter de la musique au début des années 80, lorsque, tout jeune adolescent, j’ai découvert les vidéos clips.
    Je venais d’arriver au collège quand explosa "Thriller", fin 1982. La musique du roi de la pop, tout juste couronné, était accompagnée d’un petit bijou de film mêlant l’horreur et l’humour, et Dieu sait que cette recette marche auprès du jeune public. Les autres titres de l’album "Thriller" me marqueront moins, même si j’ai eu une petite tendresse pour la vidéo de Billie Jean.
    En 1983, le groupe anglais Duran Duran débarque dans l’Hexagone avec "The Reflex". Vous souvenez-vous du clip ? La vague qui tombe de la scène et qui arrose le public ? "Wild Boys" et son univers à la "Mad Max" ? Et la B.O.F. de "Dangereusement vôtre" (A view to a kill) en 1985. Clip extraordinaire où les membres du groupe, sur la Tour Eiffel, jouent les agents secrets et se dégomment les uns après les autres... On ne se moque pas : j’avais la même coupe de cheveux que Simon LeBon !
    En 1983, toujours, Frankie Goes to Hollywood sortait "Relax". Le choc ! Le clip se déroulait dans une boîte gay SM... (Je n’avais pas compris, à l’époque.)
    En 1984, les Allemands de Propaganda et leur "P-Machinery". Du bizarre, aussi bien dans le son que dans l’image. J’ai beaucoup aimé.
    La même année, les Norvégiens de A-HA et leur fameux "Take on me". Musique extra sur un clip mêlant film et bande dessinée. "Hunting high and low", slow de l’été (ah, les colonies de vacances de cette année-là !), clip où le chanteur se métamorphosait en animaux. Et plus tard la B.O.F. du James Bond "The living daylights" en 1987...
    Mais 1984, c’est aussi l’année où une brune étrange fredonne une comptine curieuse : "Maman a tort". Deux autres titres, passés plus ou moins inaperçus : "On est tous des imbéciles" (à oublier) et "Plus grandir" (où l’univers Farmer se dessine déjà). En 1986, Mylène Farmer est devenue rousse et devient "Libertine" : une musique aux paroles osées sur un véritable film (en costume... et sans) où Laurent Boutonnat voit les choses en grand. C’est le triomphe.
    Alors, il n’y a rien eu, au niveau musical, dans les années 80 ? N’oublions pas la brit pop, la new wave, la dark wave, les Irlandais U2, les Écossais Simple Minds et les Français Indochine, Mano Negra et les Rita Mitsouko...
    C’était l’époque où j’ai arrêté de regarder les émissions de Maritie et Gilbert Carpentier pour passer aux "Enfants du Rock" (et à "Top 50").

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    >>> Vie professionnelle
    Au sujet de mon travail d’enseignant-chercheur.
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