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Mercredi, le 31 janvier 2024
Gyros et salade grecque
Je suis de ceux qui ont grandi avec la série télévisée d’animation franco-japonaise Ulysse 31. Un dessin animé mélangeant mythologie grecque avec de la science-fiction, quelle idée géniale ! Arrivé au collège, je connaissais par cœur le Panthéon grec et un de mes rêves était d’aller un jour à Athènes voir « en vrai » l’un des berceaux de notre civilisation, fasciné par l’héritage que les Grecs antiques nous avaient laissé dans la langue, la philosophie, la politique, la sculpture, le théâtre, l’architecture...
En 2002, inspiré par mes amis de la Gang de Lyon que je retrouvais chaque semaine à un kébab du quartier du Tonkin, je débutais ce blog, j’écrivais ma première nouvelle de fiction qui allait être publiée dans un support professionnel et je terminais mes études en soutenant une thèse de doctorat. Mon travail de recherche n’avait pas grand chose à voir avec mon amour pour l’Antiquité, mais j’avais quand même réussi à glisser dans ma conclusion la citation « Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre » en lettres grecques qui, selon la légende, ornait le fronton de l’Académie de Platon.
En 2002 sortait aussi l’Auberge espagnole de Cédric Klapisch, réalisateur que je ne connaissais pas bien. J’avais loupé le Péril jeune, qui évoquait les années de lycée à une période où je portais encore des couches, au début des années 1970. Mais dans l’Auberge espagnole, j’avais retrouvé un peu de moi : des études effectuées à l’étranger apportant leur lot de rencontres qui allaient marquer toute la vie, une dernière année à l’université avant d’entrer dans le monde professionnel, et j’avais en plus à peu près le même âge que Romain Duris qui incarnait le personnage principal.
En 2005, l’Auberge espagnole connut une suite : les Poupées russes. Dans ce deuxième volet, Cédric Klapisch s’attachait à dépeindre les problèmes professionnels et personnels de ses personnages. Cette année-là, je mélangeais encore mes deux identités, celle de l’enseignant-chercheur (qui ne m’apportait pas beaucoup de satisfaction, vivant une sorte de creux dans mon activité de recherche) et celle de l’auteur, critique et plasticien, avec un article sur le genre steampunk présenté sous mon pseudonyme au colloque La Science-Fiction dans l’Histoire, l’Histoire dans la Science-Fiction de Nice, une exposition de mes sculptures, un projet de nouvelle et la réécriture de mon roman. Au niveau sentimental, je vivais une histoire que je croyais être plus sérieuse que celles vécues jusque-là, mais qui s’achèvera brutalement dans les premiers jours de 2006.
La trilogie de Klapisch s’est poursuivie avec, en 2013, la sortie de Casse-Tête chinois. Les personnages avaient désormais la quarantaine, avec des enfants ou des désirs d’enfants, et la vie devenait ce fameux casse-tête avec les compromis à trouver entre la vie amoureuse, la vie professionnelle et la vie familiale avec l’arrivée des responsabilités parentales. À cette époque, j’étais devenu un jeune papa, mon activité professionnelle de chercheur connaissait un nouveau souffle mais mon activité d’auteur ou de sculpteur s’éteignait peu à peu...
À la mi-avril 2023, c’est sous forme de série télévisée que nous pouvons suivre la suite de cette trilogie. Cette fois-ci, Klapisch suit les aventures à Athènes des enfants des personnages qu’il nous avait fait découvrir dans ses trois films. Mes enfants sont encore trop jeunes pour partir étudier à l’étranger, ils ont l’âge que j’avais quand je regardais Ulysse 31, mais la grande, collégienne, a malgré tout déjà des projets en ce sens... Cette série résonne encore fort en moi : un peu de nostalgie, et le regard porté sur l’avenir qui retourne au passé, en se disant que l’on a sans doute davantage vécu d’années qu’il n’en reste encore à vivre. Et puis, ma première grande conférence en présentiel post-confinement avait eu lieu justement à Athènes, en juin 2022, non loin de l’Acropole. Une musique revient sans cesse dans ma tête, la chanson « O Pio Kalos Tragoudistis » :
Γεια σου, γεια σου
ποιος σου έκλεψε ας ξέραμε τη χαρά σου...

Klapisch a appelé sa série Salade grecque. Je lui aurai plutôt donné comme titre Gyros, le fameux « sandwich grec », l’équivalent du chawarma arabe ou du döner kebab turc, et qui désigne la rotation de la broche de viande qui se fait rôtir. Dans l’Auberge espagnole, des étudiants vivaient un bouillonnement d’expériences, et dans Salade grecque, les expériences sont vécues par leurs enfants... La boucle est bouclée, c’est-à-dire un cercle, qui se dit en grec : γύρος, gyros.


Lundi, le 17 juin 2019
Liège, Kigali, Tunis, Londres, Montréal

Certains événements ont, pour moi, une musique bien particulière. Ainsi en est-il dont des moments les plus perturbants qu’il m’ait été donnés de vivre.

J’ai été particulièrement frappé de découvrir que la musique du générique de la série Netflix Black Earth Rising était You Want It Darker de Leonard Cohen. À mon sens, rien n’aurait pu être plus pertinent que d’associer cette série et une musique de l’artiste canadien qui nous a quitté en 2016.

Dans la fiction, une jeune juriste londonienne, rescapée du génocide rwandais de 1994 et adoptée par une célèbre femme procureure spécialisée dans les affaires criminelles internationales, reprend l’enquête de sa mère qui la mène à des révélations sur ses propres origines.

Dans la vraie vie, cela se passe en Belgique, et cela remonte au printemps 1992. Je n’avais pas encore vingt ans quand je m’étais retrouvé, à l’occasion d’un stage de fin d’études, dans cette ville de la banlieue industrielle de Liège au bord de la Meuse où avaient grandi les frères Dardenne. À mon arrivée ce dimanche après-midi maussade dans ce grand et triste bâtiment où j’allais passer trois mois, j’avais été dirigé vers le responsable de l’internat. Ce dernier m’avait posé une curieuse question : à quel étage souhaitais-je m’installer ? Celui des étudiants français ? Celui des étudiants étrangers ? Celui des étudiants belges en informatique ? Je n’avais pas choisi l’étage de mes compatriotes mais celui de ceux qui étudiaient la même matière que moi. Pourtant, c’est parmi les étudiants étrangers, ceux qui passaient comme moi leurs week-ends à Seraing, que je me suis fait mes meilleurs amis durant cette période. Nous étions quatre garçons inséparables : K. le Belgo-tunisien, A. le Djiboutien, I. le Rwandais et moi. Deux Noirs, deux Blancs. Deux Musulmans, deux Chrétiens. Toutes les combinaisons de couleurs de peau et de religions étaient représentées. K. et A. étudiaient le commerce, I. tout comme moi l’informatique, et c’est avec lui que les liens d’amitié s’étaient les plus serrés pour durer jusqu’à aujourd’hui.

I. était le plus âgé de nous quatre, il avait une formation juridique qui l’avait poussé à passer des concours et quitter sa région natale de Cyangugu pour devenir officier de gendarmerie dans la capitale. Poussé par sa hiérarchie, le lieutenant avait accepté de passer trois ans en Belgique pour acquérir les compétences en informatique dont son petit pays manquait cruellement, laissant là-bas sa jeune épouse et son fils nouveau-né le temps d’obtenir son graduat. Pendant quelque temps, nous avions échangé des tas de lettres et de cartes postales, I. et moi, et c’est par procuration que je découvrais ce petit pays d’Afrique inconnu, ses paysages, sa sagesse proverbiale, complétant mes connaissances par un essai d’ethnologie rédigé par des Pères Blancs trouvé dans la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.

Printemps 1994. Les informations à la radio avaient annoncé l’attentat ayant coûté la vie des présidents du Rwanda et du Burundi. Quelques jours plus tard nous parvenaient les premiers échos de l’horreur. C’était un samedi ou un dimanche, au moment du déjeuner, qu’I. avait appelé au numéro de téléphone familial. Il était encore en vie, sa famille aussi, son accès à une arme de service le protégeant de la folie meurtrière des machettes. Je le sentais perdu, et j’étais tout aussi perdu que lui. Sentiment absolu d’impuissance.

Été 1994. Lorsque j’avais pris pour la première fois l’avion, ce fut pour aller à Tunis, chez K., ses parents et sa grande sœeur. Visites de lieux touristiques, de musées, moments passés à la plage, invitation saugrenue à la résidence de l’ambassadeur lors du 21 juillet, la fête nationale belge, où l’on m’avait fait passer pour un « Belge de Strasbourg » qui ne connaissait pas la Brabançonne. Après-midis trop chauds à regarder le Tour de France, ou la série Angélique en soirée, avec des coupures opérées par la censure aux moments les plus croustillants. La censure, par contre, laissait voir l’horreur des informations. Cadavres innombrables sur les bords des chemins ou dans les rivières. K. et moi, sidérés devant le poste, craignions de reconnaître dans les images des charniers le visage de notre ami. La mélancolique mère de K., une Flamande qui ne s’était jamais trop bien fait à la vie en Afrique du Nord, peignait en écoutant de la musique. Elle me fit découvrir Leonard Cohen dont je ne connaissais que Everybody Knows pour avoir vu le film Pump Up The Volume d’Allan Moyle avec Christian Slater. Je rentrais en France avec des cassettes audio tunisiennes de mauvaise qualité sur lesquelles j’avais enregistré quelques albums de Cohen, dont I’m Your Man et The Future.

Les nouvelles d’I. me parvinrent de manière sporadique quelque temps plus tard, par courrier postal ou électronique. I. avait échappé aux massacres. Il avait fui avec femme et enfant au Zaïre et s’était retrouvé dans un camp de réfugiés. Exploité pour ses compétences informatiques par une ONG, il devait assurer la survie des siens, venant d’être père pour la seconde fois, son autre fils étant né au camp. La situation dans l’est du Zaïre, de précaire devenait intenable avec les signes avant-coureurs de la Première guerre du Congo qui allait éclater en 1996. I. et sa famille d’apatrides avaient entamé un périple dans l’est de l’Afrique, séjournant au Malawi, en Tanzanie, à Arusha, où I. avait participé au Tribunal pénal international, et en Afrique du sud d’où sa femme et ses enfants avaient pu s’exiler en Angleterre, alors qu’I. restait bloqué au Cap.

C’était en 1999. Je terminais mon DEA à Paris. J’avais envoyé à I. une importante somme d’argent afin de faciliter ses démarches pour rejoindre la Grande-Bretagne. Et cela lui avait effectivement permis de retrouver sa femme et ses deux fils à Londres où ils s’étaient installés.

Fin août 2002, convention nationale de science-fiction française à Tilff-Esneux, en banlieue liégeoise. J’avais abandonné pour une journée la convention et mes amis de la Gang lyonnaise pour retrouver I. que je n’avais plus vu depuis dix ans, de passage en Belgique, et qui tenait à me rembourser de l’argent prêté alors qu’il était en Afrique du Sud. Indescriptibles retrouvailles.

Cet après-midi, à l’occasion d’un séjour professionnel à Montréal, je me suis rendu au cimetière Shaar Hashomayim du mont Royal. En me recueillant sur la tombe de Leonard Cohen, mes pensées se figèrent d’abord sur les grandes atrocités du siècle passé, deux génocides, celui des Juifs dans les années 1940, mais aussi celui qui avait fait s’entre-tuer mes frères africains dans les années 1990. Pourtant, guidées par la voix grave d’un Hallelujah s’exprimant dans ma tête par mes seuls souvenirs auditifs, elles s’élevèrent vers les Cieux, me faisant prendre conscience avec acuité de la beauté de la vie, qui est si belle parce qu’elle est si fragile, de l’importance de la spiritualité et de la force de l’amour.



Mercredi, le 9 mai 2018
Intelligence artificielle et salade russe
Hier soir, sur le site de l’Université Lyon 3, a eu lieu le débat de clôture de Pop’Sciences Forum : « Intelligence artificielle, demain commence aujourd’hui ». Après une présentation d’Olivier Nerot sur les difficultés à tracer des frontières entre le vivant et le non-vivant, ce dernier a été rejoint par Jean-Claude Dunyach et Sylvie Allouche pour une table ronde. Après un démarrage troublé par le robot dinosaure de la fille de Nerot, les différents intervenants ont présenté leurs visions du futur de l’IA. Le débat a assez vite dérapé pour passer trop rapidement sur les points intéressants du sujet (qui sont revenus brièvement dans les remarques et les questions de la salle, à la toute fin) pour aborder des sujets assez éloignés tels que le transhumanisme, la notion de singularité ou la vallée dérangeante...
À titre personnel, c’est plutôt le transhumanisme qui me dérange. Je préfère de loin la vision de Joël de Rosnay sur l’hyperhumanisme.
C’est du moins ce que je vise dans mes propres travaux de recherche dans le domaine de l’IA où la finalité est de favoriser la diversité (en particulier au niveau culturel), de croiser les regards (entre les différentes disciplines scientifiques), de s’ouvrir aux autres… bref, d’être plus humain.
Mais bon, cette soirée aura quand même été l’occasion de revoir quelques membres lyonnais de la Gang : Sylvie Lainé et Nicolas Le Breton. Il faut dire que le groupe a un peu explosé avec les départs des uns et des autres aux différents coins de la France (en région parisienne, au sud, au nord, dans l’ouest), voire dans le reste de la francophonie (Suisse, Canada).
Tiens, petit message personnel à celui qui fut le Capitaine de la Gang, le désormais bordelais André-François Ruaud qui travaille dans la traduction de l’anglo-russe des mémoires d’un certain détective : hier après-midi, je n’ai pas pu me rendre chez moi et j’ai dû faire un gros détour parce que le Prince Charles et la duchesse Camilla sont allés faire des dégustations à quelques pas de chez moi, aux Halles Bocuse. Quel rapport avec l’intelligence artificielle ? A priori aucun si ce n’est qu’au cours de son histoire, l’IA a connu de nombreux « hivers ». Un exemple frappant présenté comme un échec de l’IA concernait les problèmes de la traduction automatique (il faut remonter au temps de la guerre froide et à l’époque où la DARPA finançait largement les laboratoires de recherche en IA aux États-Unis). Une phrase en anglais telle que « l’esprit est fort, mais la chair est faible » passée de l’anglais au russe, puis du russe à l’anglais revenait sous la forme de « la vodka est forte, mais la viande est avariée ! »


Lundi, le 12 juin 2017
Nice, le gâteau 100 fois bon et la Servante écarlate
En ce moment passe The Handmaid’s Tale, une série télévisée diffusée sur la plateforme de VOD Hulu. J’avais eu l’occasion de voir précédemment La Servante écarlate, le film de Volker Schlöndorff sorti en 1990, mais pas de lire le roman de la Canadienne Margaret Atwood dont le film et la série sont inspirés.
L’univers dystopique est plutôt bien rendu. Il faut dire que, dans la réalité, la montée sournoise du populisme dans le monde politique n’est malheureusement plus aussi invraisemblable qu’elle pouvait l’être dans la fiction, en témoigne le passage des présidents Obama à Trump aux États-Unis (cf. la critique de PILOTE, la chronique série).
Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de croiser Margaret Atwood. C’était à Nice, lors du colloque « La science-fiction dans l’histoire, l’histoire dans la science-fiction » co-organisé par l’ami Ugo Bellagamba, en 2005. Margaret Atwood était venue y parler de sa vie et des liens avec la science-fiction.
Lors de cette rencontre, j’étais venu y présenter un article que j’avais écrit avec le compère Jean-Jacques Girardot sur « le Steampunk : une machine littéraire à recycler le passé ». Nous avions conclu notre propos ainsi :
Notre article débutait par une liste, se voulant impressionnante, d’ingrédients, dont la seule accumulation laissait présager du pire. Mais le steampunk n’est pas le Gâteau cent fois bon (Jindra Capek, Le Gâteau cent fois bon, Flammarion, Paris, 1986), il se bonifie avec chaque nouveau condiment, mais aussi avec chaque nouvelle façon de l’accommoder, et se décline aujourd’hui en plus d’un parfum (...).
Le Gâteau 100 fois bon
La référence au Gâteau cent fois bon, un livre pour enfants dont la trame se résume à l’idée que si l’on réalise un gâteau pour des amis, il sera 100 fois meilleur si l’on mélange 100 bons ingrédients, avait échappé à la plupart des auteurs et universitaires présents à ce colloque, dont Margaret Atwood. Je me rappelle ainsi qu’au moment du dîner de gala, j’avais dû raconter à l’assemblée cette histoire, et que cela avait fini par un véritable sketch quand mes paroles étaient simultanément traduites en anglais par Daniel Tron pour l’autrice canadienne.
Voilà pourquoi, dans mon esprit tordu, quand je regarde un épisode de The Handmaid’s Tale, même au moment d’une scène particulièrement dramatique, je ne peux m’empêcher de repenser au rire de Margaret Atwood lorsque j’avais donné la recette de ce gâteau concocté par des animaux. En effet, les pâtissiers amateurs de l’histoire, imaginant qu’en mélangeant ce que chacun préférait (l’os du chien, le ver de terre de la poule, l’herbe tendre de la vache, la carotte du lapin...), ils auraient dû obtenir un gâteau merveilleux... Bien entendu, le résultat culinaire avait déçu leurs attentes car leur mixture s’était avérée immangeable.
La morale de cette histoire ? Je ne sais pas. Tout dépend si on l’applique aux domaines de l’humour, de la cuisine, ou à la politique...


Dimanche, le 29 novembre 2015
Just married!
Deux mille quinze, qui s’achèvera dans un mois, ne sera pas une « année horrible ».
Cette année aura certes eu son lot de malheurs, de disparitions liées à la maladie, à des accidents et évidemment à la folie meurtrière de fanatiques, mais 2015 ne sera pas que cela.
Même si le début de l’année 2015 correspond, dans la plupart des esprits, aux attentats de Charlie Hebdo, je veux m’en souvenir aussi comme étant la période de la naissance de mon fils.
Et ce mois de novembre 2015, ce ne sont pas que les attentats de Paris, ce sera aussi celui de mon mariage avec Delphine, la femme de ma vie, la merveilleuse mère de mes enfants.
Oui, oui, grande nouvelle : je me suis marié hier, samedi 28 novembre, à Lyon...
Love and the Rings

Pour l’occasion, l’ami auteur et musicien Francis Valéry — qui s’est lancé dans une nouvelle aventure de crowdfunding pour financer son projet de roman de SF accompagné de sa « bande son » —, nous a écrit tout spécialement une musique que nous avons eu le plaisir d’écouter lors du déjeuner qui a suivi la cérémonie.

Francis décrit ce morceau comme étant une petite pièce électro-acoustique à six lignes mélodiques (violoncelle, alto, flûte japonaise, orgue Hammond, piano et guitare acoustique), avec un chœur de quatre récitants « aliens » et des enregistrements de nature...
Ça, c’est un cadeau vraiment formidable ! Merci Francis !


Samedi, le 23 mai 2015
Adoptez un Artiste !
Il y a bientôt 13 ans, je créais mon weblog (appelé à l’époque « Avis singuliers ») et mon deuxième billet concernait le dernier ouvrage de l’artiste multiforme (auteur, directeur de collection, compositeur, multi-instrumentiste...) Francis Valéry.
Depuis, Francis a connu des hauts et pas mal de bas, jusqu’à ne presque plus écrire de fiction, et il fallait suivre ses carnets sur le Journal d’un Homme des Bois pour avoir quelques nouvelles de ses activités.
Mais le Cousin Francis se remet à écrire ! Alors, pas d’hésitation : soutenez son beau projet, il en a vraiment besoin, en allant voir ici et en renvoyant le formulaire .
Merci à vous !


Vendredi, le 10 août 2012
En souvenir d’un auteur de SFF mutant
Dimanche dernier, Roland C. Wagner nous quittait. Je pensais ne reprendre ce blogue que pour annoncer une naissance, et c’est finalement pour parler d’une disparition que je reviens ici...
Roland est le tout premier auteur de science-fiction que j’aie rencontré. C’était en 1998, j’étais alors étudiant dans la capitale, et je découvrais la faune curieuse du fandom SF lors d’un événement parisien (le festival Visions du Futur ? les Rencontres du Club Présence d’Esprit ?) au cours duquel Laurent Kloetzer (*) se voyait remettre le prix Julia-Verlanger. Une amie m’avait fait venir à cette manifestation et me présentait à tout un tas de gens en tant que « Fabrice », un jeune auteur qui devait sortir un roman dans la collection Abysses aux Éditions du Masque, et nous n’imaginions pas que cette collection s’arrêterait peu de temps après sans avoir eu le temps de me publier. Détail amusant, les personnes rencontrées me prenaient souvent pour Fabrice Colin (*) car nous avons le même âge en plus du même prénom. C’est donc là que j’ai croisé Laurent Genefort dont j’avais lu les Chasseurs de sève ainsi que Roland C. Wagner dont je n’avais encore rien lu.
En 1999, je quittais Paris pour Lyon. J’ai fait la connaissance d’André-François Ruaud (*) et j’ai été adopté par la Gang. Les années du tournant du siècle et du millénaire ont été extraordinairement riches en rencontres et en découvertes, j’ai connu de nouveaux auteurs, de nouveaux textes, j’ai beaucoup lu, j’ai écrit des nouvelles, j’ai repris mon roman non publié, j’ai débuté ce blogue, j’ai commencé à faire de la cuisine... C’est ainsi que, avec mes amis, je suis allé à quelques conventions de science-fiction, celles de l’Isle-sur-la-Sorgue en 2000, de Saint-Denis en 2001, de Tilff-Esneux en 2002, d’Entraigues-sur-la-Sorgue en 2004, et plus récemment celle de Nyons en 2008. Lors de la plupart de ces rendez-vous, j’ai pu rencontrer Roland et échanger avec lui quelques mots. Je me rappelle avoir eu l’occasion de lui parler d’intelligence artificielle, domaine informatique qui est ma spécialité, et qu’il appelait « ayas » dans sa série des Futurs Mystères de Paris et qu’il représentait sous l’une des plus formes les plus déjantées de la littérature SF. Lors d’un passage à Lyon avec sa compagne Sylvie Denis en 2003, il avait même mangé de mon gâteau à l’ananas et récupéré mon nez de clown fétiche...
Entre temps, j’avais lu pas mal de ses textes, dont le recueil de nouvelles Musique de l’énergie, les premiers tomes des Futurs Mystères de Paris et plus récemment la version hardcover de Poupée aux yeux morts publiée par les moutons électriques... J’ai toujours passé des moments de lecture agréable, j’ai souvent beaucoup ri, mais j’étais toujours un peu frustré de ne pas trouver dans l’œuvre de Roland un sentiment d’intérêt aussi important que la sympathie que j’éprouvais pour ce bonhomme si attachant. Et cela était vrai jusqu’à... la semaine dernière. Le mois dernier, j’ai emprunté à mon beau-frère – grand amateur de SF – le roman uchronique Rêves de gloire. J’en avais entendu beaucoup de bien, j’avais entendu Roland parler de son roman à l’émission « Mauvais genres » de France Culture. Bref, j’ai attendu avec impatience que mon emploi du temps me permette de commencer la lecture même si le sujet ne semblait pas m’intéresser vraiment a priori (la Guerre d’Algérie et de ses conséquences). Et j’ai dévoré ce pavé de près de 700 pages. À la fin juillet, alors qu’il ne me restait plus qu’une petite moitié du livre à lire, André-François était venu me donner un coup de main pour monter le lit de mon futur bébé. Tout en bricolant, nous avions évoqué ce roman où Roland mettait vraiment toutes ses tripes, ses passions, ses blessures, tous ses fantasmes... ce qui en faisait un roman décoiffant pour le lecteur, et expliquait aussi le fait qu’il rafle la plupart des prix littéraires en SFF.
Et dimanche matin, j’avais terminé Rêves de gloire, j’en parlais avec enthousiasme au téléphone à mon beau-frère qui avait éprouvé des difficultés à se plonger dans l’univers uchronique et que les nombreux narrateurs et le contexte algérien trop mal connu de nous avaient un peu rebuté. En raccrochant, j’étais content d’avoir pu le convaincre de reprendre la lecture du roman.
Comment imaginer que, quelques heures plus tard, Roland décéderait dans un accident de voiture ?

En 2000, à la convention SF de l’Isle-sur-la-Sorgue



En 2001, à la convention SF de Saint-Denis



En 2002, à la convention SF de Tilff



En 2002, toujours à Tilff, Roland rappelant notre discussion sur les AI/IA (ou ayas)



En 2003, à Lyon, chez Markus Leicht, Roland évoquait mon nez de clown fétiche

Au revoir, Roland.
Merci pour tes textes, merci pour ton humour, ta joie de vivre et les idées que tu nous auras fait partager.
Mes plus sincères condoléances à Sylvie et à ta famille.




Lundi, le 19 septembre 2011
JEP : Journée sous l’Esprit de la Psychogéographie
Avant-hier, avec le compère André-François, nous avons profité des JEP (les Journées Européennes du Patrimoine) pour faire un peu de « psychogéographie ». Je n’aurais pu être mieux accompagné en cette occasion car l’ami André-François est expert en la matière : il a traduit et adapté Psychogéographie ! Poétique de l’exploration urbaine de Merlin Coverley, un ouvrage paru dans la collection « la bibliothèque des miroirs », volume 10, aux moutons électriques éditeurs, cette année 2011.
Les JEP étant placées cette année sous le signe des transports, nous avons débuté notre promenade lyonnaise en nous rendant aux Brotteaux, ce quartier du 6e arrondissement de Lyon où se trouve une ancienne gare. Hélas, point d’élément spécial en ce week-end dédié au patrimoine : la gare désaffectée depuis 1982, un beau bâtiment classé au titre des monuments historiques, ne donnait à voir que des miniatures de petits trains qui ne nous avaient guère intéressés. Nous avons été tout aussi déçus par la brasserie aux « céramiques Art nouveau remarquables » (selon le programme) car aucune visite n’était prévue et nous arrêter là aurait dérangé la valse des serveurs s’occupant de leurs clients.
Ce n’est qu’en quittant le quartier en direction du Rhône pour nous retrouver à l’Hôtel du gouverneur militaire de Lyon que nous avions eu de quoi nous mettre de jolies choses sous les yeux : la bâtisse est très belle avec son style Second Empire à l’accent fortement italien dans sa décoration (avec voûte, fontaines et arcades de la cour rappelant le style florentin). Au sortir de l’Hôtel du gouverneur, nous avons été surpris et amusés de voir la devanture d’une épicerie surmontée de grandes lettres découpées à la police de caractères datée (entre l’après-guerre et les années 1960) :
Nous avons pris une passerelle pour traverser le Rhône, sommes arrivés dans le 2e arrondissement, à la Place de la Bourse, mais la file d’attente présente au Palais du Commerce, trop importante, nous a fait changer nos plans et remettre la visite à une autre fois. Nous avons ainsi rejoint la foule présente dans la rue de la République, la Place Bellecour et la rue Victor Hugo, mettant les tendances agoraphobiques d’André-François à l’épreuve.
Arrivés à la gare de Perrache, nous n’avons pas trouvé les expositions qui auraient dû être présentes (dans les bâtiments de la gare ainsi qu’au sein du Grand Hôtel Château Perrache). Nous sommes cependant parvenus à découvrir qu’un train spécial pouvait nous déposer jusqu’au technicentre de Lyon et aux ateliers TER de la Mouche. En attendant le train, André-François se croyait à Bordeaux, et moi à Strasbourg. Il est vrai que ces trois gares, construites dans la deuxième moitié du XIXe siècle, présentent nombre de points communs architecturaux. Et comme André-François et moi sommes tous deux fils d’agents SNCF et que nous avons beaucoup profité du train durant nos études, nous avons l’un comme l’autre accumulé un stock considérable d’heures d’attente en gare, un livre à la main.
Psychogéographons un peu : les gares ont invariablement eu sur moi un effet apaisant. En effet, même si je me retrouvais dans un coin complètement paumé de France, je parvenais à rester zen car, du moment où il m’était possible de trouver une voie ferrée et, de là, une gare, je ne me sentais pas perdu, disposant chaque année d’un certain jeu de trajets gratuits nationaux et ayant ainsi la possibilité de rentrer chez moi, même désargenté.
Un TER est entré en gare pour nous déposer au technicentre de Lyon-Gerland, seul centre TGV de province, destiné à l’entretien des TGV Duplex de la ligne Paris-Lyon (que j’emprunte à l’occasion pour me rendre dans la capitale) et du futur TGV Rhin-Rhône (qui me sera bien utile lors de prochains séjours alsaciens).
La visite a beaucoup plu à André-François ; il est vrai que toutes ces mécaniques ne manquent pas de charme, mais je n’ai pas réussi à être réellement bluffé par tout cela, ayant d’une part peu de goût pour l’univers des garagistes — fussent-ils ferroviaires — et ayant d’autre part eu la chance d’emprunter la ligne Paris-Lyon presque dès son ouverture, au tout début des années 1980, rendant « normal » ce qui pouvait paraître à d’autres merveilleux. Néanmoins, parmi les TGV présentés, il y avait quand même le champion du monde de vitesse sur rail, belle bête qui avait fait une pointe à 574,8 km/h. Et puis, comme à la gare des Brotteaux, nous avons eu droit à une exposition de trains miniatures, dans un décor très daté « France d’autrefois », caricature des années 1960... avec malgré tout des éléments anachroniques tels qu’une multitude de velux modernes sur les toits ou, plus étonnant pour des spécialistes, des TGV de couleurs orangée (les premiers modèles, qui dataient du début des années 1980) ou gris et bleu dans leur version « Atlantique » (dont la mise en service ne date que de 1989). Cela nous a amené à nous interroger sur de nouvelles formes d’uchronies : après le steampunk et un de ses avatars comme le diesel-punk, pourrait-on imaginer un genre tel que le TGV-punk ? (Que ce serait-il passé si le TGV était apparu dès les années 1960 ?)
Nous avons quitté le technicentre en passant par un petit bout du 8e arrondissement et par le 7e, en suivant la route de Vienne, la rue Chevreul et nous avons plongé dans le quartier multiethnique traversé par la rue de Marseille. Dans le 3e arrondissement, nous nous sommes retrouvés à la place Bahadourian pour rejoindre le quartier de la Part-Dieu au plus court, c’est-à-dire en prenant la rue Moncey, cette fameuse rue « euclidienne » (dont j’ai déjà parlé dans cet article), une des rares rues qui passe en diagonale et qui permet d’éviter toutes les rues et tous les cours qui se coupent à angle droit, pressés que nous étions d’échapper à la pluie qui commençait à tomber à grosses gouttes en cette fin d’après-midi.


Lundi, le 22 novembre 2010
Small world
Hier, je me trouvais en Suisse, et j’ai déjeuné avec ami français dans un restaurant chinois. À un moment, il a calculé les heures de décalage avant de s’excuser pour envoyer, avant qu’elle ne dorme, un message depuis son téléphone portable à une copine russe vivant près de la mer du Japon...


Jeudi, le 18 novembre 2010
Huit ans
Lundi, le 18 novembre 2002, je postais mon avis d’arrivée sur la planète WebLog.
Ces derniers temps, j’ai volontairement réduit le rythme de mise à jour de mon blogue afin que cet anniversaire tombe très précisément à l’occasion de l’article numéro 500. Plutôt qu’un nouveau bilan de l’année écoulée, ou une réflexion sur l’intérêt de tenir un blogue sur mon site, je préfère parler de deux petits événements récents qui m’ont fait sentir de manière assez frappante le passage du temps...
La semaine dernière, avec le « Capitaine » André-François, je me suis rendu à la Marquise, une péniche amarrée sur les quais du Rhône, pour assister au concert du groupe stéphanois French Kitch. Premier coup de poing dans la face de Monsieur-le-Temps-qui-passe : le batteur de ce groupe de rock est Alain, le fils de Jean-Jacques Girardot, mon ami et collègue, mais aussi l’auteur de science-fiction avec qui j’avais écrit « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... », mon premier texte publié professionnellement (il y a... près de huit ans, là encore). Les premières fois où j’avais croisé Jean-Jacques furent notamment les Conventions de Science-Fiction Française, et ce dernier venait accompagné d’un garçonnet, un drôle de lutin blond qui faisait chuter la moyenne d’âge des personnes présentes aux conventions SFF, lieux de rassemblement des grands enfants que sont souvent les amateurs du genre. Le lutin avait bien grandi, et ce soir-là à la Marquise, j’ai pu voir qu’il se dépensait avec une belle énergie pour rythmer de la musique qui fait du bruit. Deuxième coup de poing : la musique jouée par les groupes actuels est un revival des années 1980, c’est-à-dire de « mes » années, de la musique que j’écoutais en tant qu’adolescent. Ben mince alors, moi qui avais du mal à comprendre que des amis un peu plus âgés ne juraient que par la musique des années 1960 ou 1970, voilà que je me trouvais face à des gamins, enfin des tout jeunes adultes, qui ont pour influence Cure ou Téléphone...
Enfin, avant-hier, en prenant le train pour rentrer à Lyon, j’ai vu un vieux monsieur aux cheveux gris qui ne m’était pas inconnu. Celui-ci, voyant mon regard un peu insistant, m’a aussi regardé. À son air, sans beaucoup entrer dans le jeu des méta-représentations, j’ai compris qu’il avait compris qu’il était reconnu comme familier, sans pour autant être identifié. Je l’ai donc croisé, hésitant un peu avant de passer sans oser le saluer, me trouvant trop gêné de ne pas pouvoir lui donner un nom. Ce n’est que dans le train que je me suis souvenu de qui il s’agissait : Jean-Claude Bourret, l’ancien présentateur des journaux télévisés de TF1 dans les années 1970 et 1980. Ouch ! À nouveau, le temps avait fait son effet : dans mes souvenirs, le journaliste n’avait pas les cheveux gris, mais la dernière fois que j’avais dû voir une image de lui remontait à... une époque bien lointaine où je vivais encore chez mes parents qui disposaient d’un poste de télévision.


Mercredi, le 23 juin 2010
L’équipe
L’overdose des informations footballistiques va sans doute s’arrêter, et c’est tant mieux.
J’éprouve en effet une profonde aversion pour les sports d’équipe, et cela remonte à... loin... vraisemblablement à mes premières années de collégien. À l’époque, j’étais plutôt petit par rapport à ma classe d’âge (étant né en fin d’année) et, plus que tout, je détestais l’esprit de compétition. Je n’étais pas vraiment nul en sport, mais je montrais une mauvaise volonté évidente à obéir aux capitaines pour marquer ou défendre un but ou un panier contre d’autres joueurs que je n’arrivais pas à considérer comme des adversaires. Les « leaders nés » l’avaient vite compris et, au moment de composer des équipes, j’étais souvent choisi en dernier, après les grassouillets qui, bien que patauds, faisaient preuve d’une bien meilleure motivation que moi.
Mon meilleur ami, en classe de 6ème, montrait le même désintérêt que moi pour « l’esprit d’équipe », aussi les profs, désespérés de nous voir ainsi, nous faisaient jouer avec les filles, ce qui n’avait absolument rien de désagréable (une compagnie féminine était toujours plus plaisante, sans doute n’étions nous pas en retard sur tous les plans).
Le sport que je pratiquais alors était le judo, quand j’aimais beaucoup tant qu’il s’agissait de découvrir la philosophie japonaise qui l’accompagnait et d’apprendre les gestes permettant une meilleure maîtrise de son propre corps. Je me suis cependant mis à détester ce sport au moment où j’ai été obligé de faire des combats, et j’avoue que j’ai passé des samedis après-midis de cauchemar dans les dojos de la région pour participer à d’abrutissantes et frustrantes compétitions.
Depuis, rien n’a changé. J’ai toujours aussi peu de considération pour les sports qui mettent en avant la compétition ou d’autres valeurs que je ne partage pas. Mon sport favori est la plongée sous-marine : l’équipe s’appelle ici « une palanquée », et ce qui nous unit n’est pas un esprit agressif envers d’autres joueurs mais une confiance mutuelle nous permettant d’évoluer en sécurité dans un autre monde, l’eau et la féerie des fonds du grand bleu...


Lundi, le 23 novembre 2009
Mon univers se détruit... mais en musique
Sans faire de bruit, ce blogue vient de fêter son septième anniversaire.
Pas beaucoup de temps pour des mises à jour, mais bon, je vis ces derniers temps avec l’impression curieuse que tout est en train de se casser la figure.
Cela avait commencé par mes problèmes de téléphone, il y a quelques semaines. Un technicien était passé chez moi sans pouvoir arranger quoi que ce soit, mais j’ai retrouvé mon téléphone (et Internet) peu après, comme par magie.
Ensuite, ce fut au tour de mon fournisseur d’accès Internet... des problèmes à répétition.
Puis, un dimanche matin, j’ai cru que mon réfrigérateur m’avait lâché. Plus de lumière, et je n’entendais plus le moteur du frigo. J’ai fait des recherches sur Internet pour voir ce que cela allait me coûter de le remplacer. Quelques heures plus tard, il faisait toujours aussi froid dans mon réfrigérateur et dans mon congélateur : il fonctionnait encore, il n’y avait que la lampe à changer.
Et enfin, comme j’étais assez en retard dans mes travaux professionnels, je travaillais un soir sur mon ordinateur et j’ai décidé de dîner d’un potage à l’indienne, vite fait... Un geste maladroit, un temps de réaction un poil trop lent, et plouf le portable, game over. Bien entendu, mes dernières sauvegardes dataient d’assez longtemps, j’avais perdu des journées de travail ainsi que de nombreux courriers électroniques importants. Argh...
Le lendemain, après avoir compris que la machine ne redémarrerait plus jamais malgré une nuit au sec, je l’ai apportée auprès de réparateurs dans l’espoir de sauver le disque dur, et, après avoir regardé ce que je pouvais récupérer comme données sur mes autres ordinateurs, je m’en suis acheté un nouveau, un ultra-portable premier prix... qui, tout en étant bien plus performant, faisait presque la moitié du prix de l’ancien alors que je ne l’avais acheté que depuis un an et demi.
Quelques jours plus tard, je me suis changé les idées en allant à un concert avec le Capitaine, même si, contrairement à lui, j’ai clairement préféré Mahler et l’attaque de sa sixième symphonie à l’œuvre de Messiaen.
Mon amour de la musique classique m’a aussi poussé à voir le film le Concert quelques jours plus tard que j’ai trouvé très beau, très drôle et très touchant, et réalisé et interprété avec beaucoup de finesse.
Oui, mon monde s’écroule, mais en musique. Du coup, je pense que je vais aller voir le film catastrophe 2012 rien que pour la bande originale...


Jeudi, le 13 août 2009
Journée évianaise
Excursion bien agréable, hier, à Évian-les-Bains avec des amis.
Ravissante petite bourgade en bord du lac Léman, en face de Lausanne, la ville accueillait l’exposition Rodin et les Arts décoratifs dans le cadre de son Palais Lumière. Superbe exposition, grand moment d’émotion, et quelques souvenirs un peu nostalgiques aussi : j’ai toujours été un grand admirateur du travail de l’auguste Auguste et, durant mon année parisienne, j’allais souvent me ressourcer auprès du jardin de l’hôtel Biron.
Après avoir entendu mes amis discuter de leurs envies communes d’acquérir un téléphone mobile « intelligent », en contemplant la sculpture de créatures mythiques, une naïade enlevée par un satyre, j’ai pensé que fantasy et nouvelles technologies pouvaient enfin de se mêler avec succès : l’invention de l’i-faune.
Plus tard, autre source d’amusement en passant à côté d’une buvette au bord du lac. Nous avons entendu la serveuse s’esclaffer après avoir pris une commande : « Une Vittel-menthe ? À Évian ! »
Un comble, en effet...



Vendredi, le 7 août 2009
Pan ! Dans ta face de bouc !
On ne se moque pas : j’ai un compte sur Facebook.
C’est ici :
Fabrice Méreste
Fabrice Méreste
Créez votre badge
Pourquoi moi ? Et pourquoi maintenant, après tant de réticences ? Il se trouve que le cousin Francis (aka Francis Valéry) avait décidé de créer son blog au moment où la blogosphère se désagrégeait (contrairement à moi qui en avais un dès 2002). Alors là, quand Francis m’a invité à rejoindre le célèbre réseau social, tant qu’à aller à contre-courant, je me suis dit : « pourquoi pas ? »


Dimanche, le 5 juillet 2009
L’ami cause
Ugo Bellagamba, champignon du mélange entre science-fiction et histoire, et personnage extraordinairement humain que j’ai l’honneur de compter parmi mes amis, parle de son roman uchronique Tancrède dans l’émission « Mauvais Genres » de France Culture. Allez l’écouter, c’est ici (mais disponible seulement pendant une semaine), et courez vite acheter et lire son roman qui vous plongera à l’époque des Croisades, dans un univers épique de batailles sanglantes, de crises mystiques, d’amour... et d’un chouilla de steampunk.
Ugo et moi l’an dernier à Nyons, durant l’Olicon, la convention de science-fiction spécialement dédiée à René Barjavel



Mardi, le 19 mai 2009
Tiens, un zeugma !
En répondant hier au courrier électronique d’un copain de mon laboratoire qui me proposait de le rejoindre, avec d’autres collègues, pour une balade en roller, je me suis aperçu que j’avais rédigé un zeugma.
Le zeugma se définit comme étant une figure de style qui « force un terme à s’accorder avec plusieurs déterminants alors que sur le plan sémantique un seul peut normalement convenir ». Plus simplement, il s’agit d’un verbe suivi de deux compléments, l’un gérant une idée abstraite, le second une idée concrète. Par exemple :
« Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours »
de Guillaume Apollinaire dans son recueil de poèmes Alcools.
Certes, ce que j’ai écrit était moins poétique, mais était arrivé de façon inopinée.
Tout d’abord, j’avais répondu à mon collègue par l’affirmative : il devrait faire beau, et après quatre heures de cours donnés à des étudiants de Master, un peu de sport du temps de midi m’aurait fait du bien. Mais en préparant mon cartable, mon enthousiasme a fait place à la franche réalité. J’avais oublié qu’en fin d’après-midi j’allais me rendre à l’atelier d’arts plastiques. Avec une matinée prise par les enseignements, il ne me restait plus beaucoup de temps pour me consacrer à mes activités de recherche et d’administration. De plus, je devais transporter, outre mon ordinateur portable et mes notes de cours, mon matériel d’arts plastiques et ne pouvais pas en plus m’encombrer d’un sac de sport avec mes rollers.
C’est ainsi que j’ai fini par décliner l’invitation à la balade en roller, indiquant que ma journée allait déjà être bien chargée... et que moi aussi.


Dimanche, le 26 avril 2009
Lyon, samedi après-midi
t0 : Je ferme la porte de mon appartement.
t0+ 2 minutes : Je suis arrivé en bas de l’immeuble après avoir dévalé les marches des 5 étages.
t0+ 5 minutes : Je manque de me fouler la cheville à cause d’un renflement dans le trottoir que je n’avais pas vu.
t0+ 7 minutes : Sur la route, une voiture klaxonne. C’est une grosse décapotable. À son bord, des jeunes portent un drapeau algérien.
t0+ 15 minutes : J’arrive au Pont Lafayette.
t0+ 17 minutes : J’entre dans la Presqu’Île, je plonge dans la foule et m’y noie avec bonheur. Le rythme de mon pas diminue notablement pour prendre celui du flot grouillant des humains.
t0+ 18 minutes : Je marche sur le pavé rouge figurant le lieu où a été tué le Président Carnot. Curieux : avant de partir, j’avais visionné JFK d’Oliver Stone. Mais bon, Lyon n’est pas Dallas.
t0+ 19 minutes : Plusieurs personnes font la queue pour avoir une glace. Sensations estivales.
t0+ 22 minutes : Devant l’Opéra, une manifestation pro-Tibet.
t0+ 23 minutes : Place des Terreaux. Des touristes prennent l’Hôtel de Ville, le musée, la place et la fontaine en photo. C’est vrai que Lyon est une belle cité.
t0+ 28 minutes : J’entre dans Temps-Livres et recherche l’ami Marcus Leicht. Pas de chance, il n’est pas là. Je sors de la librairie aux airs de Caverne d’Ali Baba pour fan de bouquins d’occasion.
t0+ 32 minutes : Je passe devant l’église Saint-Nizier, ma favorite.
t0+ 34 minutes : Je prends un pont pour traverser la Saône.
t0+ 36 minutes : Je dépasse une femme habillée dans un curieux costume folklorique. Je m’interroge.
t0+ 39 minutes : Vieux Lyon. Place du Change. Tout un ensemble d’animations médiévales, avec habits, jeux et musiques d’époque. L’énigme de la femme en costume n’a duré que 3 minutes.
t0+ 40 minutes : Dans la rue Saint-Jean, je croise un bourreau. Rien ne m’étonne.
t0+ 41 minutes : Je m’engage dans une petite rue pour fuir l’amas de touristes. J’arrive devant la mairie où s’est marié le plus jeune de mes frères. Heureux souvenirs.
t0+ 42 minutes : Je quitte la rue du Bœuf et prends la montée de la colline de Fourvière.
t0+ 46 minutes : Je dépasse l’auberge de jeunesse. Tout un ensemble de... jeunes – justement – s’y rendent en traînant des valises sur roulettes.
t0+ 50 minutes : Je passe à côté des théâtres gallo-romains. Plus de 2000 ans d’histoire.
t0+ 56 minutes : J’arrive à côté de la Basilique Notre-Dame. Vision panoramique. La Tour Part-Dieu domine encore la ville, mais sa petite sœur, la Tour Oxygène émerge bien parmi les autres immeubles. En 2013, un autre projet immobilier devrait dépasser le « Crayon ». Peut-être la fin d’un symbole.


Jeudi, le 9 avril 2009
Quelques petits mots
Sur une aire d’autoroute, des gamins descendent d’un car et s’en vont faire leur pause pipi. Du côté masculin, on entend une môme dire à la cantonade à ses amies : « Non, pas là, c’est les toilettes des Turcs ! »
Au téléphone, un copain m’appelle pour que je lui donne des conseils dans l’emploi de son traitement de texte. J’essaie de le guider dans ses manipulations mais j’ai du mal à lui apporter l’aide désirée (l’ami en question est vraiment très peu à l’aise avec les ordinateurs et ce n’est pas toujours facile de donner des instructions par téléphone). Comme nous avons prévu de nous voir ce dimanche, je lui propose de lui faire tout exprès un petit cours pascal. « Quoi ?! Un cours de Pascal ? Mais je n’ai pas le niveau ! » Je précise : non pas un cours de Pascal, ce langage informatique, car je n’ai pas pour objectif de l’initier aux délices des langages de programmation, mais un petit cours à l’occasion de Pâques, et donc « pascal ».


Vendredi, le 27 février 2009
Article supprimé
(...)


Vendredi, le 9 janvier 2009
L comme « livre »
Je suis quelqu’un d’organisé. Si, si. Tous mes livres – qu’ils soient des romans, des recueils de nouvelles, des numéros de revues ou autres – sont recensés dans un fichier. Outre les informations classiques que sont les noms et prénoms des auteurs, les titres, les éditeurs et années de parution, j’ajoute dans ma base des éléments présentant quelque utilité, comme s’il s’agit d’un texte dédicacé, et surtout si ce livre a été prêté, et si oui, à qui et quand. De la sorte, je ne perds plus mes livres... tout en les prêtant à mes amis avec plaisir, assuré de les retrouver.
Hier soir, j’ajoutais mes trois derniers achats livresques à la liste, et j’étais resté bloqué sur la lettre « L » : la Vie en sourdine de l’excellent David Lodge (Rivages, 2008), et deux petits opus, des recueils dédicacés écrits par des amis, à savoir le Passe Rêve de Markus Leicht (Le Songe des Murènes, 2008) et Espaces insécables de Sylvie Lainé (Les 3 souhaits, 2008).
Espérons que je puisse un jour ajouter une ligne à la lettre suivante... j’aimerais bien qu’un éditeur soit intéressé par mon propre roman.


Mercredi, le 27 août 2008
Compte rendu de l’OliCon, la convention SFF 2008
La 35e convention nationale de science-fiction s’est déroulée la semaine dernière à Nyons, charmante bourgade de la Drôme provençale, pays de l’olive (ce qui lui a valu d’être rebaptisée l’OliCon). Et j’y étais. :-)
Les conventions constituent l’occasion privilégiée d’assister à des conférences, de participer à des tables rondes et à des débats, de rencontrer des auteurs avec lesquels on peut discuter librement (et non juste une seule minute, le temps d’une dédicace, comme cela peut arriver dans un salon du livre et qui est vraiment très frustrant), d’assister à des expositions (cette année, ce fut les photographies de Sylvain Renault, les illustrations de Jeam Tag, les mobiles et autres machins inclassables de Tim Rey, et les surprenantes créations de Didier Cottier), de trouver des livres intéressants, neufs ou d’occasion, de découvrir des nouvelles productions – qu’elles soient issues de professionnels ou du fanzinat – du paysage littéraire SF... mais aussi et surtout de retrouver des copains avec qui partager un bon moment.

jour J - 1
En voiture : ma compagne au volant, Sylvie Lainé et le chien à l’arrière, moi en co-pilote (mais moins fort que le GPS). Sommes arrivés à Nyons après 22h30. Tout le monde était très fatigué. Petit couac : nous ne pensions pas être attendus, mais la mère d’Ugo Bellagamba avait préparé un repas. Du coup, nous étions en retard. Oups. Dîner ensommeillé en présence de Marie-Claude « la-Mama » Bellagamba, d’Ugo, de Didier « le-sculpteur-qui-met-en-forme-ses-visions-cauchemardesques » Cottier et de son amie Nicole.

premier jour
Voilà à quoi ressemble Nyons :
Nyons, depuis les hauteurs
Le jeudi, c’est jour de marché (avec le dimanche). Beaucoup de monde à Nyons. Trois quart d’heure d’attente au(x) restaurant(s), mais le plat de spaghetti al pesto genovese se trouvait être l’incarnation parfaite du bonheur gastronomique faite pâtes. Je ne suis arrivé à la Maison de Pays, où se tient la convention, qu’au cours de l’après-midi, pendant l’intervention (pré-enregistrée) de Laurent Queyssi intitulée « Regard français sur les séries TV des années 2000 ».
Présent juste à temps pour animer la rencontre-débat avec Sylvie Lainé sur le thème : « Une œuvre éperluette, entre Science et Science-Fiction ». Stupéfait de la manière dont il est possible de donner des réponses intelligentes (bravo Sylvie) à des questions stupides (les miennes). Découverte (un peu dans la douleur) que l’animation d’une rencontre n’est pas un exercice facile.
Ensuite, conférence instructive de Jean-Claude Dunyach sur « La publication des auteurs français à l’étranger : trucs et astuces ». En résumé, même si c’est possible et très gratifiant (parce que cela permet éventuellement d’être lu par des auteurs étrangers que l’on apprécie), c’est le contraire de la loterie : c’est difficile, ça coûte cher (en énergie, en réseautage et en prix de traduction) et ça ne rapporte pas bien gros.

deuxième jour
Conférence de Clément Pieyre, conservateur à la BNF, sur : « Les archives du futur, ou comment la Science-Fiction entre à la Bibliothèque Nationale de France ».
Clément Pieyre, conservateur à la BNF
Inauguration officielle de l’OliCon et des Journées Barjavel en présence des représentants de la municipalité (le maire s’est fait désirer, mais il y avait Nathalie Fert-Rifaï, l’adjointe chargée de la culture), le sous-préfet ainsi que Pierre Creveuil, président de l’association des Amis de René Barjavel et collaborateur du barjaweb, le site Internet de référence sur Barjavel.
Ugo Bellagamba, le chef d’orchestre de l’OliCon, et, au micro, Pierre Creveuil, membre essentiel des Journées Barjavel
Quand est venu le temps de l’apéritif (avec les inévitables olives), je me suis sauvé dans le centre-ville pour retrouver ma belle.
L’après-midi, Joseph Altairac a donné une conférence sur Van Vogt dont j’ai oublié le titre (il avait changé par rapport à celui du programme).
Une table-ronde, animée par Jean-Claude Dunyach, a suivi : « Regards croisés sur le futur lointain ». Y participaient : Ugo Bellagamba, Fabrice Méreste (ah oui, tiens, j’y étais !), Catherine Dufour, Sylvie Lainé et Michel Jeury. Jean-Claude nous a lancé sur le thème de la Singularité. Catherine prenait tranquillement des notes pendant que parlaient Sylvie, Ugo et Michel, puis est intervenue soudain avec une pluie d’idées brillantes. Quant à moi, je n’ai dû raconter qu’un truc ou deux car le futur lointain, ce n’est pas trop ma tasse de thé, je suis plutôt du genre à m’intéresser au futur proche (m’enfin, je ne suis même pas capable de savoir comment je vais m’habiller le lendemain).
Après, les (très) attendus jeux de l’OliCon, avec le « champion de la SF », animés par Raymond Milési. Questions érudites, mauvais jeux de mots, pouêt-pouêt, tout va trop vite pour que j’aie la moindre chance de sortir une bonne réponse... Bravo à Timothée Rey, aussi à l’aise dans le verbe que dans la mise en espace d’objets étranges (il exposait des sculptures étonnantes durant la convention).
Retard sur le timing : le « Barjaquizz » que j’étais censé animer est reporté au dimanche. Bon, dommage. Mais pas grave.
Rencontre-débat avec Jean-Pierre Andrevon animée par Ugo Bellagamba. L’auteur-phare de la SFF de la fin des années 1960 au début des années 1990, et considéré par René Barjavel comme son fils spirituel, est toujours un artiste très actif, il vient de sortir un album de chansons et termine un nouveau roman...
Jean-Pierre Andrevon et Ugo Bellagamba
Jean-Pierre Andrevon
Retour au centre-ville, à la Médiathèque, pour voir l’exposition de Didier Cottier, le « sculpteur de l’imaginaire ».
les créations de Didier Cottier
les créations de Didier Cottier
les créations de Didier Cottier
Didier Cottier discutant avec une jeune femme qui lui confie qu’elle a été remuée par la découverte de son travail
Que dire du travail de Didier ? Personnellement, j’adore ! On aime ou on n’aime pas, mais ses aliens, ses compositions à la fois organique, minérale, végétale et électronique ne laissent pas indifférent.
Soirée théâtrale sur le thème « Préhistoire et Science-Fiction ». Conférence sur Francis Carsac par Frédéric Boyer et spectacle de paléo-fiction « Mémoires d’Hommes » avec la charmante Vanessa Bellagamba, la sœur d’Ugo. En plein air. Fallait prendre une p’tite laine. ;-)
Retour à la Maison de Pays. Jean-Pierre Andrevon a poussé la chansonnette accompagné de sa guitare (euh, honte à moi, j’ai manqué cette soirée, mais l’adorable Joëlle Wintrebert, rencontrée dans le restaurant de l’hôtel le lendemain, m’a tout raconté au moment du petit déjeuner).

troisième jour
Promenade matinale au lieu d’assister à l’assemblée générale de l’association Infini (ce n’est pas la mort, je ne suis pas membre de l’association).
Rencontre-débat avec Catherine Dufour sur le thème « Des goûts et des Dieux, discutons-en ! », animée par Jean-Jacques Régnier.
Après-midi : table-ronde sur « La publication électronique, quel avenir pour la science-fiction française ? »
La publication électronique, quel avenir pour la science-fiction française ?
Participants (de gauche à droite sur la photographie ci-dessus) : Sylvie Lainé, Florence et Selene (les Lyonnes de la SF), Jean-Luc Blary (des éditions Eons) et Clément Pieyre. Animateur : Ugo Bellagamba. Les sujets abordés étaient aussi divers qu’intéressants : quel prix payer pour un support électronique, l’importance du travail éditorial absent dans le cas d’une auto-publication sur Internet, la lecture des textes sur e-book, etc.
Vote pour la convention SF de 2010...
Gilles Goullet, Frédéric de la librairie Omerveilles et Raymond Milési
Résultat : la convention SF se déroulera en 2010 à Grenoble, organisée par la Librairie Omerveilles et une petite équipe en train de se constituer (avec déjà Gilles Goullet, traducteur).
Informations sur la convention SF de 2009 qui se déroulera à Bellaing (dans le Nord de la France).
Pour la suite des événements, la convention SF a retrouvé le centre-ville où Michel Jeury, après une rencontre-débat sur le thème « Des étoiles au certif en passant par le terroir... » a signé son recueil La Vallée du temps profond, paru aux Moutons électriques en 2008.
Alors que tout le monde quittait le salon de thé (par ailleurs tenu par Dany Jeury, la fille de Michel) où s’étaient déroulées les signatures, mon amie et moi avons investi les lieux, rejoint peu après par Markus Leicht. Pendant ce temps, à quelques pas de là, se déroulait la remise officielle des prix littéraires :
  • Prix Rosny-Aîné, catégorie romans : Élise FONTENAILLE, avec Unica (Stock)
  • Prix Rosny-Aîné, catégorie nouvelles : Jean-Claude DUNYACH, avec « Repli sur soie » (in Bifrost, Numéro 47, Le Bélial’)
  • Prix Merlin, catégorie romans : Élodie TIREL, avec Les Héritiers du Styrix, (éditions Milan/Grands romans)
  • Prix Merlin, catégorie nouvelles : Virginia SCHILLI, avec « Dernier soupir » (in Solstice, Volume 1 : Facettes d’Imaginaire, éditions Mille saisons)
  • prix Cyrano : Michel JEURY, pour l’ensemble de son œuvre
  • Pépin d’or : Timothée REY, avec « Développement du râble »
En soirée, retour à la Maison de Pays pour le dîner de gala (mon amie et moi nous trouvions à la table où étaient présents Sylvie Lainé, Jean-Claude Dunyach, Anne Lanièce et Gilles Massardier). Remise du prix Versins (du plus mauvais jeu de mots fait durant la convention) par Jérôme « Globulle » Lamarque à Bruno Para. Vente aux enchères animée par Georges Pierru. Crevés, avec ma compagne, nous allons nous coucher dès le dessert avalé.

quatrième et dernier jour
Le dimanche, ainsi qu’une partie de l’après-midi du samedi (avec la rencontre-débat avec Michel Jeury), le programme de la convention de science-fiction était commun avec les Journées Barjavel.
Fabrice Méreste relisant ses notes, Ugo Bellagamba jouant à Monsieur Loyal
J’ai animé la dernière grande table-ronde sur le thème : « La place de René Barjavel dans le patrimoine de la science-fiction française » où participaient Nathalie Fert-Rifaï, Ugo Bellagamba, Michel Jeury, Sylvie Lainé et Pierre Creveuil. Un regret : l’absence de Jean-Pierre Andrevon, qui aurait eu tout un tas de choses intéressantes à dire sur René Barjavel, mais Michel Jeury a quand même eu l’occasion d’évoquer des anecdotes émouvantes sur la relation qu’il avait eu avec l’auteur né à Nyons, Michel appelant respectueusement celui-ci « Mon cher Barjavel » et se voyait répondre « Mon cher Jeury ». Petite gêne de la Nyonsaise Nathalie lorsque l’érudit Pierre évoquait l’attachement ambivalent de Barjavel à son pays (le petit René avait été plus ou moins obligé de quitter Nyons durant son adolescence).
Fabrice Méreste, Nathalie Fert-Rifaï, Ugo Bellagamba, Michel Jeury, Sylvie Lainé et Pierre Creveuil
Après cette table-ronde, en compagnie de Pierre Creveuil, nous avons animé un questionnaire très spécial (ce n’est rien de le dire) sur René Barjavel, le fameux barjaquizz, Pierre se chargeant des questions érudites sur l’auteur et son œuvre (on peut retrouver ces questions sur le barjaweb ici). De mon côté, je me suis occupé des titres d’ouvrages de Barjavel à retrouver après avoir été présentés sous la forme de synonymes approximatifs (à la manière des jeux SF animés par Raymond Milési le vendredi soir). Je me permets de vous les proposer à nouveau dans la liste ci-dessous. Pour ceux qui donnent leur langue au chat, passez votre curseur sur les titres afin de voir apparaître la solution...
  • l’esquimau du lac
  • Fraise en quête de l’épouse d’un acteur qui jouait James Bond
  • Danseuse génisse
  • Pas tôt en sous-préfecture du Jura
  • le 24 novembre 1929
  • Les routes du Brahmane, du Kshatriya, du Vaishya et du Shudra
  • Le futur chêne diabétique
  • Le fromage de Hollande frappe quand le cri de chasse se fait entendre
  • Un mauvais cheval chez les beaux-parents de Johnny Depp
  • La femme de l’oncle a des vents
  • Ténor pas rapide
  • Le leurre (sonore) de ces souverains russes
Le grand gagnant du barjaquizz était Georges Bormand, d’autres habitués des jeux SF (comme Bernard Dardinier) ont aussi remporté un des livres proposés par notre sponsor les Moutons électriques, éditeur, mais également quelques personnes qui étaient venues spécifiquement pour les Journées Barjavel (dont un jeune fan de Grenoble qui gagna le droit de participer à la conférence organisée dans l’après-midi par Pierre Creveuil).
Dernier repas pris à la Maison de Pays. Même Margot Bellagamba, quatre ans, la fille d’Ugo, était mobilisée (elle récupérait les tickets repas). Ça sentait les au revoir.
Retour au centre-ville, cour du collège Roumanille. Pierre Creveuil et son jeune assistant évoquaient « René Barjavel, écologiste de la science-fiction ».
le jeune fan grenoblois et Pierre Creveuil
La clôture de l’OliCon et des Journées Barjavel s’est faite en beauté : Vanessa Bellagamba et Claude Ecken ont lu des textes de René Barjavel, Michel Jeury, Sylvie Lainé, Catherine Dufour et Jean-Pierre Andrevon.
Claude Ecken et Vanessa Bellagamba lisant un texte de Catherine Dufour
Vanessa Bellagamba lisant un texte de Sylvie Lainé
le public attentif durant les lectures
Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin. Après les lectures et quelques rafraîchissements, il a fallu se séparer...
Envie de rester encore, de prolonger ces bons moments, encore une glace, encore quelques souvenirs de Nyons (de l’huile d’olives et du miel de garrigue), profiter encore et encore du soleil de la Provence. Et puis, quand même, il a fallu reprendre la voiture pour rentrer à Lyon...
En résumé, d’une certaine manière, cette convention SF aura été pour moi paradoxale car, en tant que co-organisateur (j’étais déjà venu à Nyons afin de préparer l’OliCon avec Ugo Bellagamba en novembre 2007 et j’en avais parlé ici), je m’y sentais plus fortement impliqué qu’aucune autre rencontre science-fictive précédente, mais, comme j’étais venu à Nyons avec mon amie, et que nous souhaitions très naturellement nous réserver un peu de temps rien qu’à nous, je me suis finalement révélé être un « olico-participant » assez peu présent, ayant manqué quelques grands rendez-vous de cette manifestation et la quasi-totalité des repas pris en commun... (Que celui qui, à ma place, aurait souhaité ne pas vivre les délicieux déjeuners, goûters ou dîners que nous avions pris en amoureux loin de tout le monde me jette la première pierre.) Emmener à Nyons la fleur qui embaume sa vie du parfum de l’amour, c’est être avec une rose...
Une Rose...
...au Paradis !
...au Paradis

Pour voir d’autres images prises par Markus Leicht lors de l’OliCon, vous pouvez aller ici (le 21 août) et là (le 22 août).
Pour vous rendre sur le compte rendu de la convention réalisé par Catherine Dufour, c’est ici.
D’autres liens sur des comptes rendus et photos de la convention peuvent se trouver sur la page d’accueil du site ActuSF.
Pour récupérer les photos en grand format, il suffit de m’adresser un courrier électronique (à  fabrice arobase mereste point net). Et si vous vous reconnaissez sur une photo et que vous ne voulez pas apparaître sur ce site web, il suffit de me contacter de la même manière.


Mardi, le 19 août 2008
En route pour l’Olicon 2008 !
Vous n’êtes pas sans savoir – du moins, je l’espère ! – que la 35econvention nationale de science-fiction va avoir lieu à Nyons (dans la Drôme provençale) du 21 au 24 août 2008.
Je laisserai donc mon nouvel appartement lyonnais, mes meubles non installés et mes cartons non déballés pour quelques jours, partant dès demain soir avec la femme de ma vie et sa chienne, ainsi que Sylvie Lainé (Bénie soit l’invention du GPS, car ce sera moi qui prendrai le volant).
Sylvie est l’invitée dont je m’occupe plus spécifiquement en tant que co-organisateur de la convention, vous pouvez lire ses réponses à mon questionnaire proustien ici, avec une rencontre-débat à son sujet prévue le jeudi après-midi intitulée « Une œuvre-éperluette, entre Science et Science-Fiction » dont je me charge de l’animation (ouh la la, qu’est-ce que ça va donner !)
En attendant un compte rendu des événements (si je trouve un peu de temps), voici l’affiche réalisée par l’illustrateur Jeam Tag :
Affiche de l’Olicon, © Jeam Tag, 2008
J’espère vous voir très prochainement à Nyons...


Vendredi, le 1er août 2008
Article supprimé
(...)


Jeudi, le 17 juillet 2008
Nos amies les bêtes
Non, je ne suis « pas vraiment » en vacances, je me suis occupé de ma chère et tendre et de nous trouver un nouvel appartement. Maintenant que ces problèmes semblent en bonne voie de se résoudre (je dois aller à Lyon ce matin pour signer le bail mais il me faudra ensuite trouver un déménageur), je peux me poser un instant devant un ordinateur et parler de quelques petites anecdotes de mon quotidien – en rapport avec les animaux – qui colorent ma vie d’épisodes allant du Disney le plus dégoulinant au Looney Tunes le plus caricatural (avec Pépé le putois en particulier), en passant par Lassie chien fidèle, l’univers de la petite Heidi... et même un peu d’Alien aussi...
Je m’explique :
  • j’ai été adopté par la chienne de ma compagne, une adorable golden retriever, une vieille mémère qui ne se rend pas compte de son âge... Ainsi, quand elle n’a pas un bobo à l’œil, c’est à la pa-patte... Alors non, je ne vais pas te renvoyer la ba-balle, cou-couche panier, tu arrêtes de faire la fofolle, à la retraite pendant 3 semaines et puis c’est tout ;
  • en rentrant d’un week-end chez ma copine, j’ai manqué mon train à cause d’un troupeau de vaches... Des explications ? Pour le moment, mon amie vit en montagne, et quand les fermiers emmènent paître leurs bêtes d’un endroit à l’autre et qu’ils empruntent les seules routes praticables par les voitures, il n’y a qu’à patienter, et tant pis si on arrive trop tard à la gare de la grande ville car le train, lui, n’attend pas ;
  • le 8e passager : alors que je tondais les abords d’un chalet au coupe-bordure, j’ai éprouvé une très désagréable sensation à l’oreille gauche... Panique, cela faisait « toc toc » contre mon tympan, alors à force de secouer la tête, d’y verser de l’eau, j’ai réussi à en faire sortir l’araignée qui y avait trouvé refuge (j’ai de grands conduits auditifs, m’a confirmé le médecin vu le lendemain) ;
  • en allant voir le Capitaine-qui-ne-signale-pas-qu’il-s’en-va-en-week-end de retour chez lui, sa petite chatte n’a pas arrêté de me tourner autour (histoire de dire : il ne faut pas que mon maître me laisse toute seule, raison pour laquelle ce dernier accueillait une autre félidées le soir même)... et en les quittant pour aller à mon rendez-vous, à cette agence logement, afin d’y déposer mon dossier, je me disais que je ne sentais pas très bon... De retour chez moi, j’ai découvert que la féline créature avait projeté sur ma chemise une espèce de liqueur brunâtre et nauséabonde que j’imaginais être l’apanage des seuls putois ou moufettes... Sympa, la bestiole !
À bientôt pour de nouvelles aventures !


Mardi, le 24 juin 2008
Article supprimé
(...)


Mardi, le 1er janvier 2008
Puisqu’une image...
...vaut mieux qu’un long discours :
Bonne année 2008, et meilleurs voeux !


Lundi, le 5 novembre 2007
Week-end en familles
La seule différence entre Nyons et le paradis,
c’est qu’à Nyons, on est bien vivant.

Je ne saurais mieux exprimer mes sentiments que René Barjavel évoquant la ville qui l’a vu naître, ce petit joyau situé au cœur de la Drôme provençale où je viens encore de passer un inoubliable séjour.
Vendredi 2 novembre, après quelques heures de train, d’attente de correspondance et de car – que les pages de bons bouquins et l’enchanteresse vision des paysages automnaux ne rendaient nullement fastidieuses –, j’ai retrouvé Ugo Bellagamba et sa famille dans cette magnifique ville médiévale. L’ami niçois, entre dix mille projets professionnels, d’écriture, et bientôt une nouvelle paternité, est à la tête du comité d’organisation de l’OliCon 2008, la prochaine convention nationale de science-fiction (à défaut de trouver des informations concernant cet événement sur le site, pas encore activé, je vous conseille d’aller sur le blog de la convention), et nul ne saurait résister à l’enthousiasme communicatif d’Ugo quand il vous demande de le rejoindre dans cette aventure. Comme nous étions le jour de la « Fête des Morts », je lui ai proposé d’aller à Tarendol voir la tombe de l’auteur à qui la convention SF 2008 souhaite rendre hommage, et, après nous être engagés sur quelques fausses pistes (comme suivre la départementale D185 au lieu de la D185b ou aller au cimetière de Bellecombe-Tarendol au lieu de celui de Tarendol), alors que le soleil se couchait, nous avons pu nous recueillir auprès de la demeure paisible de l’auteur qui nous a tant marqué.
René Barjavel, 1911-1985, écrivain


Samedi 3 novembre a débuté par une belle balade sur les hauteurs environnantes de Nyons. Après le déjeuner, alors que nous faisions la vaisselle, nous avons écouté à la radio Catherine Dufour (une invitée de l’OliCon 2008) en direct des Utopiales de Nantes qui venait d’obtenir le Grand Prix de l’Imaginaire pour sa nouvelle (Ugo, qui était nominé pour son texte Quirites, n’avait ainsi pas remporté de nouveau prix). L’après-midi s’est poursuivi en se promenant dans Nyons tout en discutant de science-fiction et de l’organisation de la convention. Le dîner a consisté en un délicieux pot-au-feu que nous avons partagé avec l’autrice Dany Jeury – la fille de Michel (autre auteur invité à la convention) – son mari et son fils et, après le dessert, nous avons joué à reconnaître des films à partir de leurs musiques (Ugo, tais-toi ! tu es trop fort...)
Dimanche 5 novembre, au matin, ayant décidé d’avancer plus sérieusement la préparation de la convention, Ugo et moi nous sommes rendus à la Place des Arcades pour nous installer au salon de thé une Rose au Paradis que tient Dany Jeury.
Une Rose au Paradis, le salon de thé tenu par Dany Jeury

Dany a donné à son charmant établissement le nom d’un roman de Barjavel – le lieu ne pouvant mieux s’y prêter ! – et, pour la petite histoire, on retrouve en quatrième de couverture de ce livre une critique signée de son papa dans Sud-Ouest.
Dans ce cadre idéal, les thés Marco Polo et Casablanca stimulant nos neurones, des schémas ont rempli peu à peu mon bloc-notes, nos ordinateurs ont vu leurs fichiers de données se compléter... Quelle agréable façon de travailler !
Avec Ugo Bellagamba, au salon de thé Une Rose au Paradis

Et puis, après le déjeuner, il a fallu ranger son sac de voyage et nettoyer la maison. Nous nous sommes quittés avec un petit pincement au cœur, Ugo et les siens laissant le « petit Nice » qu’est Nyons pour rejoindre le grand, plus au sud, et j’ai repris le car et les trains qui m’ont ramené chez moi.
Durant le trajet, alors que le soleil déclinant rendait la lecture difficile et que je me remémorais des moments vécus auprès de ces familles de cœur, partageant mon goût des livres et de l’écriture, je ne pouvais m’empêcher de penser que le Paradis, pour Barjavel et pour nous, c’est peut-être cela : rester vivant dans l’esprit des gens en leur apportant un peu de bonheur à travers quelques pages écrites avec passion...


Jeudi, le 1er novembre 2007
Blanc / Noir
Profiter des vacances de la Toussaint pour aller aider une amie qui vient de s’acheter une maison, c’est une bonne idée.
Mettre ses affaires de travail dans un sac et débarquer – avec des habits noirs plutôt chics – dans son habitation alors que les murs sont en phase de ponçage et d’apprêtage, voilà une idée qui l’est beaucoup moins.


Lundi, le 15 octobre 2007
Qui dîne dort peu
Ouais, l’expression française « qui dort dîne » – du moins dans son acception actuelle et non celle que lui donnaient les aubergistes d’autrefois – n’a pas vraiment pu s’appliquer à moi, la semaine dernière. Les rares soirs consacrés à une activité qui ne soit ni sportive ni artistique, je me suis retrouvé en bonne compagnie pour des dîners sympathiques.
Mercredi, j’ai retrouvé André-François Ruaud – le « capitaine » des moutons électriques, éditeur – à la gare de Châteaucreux... Nous sommes allés ensemble voir et écouter l’étonnant spectacle musical et humoristique Laissez votre science au bestiaire des Kazoo’s Belli, le groupe auquel participe notre ami le prof/chercheur/auteur/musicien Jean-Jacques Girardot. J’avais déjà assisté à une représentation des Kazoos, il y a près d’un an maintenant, mais comme Jean-Jacques a adapté le spectacle au thème du congrès dont il constituait la clôture peu commune, de la fantasy avait été introduite dans cet ensemble plutôt hard science par l’entremise du « bon génie des procédés ». Plaisir de voir des copains, le chanteur Rémi Garin, l’autrice Sylvie Lainé venue en famille, le sculpteur Didier Cottier... mais les uns doivent rentrer à Lyon ou ailleurs, les autres ne peuvent éviter le dîner de gala officiel, aussi André-François et moi sommes retournés au centre-ville à la recherche d’un petit restaurant. Il était cependant déjà plus de vingt-deux heures, et en semaine, dans notre bonne ville de Saint-Étienne, c’était peine perdue. Malgré tout, je suis parvenu à faire quelque chose d’assez convenable pour mon invité avec les crevettes et filets de poisson qui traînaient encore dans mon congélateur.
Jeudi soir, après une réunion pédagogique, dîner en compagnie de collègues dans un restaurant japonais. Le repas s’éternisait, les plats mettant un temps considérable à nous parvenir : la préparation des sushi, maki et sashimi ne semble pas bien s’adapter aux grands groupes de personnes. Néanmoins, l’ambiance était chaleureuse : je suis ravi de pouvoir travailler avec des infographistes, magiciens de l’art et des nouvelles technologies, et des profs pour le moins atypiques.
Samedi midi, à mon retour de la salle de gym, j’ai rencontré Jean-Jacques par hasard dans un magasin de surgelés (il fallait que je reconstitue le stock de mon congélateur). Déjeuner impromptu en sa compagnie, nous évoquons son spectacle de mercredi dernier et son retour à la vie « normale » car il va cesser pour un temps ses activités musicales. Chouette, il se peut que nous écrivions enfin la suite de notre nouvelle steampunk !
Samedi soir, j’étais invité par Gilles Massardier, un éducateur spécialisé, mais aussi diacre et auteur amateur de science-fiction (voir les Yeux pour pleurer) que j’avais rencontré le mois dernier lors de l’événement organisé par les Lyonnes de la SF. La soirée s’est déroulée au Passage de Saint-Chamond, un « lieu de vie », c’est-à-dire une structure où, avec son épouse et ses enfants (ainsi que, durant la semaine, d’autres éducateurs et travailleurs sociaux), ils accueillent jusqu’à huit enfants « à problèmes » dont ils s’occupent en se démarquant des projets classiques des grosses institutions et des familles d’accueil. Que dire d’autre que durant ces quelques heures en présence de Gilles, de son épouse, de ses gamins, des enfants du Passage et de la charmante psychologue, j’étais entré dans un autre univers ? La science(-fiction) évoque des univers parallèles, mais il n’est pas nécessaire de recourir à de tels subterfuges pour déboucher dans d’autres mondes, en tout cas « autre » pour moi qui ai vécu une enfance heureuse et très protégée au sein d’une famille aimante. Le travail que Gilles et ses collègues effectuent est formidable, je suis admiratif de la force qu’ils déploient à chaque instant pour vivre au quotidien avec des mômes dont les malheurs font ensuite trouver bien dérisoires les inimaginables horreurs rapportées par les médias ou certaines planches dessinées par Jiho. Étudiant en psychologie pendant quelques années, je n’ai jamais été spécialement attiré par les aspects cliniques, m’intéressant davantage aux aspects expérimentaux et aux théories cognitives. Cela m’avait permis d’échapper à la brutale réalité rencontrée par ceux qui travaillent dans le « social »... Pourtant, la vraie vie, ce n’est pas l’Île aux enfants : les monstres existent et ils ne sont pas gentils.
Dimanche, enfin, j’ai pu rattraper mon manque de sommeil. Mais cela ne m’a pas empêché de terminer une sculpture.
Naviguons sur la vie avec légèreté...
Sur les flots



Mercredi, le 3 octobre 2007
Dessin, sculpture et mauvais jeu de mots
Reprise de l’atelier d’arts plastiques, hier soir. Les habitués, quelques nouveaux, discussions sur les projets à venir, le matériel à acheter, les techniques qui seront étudiées ; de fait, je suis un des rares à réellement travailler.
Je présente à Laurent – l’artiste qui anime l’atelier – l’ambigramme que j’ai dessiné à partir de son nom (voir ici), dessin qui a l’heur de lui plaire et de l’intriguer. Il a envie d’essayer d’en faire un avec son seul prénom. Je lui montre aussi l’ambigramme de mon pseudo sous style « tribal » (voir ) et lui fait savoir que je compte l’adapter pour me le faire tatouer. (À ce propos, j’ai vu mon médecin, il n’y a a priori aucune contre-indication pour un tatouage, à part quelques rares allergies recensées, l’essentiel étant de ne pas faire de tatouages temporaires, surtout en noir, ce qui ne sera pas le cas). Laurent me déconseille d’employer un tel motif, ou du moins de davantage le travailler (il ne faut pas oublier qu’il a là un caractère définitif !) ; le tatouage devant avoir un squelette avec une structure plus précise que les petits « bidules » que j’ai dessinés un peu partout, lors de mes premiers pas dans ce mode graphique. Pas faux. L’ami Laurent est toujours de bon conseil...
Allez, au travail ! Avec ma massette et un ciseau, ainsi qu’une grosse lime, je dégrossis la pierre pour transformer le bloc de stéatite en un majestueux voilier. Puis je ponce l’élément qui deviendra la voile et passe la pierre polie sous l’eau afin de révéler la couleur que l’on retrouvera une fois la pièce terminée.
Laurent : « Ah oui, c’est un très joli vert veiné... »
Et moi, de répondre : « Tu veux dire... comme la tisane ? »


Samedi, le 22 septembre 2007
Les contraintes créatrices
Je suis d’accord avec David et Umberto. (Attention, article long, plus de 1500 mots, mais ça compense le fait que mon dernier billet date du début de la semaine...)
J’ai terminé depuis peu Dans les coulisses du roman, le dernier essai de l’excellent écrivain britannique David Lodge. Dans ce livre fort instructif, Lodge commence par raconter l’histoire mouvementée de l’écriture et de l’accueil par le public de L’auteur ! L’auteur !, sa biographie romancée d’Henry James (parue en 2005 en France), histoire mouvementée en effet car, peu avant la sortie de son roman, un autre (a priori très bon) livre était malencontreusement paru en Grande-Bretagne traitant du même sujet...
Le chapitre de l’essai de Lodge qui m’a cependant le plus interpellé concerne l’histoire de l’écriture du Nom du la rose d’Umberto Eco (roman paru en 1980 en Italie et en 1982 pour la traduction française), livre dont Eco lui-même avait déjà parlé dans son essai Apostille au Nom de la Rose (1983).
À l’origine, Eco voulait placer son histoire dans l’Italie contemporaine, mais il a finalement choisi la fin du Moyen Âge, a repris des éléments classiques du roman policier en situant l’intrigue principale dans un lieu isolé (une abbaye) et, tout en produisant un texte érudit qui continue de faire le délice des intellectuels, a rendu un hommage appuyé à Conan Doyle – dont l’œuvre a connu et connaît encore un incontestable succès populaire – à travers son héros détective (qui a d’ailleurs pour nom « Guillaume de Baskerville », comme le fameux chien). Pour Eco, la construction du roman s’est effectuée à travers l’apparition d’un ensemble de contraintes créatrices afin de garder toute sa cohérente, ainsi l’histoire devait-elle se dérouler au cours du XIVe siècle, dont il était peu familier (Eco maîtrisait davantage les XIIe et XIIe siècles) puisqu’il fallait que l’esprit philosophique de Roger Bacon et Guillaume d’Occam (dont est animé le héros) ait existé au temps du récit, ou encore l’abbaye devait-elle être située en altitude afin de faire coïncider deux éléments temporels, le premier concernant un événement non fictif (ayant eu lieu en novembre 1321), le second un effet du roman (un cadavre retrouvé la tête enfoncée dans du sang de cochon – en référence à l’Apocalypse –), ce qui n’était possible qu’en hiver (en une autre saison, il était trop difficile de conserver la viande de cochon avant de pouvoir la préparer, et les cochons n’étaient ainsi abattus que par temps très froid) ou un peu plus tôt dans les lieux situés en altitude.
Je reprends les propos de David Lodge dans Dans les coulisses du roman (Rivages, 2007) traduits de l’anglais par Marc Amfreville, à la page 261 :

En d’autres termes, pour raconter une histoire, il faut construire un univers qui a une relation cohérente et logique avec le monde réel, le défi pour le romancier consiste à explorer et à développer sa ou ses idées de récit à l’intérieur de ces contraintes. Les relations entre l’univers fictionnel et le monde réel ne requièrent pas nécessairement l’imitation réaliste (l’allégorie, par exemple, entretient avec le monde réel une relation logique cohérente mais sans aucun caractère réaliste) ; toutefois, pour ce qui concerne Le Nom de la rose, c’est le cas.

Avec mon ami auteur Jean-Jacques Girardot, nous avions rencontré le même type de phénomène lors de l’écriture de notre nouvelle intitulée « Quand s’envoleront ma vie et ma conscience... » (parue en 2003 dans l’anthologie Passés recomposés, sous la direction d’André-François Ruaud, aux éditions Nestiveqnen).
Tous deux chercheurs en informatique dans le « civil » et spécialisés en hard science-fiction, je n’imaginais pas que ma collaboration avec Jean-Jacques Girardot se jouerait sur le registre du steampunk, cette science-fiction essentiellement située à l’ère victorienne ou édouardienne qui présente un univers différent du nôtre à travers quelques traits distinctifs, tels l’apparition d’éléments fantastiques, ou bien à travers l’énergie qui n’est plus associée à l’arrivée de la fée électricité mais à des sources différentes comme une intensification de la force caractéristique de la révolution industrielle qu’était la machine à vapeur (d’où vient d’ailleurs le terme steam au lieu du cyber de cyberpunk).
Puisque nous avions l’opportunité de proposer un texte dans une anthologie uchronique, et donc de travailler sur une histoire à la structure cohérente mais décalée de l’Histoire (véritable) par l’apparition d’un événement non réel (ou la non production d’un fait historique avéré), Jean-Jacques m’avait fait part de son envie de se laisser guider par des éléments inspirés par ses lectures de jeunesse. Il souhaitait ainsi retrouver dans notre texte la société de dirigeables ABC décrite par Rudyard Kipling – le célébrissime auteur du Livre de la jungle (1894) – dans ses nouvelles « As Easy as ABC » ou « With the Night Mail », mais aussi désirait employer un personnage de fiction inventé par sir Arthur Conan Doyle, à savoir le professeur Challenger (le héros du Monde perdu, un peu moins connu il est vrai que Sherlock Holmes).
Tout d’abord, les propositions de Jean-Jacques m’avaient assez déconcerté. N’étant pas de la même génération que lui, je n’avais pas eu ce genre de lectures durant mon enfance, et je me sentais un peu mal à l’aise à manier un univers issu d’un matériel littéraire que je ne maîtrisais pas. J’ai pourtant lu les quelques textes proposés par Jiji, rafraîchissants comme des bonbons acidulés, et – de mon côté – j’ai fait des recherches sur la période du début du XXe siècle pour apporter ma propre pierre à l’édifice que nous construisions, et je suis tombé sous le charme de cette époque où bouillonnaient de nouvelles visions scientistes du monde. L’image à laquelle tenait Jean-Jacques était celle d’un dirigeable s’arrimant à la tour Eiffel. Nous avions donc une contrainte de lieu, Paris, et une contrainte de date, après l’Exposition universelle de Paris de 1889. Des auteurs passionnés avaient analysés les textes de Conan Doyle et avaient situé la rencontre du professeur Challenger et du journaliste Malone (au cours du Monde perdu) vers 1905. Il fallait donc que l’histoire ait lieu un peu plus tard, et comme nous pensions que l’Exposition universelle était un événement qui aurait bien pu s’accompagner d’une rencontre entre des hommes de sciences de tous les pays, nous avions imaginé une nouvelle exposition à Paris en 1909 (au lieu de celle qui eut lieu à Seattle). Le contexte politique trouble à la veille de la Grande Guerre (au sein des grands pays d’Europe, ou dans leurs colonies) que connaissait l’année 1909 était intéressant à plus d’un titre et nous permettait de mettre en avant un certain nombre d’événements différents de l’Histoire, ces différents faits étant des conséquences de la divergence uchronique que nous avions située quelques années plus tôt. Clin d’œil à Sherlock Holmes, nous avions aussi mis en place un lieu clos où un crime avait été réalisé (le meurtre et la disparition de l’équipe lyonnaise du docteur Claudius Regaud dans l’École militaire du Champs de Mars où étaient consignés tous les savants). Il était vraiment très curieux de se rendre compte que plus nous faisions des recherches pour ancrer notre histoire dans le réel (tout en considérant les effets possibles de la divergence uchronique que nous nous étions imposés), bien que des contraintes se soient mises en place, l’essentiel des informations trouvées avaient plutôt une vertu créatrice et nous donnaient plein d’idées pour rebondir au niveau de l’intrigue. C’était impressionnant : plus nous grattions le passé, plus nous découvrions des personnages historiques ou des événements réels qui ne faisaient que renforcer nos idées d’un passé alternatif qui aurait pu se produire.
Pour les lecteurs intéressés, vous trouverez l’article retraçant de façon plus détaillée cette histoire de création littéraire sous forme papier dans « Le steampunk, une machine littéraire à recycler le passé », parue dans La Science-Fiction dans l’Histoire, l’Histoire dans la Science-Fiction, Actes du Colloque, Nice – 10-11-12 mars 2005, dir. D. Terrel, Revue Cycnos, Volume 22, Numéro 1, p. 55-66, 2005 (en collaboration avec Jean-Jacques Girardot) ou directement sous forme électronique ici.
Néanmoins, même si écrire est une activité passionnante (je commence à avoir à présent assez de matière pour donner une suite à cette nouvelle, j’attends avec impatience que Jean-Jacques soit un peu plus disponible pour se lancer dans l’aventure), et qu’il est tout aussi plaisant de lire les romans de David Lodge et Umberto Eco que leurs essais, il faut malgré tout ne pas se leurrer : il y a de moins en moins de lecteurs (en dehors de quelques phénomènes moutonniers de PotterMania touchant essentiellement le jeune public) et paradoxalement de plus en plus d’auteurs, pas nécessairement de talent... C’est ainsi que les derniers éditeurs publiant de la littérature de l’imaginaire ne proposent plus vraiment de science-fiction ambitieuse, je n’ai réussi à en trouver aucun capable de miser un kopeck sur quelqu’un qui, comme moi, cherche à faire publier un roman exigeant transcendant les genres de la science-fiction, de l’espionnage et du thriller, un texte qui va de la hard science fiction jusqu’aux interprétations ésotériques de la Bible tout en passant par la critique sociale.
Las, cela ne m’empêchera pas d’écrire, même si je ne rencontre mon public que par l’intermédiaire de ce site Web.


Lundi, le 17 septembre 2007
Rencontres ambigrammées (sens dessus dessous)
Samedi soir s’est déroulé le Lyonnacolo, une rencontre science-fictive franco-italienne organisée par les Lyonnes de la SF.
Un peu avant 17 heures, j’arrive à Temps Livres, l’antre de Markus Leicht, où se trouve déjà Georges Bormand. Un peu plus tard, d’autres gens arrivent : des Français, des Italiens, un Espagnol... Nous collons des étiquettes (« I speak English » et « Je parle français » dans mon cas) sur nos badges. Là, trop la classe : je sors mon propre badge avec mon pseudo « Méreste » sous forme d’ambigramme (celui-ci). Les gens ne peuvent s’empêcher de tourner mon badge à l’envers parce que ça les intrigue...
Notre petite troupe quitte la boutique en laissant Markus, qui a l’air bien fatigué, et qui ne nous rejoindra pas pour la soirée, dommage. Il y a aussi d’autres absents : Franco Ricciardiello ne pourra pas venir. Et m... ! J’avais prévu de lui faire signer deux bouquins amenés tout exprès, dont Passés recomposés où se trouve également une de mes nouvelles : il était l’un des derniers auteurs de cette anthologie dont je n’avais pas encore la dédicace...
Nous passons auprès des bouquinistes du quai de la Pêcherie, puis traversons la Saône, quai Fulchiron, pour aller chez le Père Penard. Mon sac est prêt à exploser... j’ai emporté ma trousse de toilette et un minimum de vêtements (mon petit frère lyonnais a prévu de m’héberger pour la nuit). Par conséquent, avec les livres déjà emportés, les « nouveaux » bouquins (d’occasion) achetés, ça n’va pas l’faire...
Un peu plus de 19 heures, nous arrivons au Café de la Cloche. Nous retrouvons d’autres gens, dont Sylvie Lainé, une amie qui faisait – comme moi – partie de la Gang, au début des années 2000 (ben mince, ça semble super loin, dit comme ça !). Sylvie sera invitée à la prochaine convention nationale de science-fiction, l’OliCon, dont je suis l’un des organisateurs. Je lui montre l’ambigramme que j’ai fait à partir de son nom :
Sylvie Lainé

Ça a toujours quelque chose d’étonnant...
À propos de l’OliCon qui aura lieu à Nyons en 2008, l’auteur René Barjavel (né dans cette ville) fera partie du programme à travers une table ronde lui étant consacrée (et que votre serviteur se devra de modérer) et où participera, outre Sylvie (ah, tu n’étais pas au courant ?), Pierre Creveuil, l’un des principaux animateurs du barjaweb, le site Web le plus complet sur ce grand monsieur.
Hop, voici l’ambigramme que j’ai fait pour Pierre :
Pierre Creveuil

Appelé par la faim, nous rejoignons une crêperie, et je fais la connaissance de Gilles Massardier, un éducateur spécialisé (mais portant aussi bien d’autres casquettes !) qui est l’auteur de quelques petits textes de SF, dont celui-ci. Le personnage est fort intéressant, et comme c’est un « voisin » saint-chamonais, plutôt que de passer la nuit chez mon frère, il s’est proposé de me raccompagner à Saint-Étienne et nous avons pu poursuivre sur le chemin du retour vers la Loire la discussion que nous avions entamée au restaurant puis en revenant au café.
Voici ce que donne son nom en ambigramme :
Gilles Massardier

En résumé, cette soirée Lyonnacolo s’est passée de manière assez curieuse, je n’ai pas tellement eu l’occasion de discuter avec les amateurs italiens de science-fiction (je ne me suis pas retrouvé à côté de l’un d’eux, à table ou au café), mais pas de réel regret : j’ai retrouvé des anciens amis et fait la connaissance de personnages intéressants, tel Gilles, même s’il était bizarre de se rencontrer à Lyon alors que la distance qui sépare Saint-Étienne de Saint-Chamond n’est que d’une douzaine de kilomètres...


Mardi, le 4 septembre 2007
Rencontre SF : Lyonnacolo le 15/09/2007 à Lyon
Pour la rentrée, voici le rendez-vous à ne pas manquer pour les amateurs de science-fiction de la région lyonnaise : Lyonnacolo, la rencontre science-fictive franco-italienne organisée le 15 septembre 2007 au Café de la Cloche, 4 rue de la Charité, à Lyon. Avec : Cet événement est organisé par les sympathiques Lyonnes de la SF.


Lundi, le 27 août 2007
Ambigrammes, the neverending story
Demain, j’arrête de dessiner des ambigrammes.
Ou pas...
J’avais dit ici (avant-hier) qu’il y avait des noms qui ne se prêtaient pas à la réalisation d’ambigrammes. Or, hier, comme je suis parvenu à dessiner celui d’André-François Ruaud, j’ai pensé être capable de faire aussi bien avec ceux de mes deux autres bons copains.
Eh bien, voilà...
Jean-Jacques Girardot, mon ami auteur (nous avons écrit ensemble une nouvelle et un article, et j’espère que notre collaboration littéraire va se poursuivre) :
Jean-Jacques Girardot


Ugo Bellagamba, un autre ami auteur (c’est une sorte de frère jumeau, en plus méridional, nous avons deux semaines d’écart, nous avons soutenu nos thèses de doctorat à quelques mois l’un de l’autre, nous avons été recrutés en tant qu’enseignants-chercheurs durant la même période... et nous sommes tous deux fans de Barjavel ; organisateur de l’Olicon, il a réussi à me faire rejoindre son équipe pour participer à cette folle aventure...) :
Ugo Bellagamba




Dimanche, le 26 août 2007
Ambigrammes, quand il n’y en a plus...
Faut croire qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. En ce dimanche où je n’avais guère envie de sortir, je me suis dit que je devais relever le défi et essayer de faire un ambigramme avec un nom qui m’avait résisté (du moins, jusqu’à hier). Eh bien, c’est chose faite. Certes, J’ai toujours des problèmes quand il y a trop de différences de lettres entre les noms et prénoms, mais j’ai quand même réussi à faire un ambigramme avec le nom de l’ami auteur, essayiste et éditeur André-François Ruaud :
André-François Ruaud


René Barjavel, l’auteur qui – alors que j’étais tout petit – m’a donné le goût de la lecture, de l’écriture et de la science-fiction (je fais d’ailleurs partie de l’équipe organisant l’Olicon en 2008, l’événement couplant la prochaine convention française de science-fiction et les Journées Barjavel) :
Barjavel


Christopher « Chris » Yukna, un ami prof d’anglais (pas très orthodoxe, comme il le dit lui-même) et auteur amateur de science-fiction :
Chris Yukna


Emmanuelle « Manue » Beaunis, une amie architecte rencontrée lors de mon récent séjour aux Antilles :
Manue Beaunis


Bon, hein, je vais me calmer avec les ambigrammes durant ces prochains jours.
Enfin, je vais en tout cas essayer...


Samedi, le 25 août 2007
Ambigrammes, tribute to friends and family (concluded)
Voilà, j’en ai terminé avec ma série d’ambigrammes (en tout cas pour un bon moment) après ceux-ci et ceux-là.
C’était un exercice amusant que de se lancer dans de tels défis calligraphiques et j’ai éprouvé un certain plaisir à mettre en place tout le processus me faisant utiliser papier, crayon, gomme, stylo, feutre, scanner et logiciel d’infographie.
Certes, il y a encore du boulot, je suis novice en ’toshop, mais je ne suis pas trop mécontent de mes dernières petites créations :
  • Akelia, une photographe vivant dans « la Belle Province » (Tabernac’ !)
AKELIA


  • Rémi Garin, un artiste lyrique (un chanteur d’opéra – quoi ! –) avec qui nous avons goûté hier soir des punchs que j’ai rapportés de Martinique (« Si ou boulé, pa woulé ! »)
RÉMI GARIN


  • Laurent Curat, un artiste plasticien (toujours prêt à donner de bons conseils quand je me pose des questions sur la réalisation d’une sculpture)
Laurent Curat


  • Rayjean & Cyril, ma future belle-sœur et mon petit frère, qui vont se marier très prochainement
Rayjean & Cyril


Enfin, réaliser un ambigramme n’est pas toujours chose possible (je vous invite à lire à ce propos les conseils de John Langdon qui s’y connaît en la matière).
Ainsi, parmi mes autres amis, je n’ai pas réussi à dessiner d’ambigrammes de leurs noms (du moins, c’est mission impossible que d’en faire qui soient lisibles) dans le cas des copains auteurs que sont Ugo Bellagamba, Jean-Jacques Girardot ou André-François Ruaud...


Jeudi, le 23 août 2007
Am, stram, gram, ambigramme (tribute to friends)
Pendant que Dean nous coupait du reste du monde, à défaut de pouvoir sortir profiter de la mer des Caraïbes, de la piscine ou des autres charmes des Antilles, il a bien fallu nous occuper.
Avec mes amis, nous n’avons sans doute jamais autant joué aux jeux de société que durant cette période d’attente, et j’ai découvert à cette occasion que j’étais un champion du Trivial Pursuit. Bon, mon ego en a quand même pris un coup, car il s’agissait de l’édition « Junior » – c’est-à-dire réservée aux 7 à 15 ans –, ce qui nuançait grandement ma soi-disant culture...
J’ai donc eu du temps pour lire, mais aussi pour écrire (et pas que des cartes postales, postées longtemps avant l’annonce du cyclone) et pour dessiner.
J’ai ainsi réalisé de nouveaux ambigrammes, comme ceux réalisés la dernière fois.
Alors les voici :

Markus Leicht, un ami auteur.


Francis Valéry, un autre ami auteur.


J’en ai encore dessiné quelques autres depuis. Je les mettrais en ligne un de ces jours...


Vendredi, le 11 mai 2007
La blaguounette de fin de semaine
Voici une histoire drôle que racontait mon prof de philosophie de l’esprit et qui m’est revenue, comme ça, en lisant Perronik l’idot, roman écrit par l’ami Markus :

Dans un coin perdu de la campagne irlandaise, un brave homme se promène et rencontre une vieille dame courbée sous le poids du bois sec qu’elle ramène de la forêt.

"Holà, ma bonne dame", lui dit-il, "voilà qui est bien trop lourd pour vous ! Allez, libérez-vous votre fardeau, je vais le porter jusqu’à chez vous..."

La mamie le remercie vivement et lui passe son fagot. Le chemin est long et pénible, mais notre brave gars ne se plaint pas malgré la peine. A un moment, il traverse à gué un cours d’eau mais la vieille dame s’arrête devant celui-ci.

"Oh, jeune homme, la planche qui sert de pont a encore été emportée ! Jamais je ne pourrais rejoindre l’autre rive. Si je mets les pieds dans la rivière, le courant va emporter mes sabots et jupons..."

Notre bonhomme, compréhensif, pose le bois au sec, retraverse le gros ruisseau pour rejoindre l’autre rive, maintient la vieille dame sur son dos d’une main et prend les sabots de l’autre, et traverse à nouveau la rivière. Il la dépose ensuite au sol, la grand-mère peut chausser ses sabots, il se charge du bois, et ils poursuivent leur route jusqu’à une chaumière.

A peine arrivés, voilà que la vieille dame se transforme en fée !

"Tu es un homme bon", lui dit-elle. "Pour m’avoir aidé à franchir la rivière et pour avoir transporté mon bois, je t’accorde deux voeux. Que désires-tu ?"

L’homme réfléchit mais ne sait pas trop quoi répondre.

"Que veux-tu ?" redemande la fée.

"Euh, j’ai soif..."

Aussitôt, la fée fait apparaître une chope de bière remplie d’une excellente guiness. Notre homme met le breuvage à la bouche, s’apprête à la vider d’un trait comme il en a l’habitude, mais le niveau de celle-ci ne bouge pas...

"Tu as droit à un deuxième voeu", lui rappelle la fée. "Que désires-tu ?"

Notre homme, comprenant que la chope est magique et qu’elle ne se videra jamais de son précieux nectar, s’exclame aussitôt : "Oh, mais cette chope est fantastique. J’en veux une deuxième comme ça !"




Vendredi, le 20 avril 2007
Expresssss
De passage à Lyon hier pour des raisons professionnelles, j’en ai quand même profité pour aller voir l’ami Markus à sa boutique avant de prendre un verre avec lui et d’échanger quelques mots.
Sympa de souffler un peu. Je cours dans tous les sens en ce moment, j’ai envie d’écrire, les idées qui bouillonnent dans mon cerveau, mais je garde la pression pour... plus tard... Je ne peux pas me laisser la possibilité de me lâcher devant l’écran ou un bout de papier, j’ai un travail hyper important à terminer et cela va me prendre tout le week-end ; seule la matinée du samedi consacrée aux courses et à un tour à mon club de sport constitueront ma distraction du week-end. Joie...
Mais le week-end suivant, j’irai dans un joli château du coin pour participer à un atelier d’écriture. Parmi ces vieilles pierres, l’inspiration nous viendra pour écrire, tels des troubadours, des histoires légendaires de princesses, de preux chevaliers, de dragons et de sorciers. Ou pas.
Enfin, d’ici là, j’essaie de profiter de mes rares instants de liberté. Ce matin encore, dans mon tramway, plongé dans un roman de Greg Egan acheté à Temps Livres (l’antre de Markus), j’ai manqué mon arrêt... Et mon actuelle pause web de 10h00 - argh ! - dure bien plus que ce qu’elle aurait dû.
A bientôt !


Mercredi, le 28 mars 2007
Une grenouille et des agents secrets dans une uchronie 60’s
Neurotwistin’ de Laurent Queyssi, voilà un livre qu’il est bien : une grenouille génétiquement modifiée devient auteur de romans à la OSS 117 ou James Bond 007. Mais cette grenouille, malgré son succès populaire, n’est vraiment pas heureuse : elle se morfond de ne pas être homme, alors qu’elle a pourtant des sentiments bien humains...
Neurotwistin’ est le premier roman de Laurent "Mars Hotel" Queyssi (dont on retrouve le blog ici, ou qu’on retrouve sur Myspace là) qui, bien que se trouvant encore en "vrai" papier en librairie ou sur le site de son éditeur, les moutons électriques, (ou même dans ma propre bibliothèque !) peut maintenant se trouver également sous forme de fichier PDF sur le site de l’éditeur ici. On peut aussi écouter le monsieur causer de ses projets d’écriture . A lire, voir et entendre 


Mardi, le 27 février 2007
À la mémoire de Patrice
Désolé de ne répondre ni aux messages ni aux commentaires, je suis pris par le boulot... et je n’ai pas trop le moral pour cela en ce moment.
Dimanche, à savoir hier, j’étais à Lyon. Je devais voir là-bas des amis et connaissances du petit monde de la littérature de l’imaginaire (science-fiction et fantastique), et parmi eux, Patrice Duvic, un de ces géants de la SF francophone qui, même s’il était resté discret en tant qu’auteur (avec quand même une poignée de romans, dont même un adapté au cinéma, et quelques nouvelles), avait eu l’occasion de cotoyer et interviewer les plus grands auteurs de SF américains (Philip K. Dick par exemple) et avait travaillé en tant que directeur de collection pour Denoël ou Pocket.
Patrick et son épouse se faisaient attendre. André-François Ruaud, notre hôte, a cherché à les contacter pour prendre des nouvelles. Les larmes aux yeux, il a reposé le téléphone pour nous apprendre le décès de Patrice. C’était un choc car, même si nous savions tous que Patrice était malade, il était sorti de l’hôpital et semblait mieux aller.
Adieu Patrice... Voilà un grand vide. Nous pensons tous à Monique et à sa douleur. Cette soirée, à la mi-décembre, sera donc la dernière où j’aurais vu Patrice vivant. Nous avions eu une discussion en aparté intéressante, il m’avait donné des conseils au sujet de la publication de mon roman. Je lui avais envoyé un courrier électronique dernièrement qui poursuivait cette discussion. Mais il n’y aura plus jamais de réponse.


Dimanche, le 18 février 2007
Vivent les vacances !
Chouette, pas de cours à donner la semaine à venir, je vais pouvoir mettre les autres casquettes dont je coiffe ma vie : chercheur, auteur et sculpteur. Joie !
Que dire depuis presque deux semaines ?
Ai gagné des places de cinéma, suis allé voir le film d’animation danois le vilain petit Canard et moi de Michael Hegner et Karsten Kiilerich. Quelques longueurs, ça ne vaut pas Shrek, mais il y a des idées plutôt bien vues sur le passage de l’enfance à l’adolescence et à l’âge adulte.
Ai eu l’occasion de faire du roller, vendredi dernier, avec mon copain Rémi. Bah, le pote a beau faire le malin sur une scène d’opéra, il fait moins le fier sur des roulettes. :-) Avons sympathisé avec un curieux monsieur et appris à la fin de la randonnée qu’il est...curé.
Sinon, pour les billets réguliers, c’est ici qu’il faut aller :
– Egoquizz 150 : avez-vous ou êtes-vous déjà...
– Oui, je suis un super héros
– La conspiration des demi-sucristes
– Je suis un "Stépamois" (attention : humour !)
– Héliophobe


Lundi, le 12 février 2007
La conspiration des demi-sucristes
Ils sont parmi nous. Ce sont nos voisins. Parfois, même, ils font partie de notre famille ou se retrouvent parmi ceux que nous croyons nos amis.
C’est terrible.
Et un jour, lorsqu’il est trop tard, nous découvrons au hasard d’un événement anodin que nous sommes perdus parce qu’ils sont partout.
Oui, j’ose lever le voile, je parle d’EUX : les demi-sucristes.
Hier, j’ai voulu me préparer un thé à la menthe, façon orientale. Très fort et très sucré. D’ordinaire, je ne mets plus jamais de sucre dans mon thé, mais il faut de temps à autre changer ses habitudes. Enfin, bref.
Ce fut au moment où je voulus plonger deux morceaux de sucre dans mon mug que je me rendis compte qu’il n’y en avait qu’un et demi.
C’est quoi, ce demi-sucre ? A quoi ça sert ? Qui a fait ça ?
En voulant récupérer un morceau de sucre entier, j’ouvris la boîte, et pris conscience du massacre : il y avait plein de moitiés de morceaux de sucre...
Et vous croyez que parmi ces moitiés, il y en a une qui correspondrait à sa partie complémentaire ? Ben non, bien entendu, jamais le morceau n’est coupé net en son milieu, il y a toujours une variation qui peut même aller jusqu’au quart de morceau...
C’est pas possible, c’est fait exprès.
Il n’y a pas d’autre explication, parce que sinon, un demi-sucriste, au lieu de se faire lui-même son demi-morceau de sucre, il n’aurait qu’à en chercher un dans la boîte, non ?
Mais c’est plus fort que lui, le demi-sucriste se fait un devoir de choisir un morceau entier afin d’y mettre ses doigts gras, d’y ajouter sa sueur produite par l’effort nécessaire à ce qu’il prend peut-être pour une création mais qui n’est qu’une action destructrice, pitoyable Erostrate, et alors il peut se réjouir du bruit sec que fait le morceau de sucre en se brisant, et dans cette fierté contenue, il remet négligemment dans la boîte le demi-cadavre signant son forfait.
Demi-sucriste, sache-le, ma demeure ne t’est plus la bienvenue !


Dimanche, le 28 janvier 2007
Kikoolol attitude
Ça y est, j’ai ouvert mon SkyBlog site sur MySpace.
C’est amusant, j’ai retrouvé des gens déjà croisés ici ou là dans la vraie vie à l’occasion d’événements en rapport avec l’écriture (Markus Leicht, Sire Cédric, Laurent Queyssi, Fabrice Colin, Mélanie Fazi, Natacha Giordano...) et j’ai fait la connaissance d’autres personnes sympathiques et fort intéressantes.
En plus, comme c’est tout neuf pour moi, j’ai posté quelques billets ces jours derniers :
– Science-fiction sans technologie n’est-elle que ruine de l’âme ?
– Une justice au royaume pourri du cinéma ?
– Pourquoi écrire ?
– Mylène et moi
Donc maintenant, j’ai une véritable excuse si je suis un peu silencieux sur mon weblog, non ?


Dimanche, le 17 décembre 2006
Un de plus
Jeudi matin, grand moment : j’ai posté mon roman à un éditeur. Des heures de travail, des années de maturation, des espoirs et des déceptions, et voilà enfin mon bébé envoyé entre les mains du comité de lecture. Croisons les doigts...
Vendredi, préparation des gâteaux destinés au lendemain matin. Plus tard, je me suis retrouvé à Lyon avec l’ami Jean-Jacques Girardot à l’occasion de la soirée culturelle, littéraire et festive organisée par Sylvie. Moment vraiment Très sympa. Discussions plaisantes avec les anciens de la (et non « le ») Gang, ainsi que Jean-Marc Ligny, Patrice Duvic (qui m’a donné des idées d’éditeurs à qui proposer mon thriller si jamais la maison d’éditions à qui j’ai proposé mon texte le refuse), j’ai fait dédicacer quelques ouvrages et j’ai eu moi-même l’occasion de dédicacer quelques exemplaires des Anges électriques où se trouve ma nouvelle « des Ailes dans la tête ». Quelques photos sur le blog de Markus Leicht.
Samedi matin, réveil avec un an de plus. Mauvaise nouvelle en partant faire du sport, chargé de mes gâteaux faits maison et bouteilles de jus de fruits et d’alcool : pas de tram ni de bus en raison de la grève. Eh meeeeeeeerdeeeeeeee... Fort heureusement, je ne suis pas arrivé en retard à mon club de sport, mais ma promenade imprévue chargée comme un mulet a remplacé le temps que je comptais passer sur le step. Nous avons bien transpiré et les gâteaux Bagdad et pomme-amande (ce dernier étant cuit au four à micro-ondes) accompagnés de clairette de Die et de crémant d’Alsace nous ont permis de récupérer les calories brûlées durant l’effort. Arf !
Et puis ce fut la course pour faire tous les magasins, la fromagerie de la Préfecture, Centre 2 avec un retour chargé de bouteilles, les pains rustiques de Paul, le marchand de primeurs, les gâteaux d’anniversaire commandés chez Nelson, l’épicier du coin... tout ça en ne pouvant circuler qu’à pied. Gnurf.
Samedi soir, tout était à peu près prêt (j’étais en train de finir de préparer mes toasts) quand est arrivée la première invitée, suivie de peu par des Lyonnais (famille et amis) et mon appartement s’est rempli petit à petit. Soirée vraiment très chouette, j’ai été gâté par tout le monde, et bien entendu j’ai prévu à boire et à manger avec excès, j’ai de bonnes réserves de bouteilles (une pseudo-cave avec un éventail acceptable de rouges, blancs et vins pétillants, mais pas de rosé, beuh) et mon réfrigérateur est encore plein à craquer. Le lendemain a été un peu violent. Non, pas de gueule de bois, j’ai été raisonnable même si je n’ai pas dédaigné le très agréable pinotage sud-africain (moi qui d’ordinaire n’aime pas trop le rouge) et l’excellent gewurztraminer vendanges tardives, il se trouve simplement qu’il y avait beaucoup de vaisselle et encore pas mal de choses à ranger et nettoyer. Mais avec un peu de courage, tout a pu rentrer dans l’ordre et j’ai à présent plein de nouvelles choses à lire, voir et entendre avec tous les cadeaux de mes invités... Yes !


Mardi, le 12 décembre 2006
Partir, revenir
Lundi de la semaine passée, j’étais à Lyon pour écouter mon ami Rémi chanter du Rossini. La petite messe solennelle... Ah ! Un moment d’émotion rare...
Le seul élément un peu pénible de cette soirée fut le trajet depuis Saint-Étienne, avec les trains en grève. L’arrivée dans la Capitale des Gaules ne causa pas de problème, j’étais tombé par hasard sur l’un des seuls trains disponibles de la fin d’après-midi, mais le retour fut moins évident, même s’il fut assuré par un car.
Réveil le lendemain avec moins d’heures de sommeil que prévues, matinée à bosser, puis retour à Lyon pour travailler avec un collègue japonais. Toujours pas de train. Quant aux cars de remplacement... Ils n’étaient présents qu’au hasard de leurs disponibilités. Arrivée à Lyon pour ma réunion avec près d’une heure de retard par rapport à l’horaire convenu. Du coup, la concentration dans le travail fut maximale. Puis la galère pour le retour à Saint-Étienne. À Lyon Part-Dieu, un train est annoncé à Perrache. J’ai filé à l’autre gare en métro (pas vu de train faisant Lyon Part-Dieu – Lyon-Perrache à l’affichage) et découvert là-bas qu’il n’y avait ni train ni car. Retour à la Part-Dieu. Un TGV annoncé pour Saint-Étienne. Je n’ai pas de réservation pour ce type de train, me suis renseigné auprès d’un agent de la SNCF qui m’a dit d’attendre un autre train devant normalement partir deux heures plus tard. Je me suis dis qu’il était malade (et grand bien m’en a pris !) et j’ai pris le train soi-disant à grande vitesse – puisqu’il roulait comme un train ordinaire – pour rentrer à la maison. Mais enfin, je suis quand même arrivé à bon port. Ouf !
Samedi, après avoir transpiré au club de sport, je me suis rendu au centre commercial faire quelques achats en prévision de mon anniversaire (le 16 décembre). Panique au moment de payer : impossible de mettre la main sur ma carte bancaire. Retour chez moi, vérification dans mon portefeuille, rien. J’ai fouillé mon sac de sport, regardant dans la poche de mon short. Rien. Le gros stress. La diode de mon téléphone fixe clignotait, indiquant un nouveau message sur mon répondeur. Plein d’espoir, j’ai écouté le message. La voix du directeur du club de sport. Ouf ! C’était lui qui avait trouvé ma carte bancaire dans les vestiaires. J’ai filé à nouveau dans le quartier de Centre 2 pour récupérer mon précieux sésame, j’ai poursuivi ma course folle jusqu’au centre commercial pour payer mes commissions. Et j’ai pu souffler...
Sinon, retour à Lyon ce vendredi 15/12 au restaurant le Saint-Amour pour la soirée culturelle, littéraire et festive (à partir de 19 heures). Il y a plein d’auteurs sympas prévus, et j’y dédicacerai les Anges électriques !


Mardi, le 21 novembre 2006
Le week-end de Monsieur Malchance
Jeudi, soirée bien sympa avec chez un couple d’amis... mais le lendemain, avec un cours à 8h00, pas assez de sommeil et un furieux mal de crâne. Du coup, je ne suis pas allé au concert de l’ami chanteur à Lyon. Dommage.
Samedi, réveil avec la bizarre impression qu’il fait très frais. En effet, la chaudière est éteinte, sans possibilité de la rallumer. Pas moyen d’appeler l’agence logement, le week-end sera ainsi sans chauffage ni eau chaude. Gasp.
Samedi midi, je me prépare un osso buco. La sauce tomate cuit dans une casserole, je me retourne un instant et la casserole – en position instable sur la gazinière – se retrouve par terre, repeignant d’écarlate tout ce que je possède de meubles, murs et sol dans un rayon de deux mètres. Zen, je décide de manger ce qui est encore mangeable avant de me mettre à la corvée nettoyage.
Dimanche matin, les copains avec qui je devais aller voir le Prestige (d’après l’excellent roman éponyme de Christopher Priest) au cinéma me font faux bond. Tant pis pour eux, le film est génial.
Lundi, après m’être douché à l’eau froide, je me mets à mon ordinateur pour travailler un peu avant de partir au boulot. Coupure net d’électricité. Je sors de mon appartement. Des électriciens me disent que c’est normal, qu’ils avaient prévenu les locataires par affiche, mais l’affiche en question a été ôtée par d’autres ouvriers s’occupant de la nouvelle boutique d’en bas.
Au bureau, j’envoie un petit courrier électronique à une amie pour lui rappeler que je fête mon anniversaire bientôt et que son compagnon et elle sont invités. Une heure plus tard, je reçois une réponse laconique de sa part m’indiquant que son petit ami est décédé vendredi et que l’enterrement aura lieu jeudi. Stupeur face à l’horreur de la situation. Se trouver bien coup d’avoir mis aussi sauvagement les pieds dans le plat. Mes petits problèmes du week-end sont soudain si dérisoires...


Vendredi, le 27 octobre 2006
Le monde est parfois mal foutu, et parfois bien quand même
La semaine prochaine, je vais aller à Bordeaux dans le cadre de mon métier-que-j’aime-bien. Trois jours de pris pour voir un étudiant pendant 3 heures, normal avec le train qui met 10 heures pour faire le trajet aller (et autant retour), normal que ce soit pendant les vacances car, autrement, comment pouvoir dégager trois jours d’affilée ?
Pas de problème, me suis-je dit, je vais pouvoir travailler sur mon roman dans le train, c’est sympa. Et, en plus, je vais pouvoir retrouver à Bordeaux des connaissances.
Mais... et meeeeeeeerdeeeeeee, les copains que j’avais prévu de voir n’y seront pas. Déjà, il y a les Utopiales à Nantes au même moment, donc tant pis pour voir M’sieur Queyssi. Par ailleurs, l’ami Francis Valéry (qui a mis en ligne son weblog et sa boutique) animera un spectacle avec sa copine dans la région stéphanoise (un comble). Donc je serai soli-solo à Bordeaux, dommage.
Ouais, parfois, dans la vie, ça ne l’fait pas.
Autre annonce, le frangin Ugo Bellagamba s’est lancé dans l’organisation de la convention de SF de 2008 qui aura lieu à Nyons (dans la magnifique Drôme provençale). J’y serai, bien sûr (je viens d’envoyer mon bulletin d’inscription à Ugo) et je devrais normalement présenter quelque chose sur René Barjavel et animer une table ronde. Ça sera bien marrant.
Enfin, à partir de demain, le samedi 28 novembre, vous devrez trouver l’anthologie les Anges électriques dirigée par A.-F. Ruaud dans toutes les bonnes librairies, avec dedans un texte-qu’il-est-de-moi-et-qu’il-est-top-bien.
Dans la vie, ça l’fait quand même, après tout...


Mercredi, le 30 août 2006
Cinéma d’été
Des quelques films que je suis allé voir cet été, je retiendrai simplement le fait que ce que je préfère, c’est le cinéma français.
La Tourneuse de Pages de Denis Dercourt nous entraîne dans l’univers d’une vengeance nourrie par des années de rancœur. De bonnes trouvailles. De plus, comme le film se déroule dans le monde de la musique, certaines scènes ont lieu à la Maison de la Radio, ce qui a rappelé de nombreux souvenirs à Rémi, un ami qui m’accompagnait au cinéma, et qui avait été membre du Chœur de Radio France avant de devenir soliste.
Le film que je viens de voir à l’instant, Selon Charlie de Nicole Garcia, est une peinture où se mêlent plusieurs portraits, des hommes un peu perdus, trompés et trompeurs, égratignés par la vie, un clair-obscur de destins croisés.
Mais le réalisateur dont je me promets de ne plus voir le prochain film, c’est bien M. Night Shyamalan. J’avais adoré l’ingénieux Sixième sens et été intéressé par Incassable, même si j’avais trouvé les idées vraiment malsaines dans ce dernier film. J’avais pardonné la navrante reprise champêtre de la Guerre des Mondes qu’est Signes. La tragique utopie du Village m’avait troublé. Mais que dire de la Jeune Fille de l’Eau ? Peut-on prendre un ridicule conte pour enfant au pied de la lettre et l’adapter dans notre monde ? Night pense que oui. Et le scénario n’est hélas que cela, ce qui est bien décevant.


Samedi, le 19 août 2006
Pas encore la rentrée, mais presque...
Le temps est redevenu beau et des amis partent la semaine prochaine dans le sud de la France ou en Espagne mais on ne s’y trompe pas : les vacances semblent bien sur le point de s’achever.
Les fournitures scolaires occupent les têtes de gondole des magasins, je suis allé transpirer à mon club de sport, j’ai remplacé mes baskets par des chaussures de ville ; ce sont des signes qui ne trompent pas.
C’est le temps du retour, les personnes en exil occupent à nouveau ce qui leur reste de maison ici ou , la paix fragile s’installe à l’ombre des fusils et des canons de l’armée officielle et des intérimaires de l’ONU. La vie reprend son cours, les uniformes changent mais c’est toujours la même litani(e). Ça va sans doute me faire bizarre, quand je reviendrai donner des cours dans la triple ville, au Nord, cet hiver...


Jeudi, le 3 août 2006
Sun and tonic
Je suis de ceux qui craignent les beaux jours. Alors que les nuits et les jupes des filles deviennent plus courtes, je cache mes yeux derrières des lunettes noires et je passe pour un extraterrestre en persistant à me promener en pantalon et veste. Au cours du mois de mai, j’étais allé faire une journée de marche en montagne avec des amis, et malgré ma casquette, de l’écran total 50+XXL et un léger pull à manche longue, je me suis retrouvé avec des méchants coups de soleil sur les mains, le visage, les oreilles et la nuque.
Vous imaginez mon angoisse avant de partir une semaine en Tunisie faire de la plongée sous-marine...
Eh bien, je suis revenu de mon séjour en Méditerranée avec un joli hâle après avoir suivi le traitement que m’avait indiqué mon médecin... à base de quinine. Ben ouais, son usage n’est pas réservé au traitement du seul paludisme. Si comme moi vous êtes du type blond aux yeux bleu clair, avant de partir au soleil, demandez conseil à votre médecin...
Sinon, demain, je reprends le train pour aller du côté de Bordeaux voir l’ami Francis Valéry.
Enfin, ce n’est pas parce que ce sont les vacances qu’il faut oublier ceux qui sont là-bas.


Lundi, le 26 juin 2006
Décrochage local
Argh, je ne parviens plus à alimenter régulièrement mon weblog.
Pourtant, j’ai à nouveau l’ADSL à la maison, et j’écris depuis un tout nouvel ordinateur. Mais ça doit être aussi ça : ma machine est dotée de tout un tas de trucs dernier cri dont un bidule qui permet d’avoir (et de voir) la TNT. Or la télévision, tout comme la voiture et le téléphone portable, est un accessoire de la vie moderne dont j’ai toujours réussi à me passer jusqu’à aujourd’hui. Cependant, je suis resté un gamin, et là, c’était comme le lendemain de Noël, des heures à passer en revue les chaînes télévisées jusqu’à me rendre compte que, malgré la qualité numérique, malgré le nombre conséquent de chaînes (chez mes parents, on pouvait voir les six chaînes nationales plus trois chaînes allemandes), je crois en avoir fait le tour : rien de bien neuf sous le soleil. En plus, j’ai de la chance : il y a du football à la télé, donc rien qui puisse attirer mon attention devant l’écran en ce moment, n’éprouvant aucun intérêt pour le ballon rond.
Enfin, voilà, il n’y a pas eu que des plongées dans le virtuel car ces derniers jours ont quand même été l’occasion de voir des copains auteurs.
Tout d’abord, il y a déjà trois semaines de cela, l’ami Francis Valéry était de passage à Saint-Étienne. Francis, avec qui, en compagnie de Jiji, nous avions dîné dans une crêperie qui fait d’excellente râpées, a parlé de tout et de rien, et de son nouveau bouquin Chroniques du Premier Âge, mais peut-être avec un peu moins de cohérence que lorsque nous étions chez moi pour prendre l’apéritif et qu’il y avait encore des bouteilles de Soho et de Malibu dans mon réfrigérateur. Francis, bien que grand amateur de whiskies, s’est avéré être aussi un véritable exterminateur de mes alcools de filles.
Et puis, vendredi dernier, à Lyon, j’étais dans un bar de la Croix-Rousse pour fêter le lancement des Minuscules Flocons de Neige depuis Dix Minutes de David Calvo. Cadre sympa, un peu techno-branchouille, et même si je n’ai pas eu l’occasion de vraiment discuter avec David car pas mal de monde voulaient lui parler (pas grave, nous avions déjà eu l’occasion de parler autour d’une pizza quelques jours plus tôt chez André-François Ruaud), j’en ai profité pour entamer la discussion avec le sympathique Markus Leicht dont je viens de découvrir le blog.


Lundi, le 29 mai 2006
Bien dans le réel, moins dans le virtuel
Ça y est. Enfin, presque... Quel soulagement d’avoir pu vider le dernier carton du déménagement ! Maintenant, mon appartement a désormais une allure à peu près convenable. Les derniers meubles m’ont été livrés ces derniers jours, j’en ai installé une partie avec l’aide d’un copain, le reste tout seul par la suite (je suis à présent un roi du tournevis, du marteau et de la perceuse), et maintenant que j’ai une grande armoire et une nouvelle bibliothèque, j’ai pu m’acheter des fringues... et je vais à nouveau pouvoir m’offrir des livres.
Mouais...
Il n’empêche que, plus de deux mois et demi après ma nouvelle installation dans ce logement, je n’ai toujours pas Internet (enfin, l’ADSL). Et comme plein de contribuables de notre beau pays, j’ai choisi la télédéclaration des revenus. Mmmmmm... Faudrait quand même que je puisse me connecter très prochainement sur le sites des impôts.gouv.freu, sinon, ça va pas l’faire.
À part ça, sachez que je vais présenter mes dernières sculptures lors de l’exposition organisée pendant le Fest’Uval Jean Mon’Arts, au château de Saint-Victor-sur-Loire, à quelques kilomètres de Saint-Étienne.


Dimanche, le 23 avril 2006
En vitesse
M’énerve... Mises à jour limitées ces derniers temps parce que cela fait un mois que j’ai déménagé et que je ne peux toujours pas avoir accès à l’ADSL ; France Telecom et mon fournisseur d’accès Internet se revoient la balle. Par contre, j’ai réussi à installer l’ADSL chez un de mes meilleurs amis, pourtant ce n’était pas gagné avec un identifiant et un mot de passe de chez Cegetruc alors qu’il avait un modem avec un kit Wanachose.
Le soleil brille enfin. Le printemps semble bien installé. Première sortie roller tout à l’heure... Arbres en fleurs. Du bonheur. (Oh, ça rime !) Mon genou (blessé par une entorse l’an dernier) s’est bien remis, le fait de le laisser se reposer et de ne pas aller skier n’a donc pas été vain. Les quelques pentes que je descends en roller à Saint-Étienne ne sont pas les pistes noires des Alpes... et c’est tant mieux, avec la circulation et les obstacles de la vie citadine, ce serait autrement du suicide.


Mardi, le 13 décembre 2005
La clé laxienne est celle du Paradis
Triste nouvelle.
Robert Sheckley, l’auteur états-unien de SF qui savait mettre une bonne dose d’humour dans ses œuvres, vient de nous quitter.
Sheckley, c’est l’auteur de pas mal de romans, de recueils, de nouvelles... C’est lui qui a écrit la nouvelle le Prix du Danger qui a été adaptée en film en 1983 avec Gérard Lanvin, Marie-France Pisier et Michel Piccoli.
Sheckley, c’est un grand monsieur que j’ai rencontré il y a de cela un peu plus d’un an, à la convention SF de l’Îsle-sur-la-Sorgue de 2004.
J’avais eu l’occasion de lui parler de l’écriture en collaboration, un thème qui m’est cher, car il avait publié la trilogie du démon Azzie avec Roger Zelazny, peu avant le décès de ce dernier. Sheckley m’avait confié ne s’être pas réellement prêté au jeu de la coécriture étant donné que, dans cette aventure, l’un s’était simplement occupé de développer un synopsis que l’autre avait pris comme base pour rédiger le texte de A à Z.
Un peu désolé d’apprendre ce demi-échec sur le procédé d’écriture en collaboration, je lui ai alors fait part de mon idée qu’écrire à deux, quand cela fonctionne, produit quelque chose qui n’est le reflet ni de l’un ni de l’autre des auteurs, mais une nouvelle entité unique qui va vivre sa propre histoire, un peu comme un enfant.
À cet instant, nous nous sommes regardé en souriant, imaginant tous deux que les textes écrits en collaboration auraient pu être l’œuvre d’un auteur virtuel, un individu ayant les traits de chacun des co-auteurs, un être impossible malgré les prospectives technologiques du clonage et des manipulations génétiques.
« Yes, it’s a child, m’avait alors confirmé Bob avec malice. It’s a magic child... »


Mercredi, le 23 novembre 2005
Rendez-vous manqué
Du jeudi 10 au dimanche 13 novembre 2005, à Nantes, se sont déroulées les Utopiales, le festival international (?!) de science-fiction.
Encore un rendez-vous sympa manqué. Mais des photos très originales ont été prises des participants. J’y ai reconnu nombre de copains et/ou auteurs, en particulier :
Ben ouais... j’ai encore loupé un truc...


Dimanche, le 18 septembre 2005
Mes journées du patrimoine
D’ordinaire, un tel week-end, je vais voir des musées, j’assiste à des visites guidées, je me rends dans des édifices qui n’ouvrent leurs portes qu’à cette occasion...
Samedi. J’essaie de donner une touche finale à ma sculpture « le Succube masqué et la Bête » et c’est la cata : les bras de terre de la créature, encore trop fragiles, cassent, et il me faut réparer les dégâts avant de passer la pièce au four. L’heure tourne. Je loupe mon cours de sport. Je me rends alors dans divers magasins. Pas très agréable de rejoindre la meute des consommateurs. Mais j’en reviens quand même avec un bac, ce qui me permet de replanter mon bananier, devenu trop à l’étroit dans son pot. Ça ferait plaisir au copain Francis Valéry qui, la dernière fois qu’il était venu chez moi, s’était coiffé d’une casquette de consultant fen shui pour dire que mon appartement était admirablement organisé mais manquait de plantes vertes.
Dimanche. Suis parti tôt le matin avec trois autres sympathiques Stéphanois et nous nous sommes retrouvés dans un charmant coin de la Drôme où nous avons aidé une amie et son copain à déménager. Retrouvailles agréables, et journée bien sportive, les quatre étages sans ascenseur et les multiples cartons, meubles et matériels électroménagers (dont deux machines à laver) ont allègrement compensé le cours loupé la veille.
De bons moments entre copains à l’autre bout de la région, de la sculpture, du jardinage... c’est une autre vision des journées du patrimoine.


Dimanche, le 12 juin 2005
M’est arrivé plein de trucs
Samedi, il y a une semaine (déjà !), je suis allé au Fest’Uval Jean Mon’Arts pour assister à divers spectacles et voir l’exposition où se trouvaient (et se trouvent encore pour quelques jours) certaines de mes sculptures. Avant d’aller chez le copain qui devait m’emmener au lieu du festival, j’ai mémorisé les chiffres de son digicode et je suis allé à un distributeur de billets automatique. Et là, la gaffe : je me suis fait la remarque que les chiffres du digicode du copain sont presque les mêmes que mon code de carte bleue. Du coup, au moment de taper ma suite de chiffres, les autres, ceux du digicode, sont venus parasiter ma séquence... au point que ma carte a fini par se faire avaler par la machine après trois essais infructueux. Et merdeeeeeeeeeeu.
C’était donc avec mes dix petits euros restants que je me suis retrouvé au château de Saint-Victor sur Loire. Pas mal de spectacles sympas, l’expo attirait aussi des gens, et en allant écouter de la musique chorale, je me suis rendu à l’église. Là, surprise : mon ex petite amie était présente. C’était bizarre de la revoir car elle n’avait plus donné signe de vie depuis près d’un an. Après le concert, nous avons discuté comme de bons amis et ça m’a fait très plaisir : notre douloureuse histoire fait maintenant partie du passé.
La semaine dernière, Francis Valéry était de passage à Saint-Étienne. Ça fait du bien de revoir l’ami Francis. Nous avons pas mal discuté, pas mal mangé (restaurants mardi soir, mercredi soir, jeudi midi et jeudi soir, aïe, aïe, aïe, ça fait mal à la carte bleue à peine retrouvée...), pas mal picolé aussi (mais où est passée ma bouteille de liqueur de litchi ?). Jamais couché avant minuit et au boulot avant huit heures du matin, les nuits de cette semaine étaient courtes... et ce week-end était vraiment le bienvenu pour se reposer un peu.


Lundi, le 23 mai 2005
De l’eau et des éclairs
Samedi, avec un copain qui venait d’apprendre la veille sa réussite à un concours, nous nous sommes rendus au festival 6ème Continent à Lyon. Nous quittons le Rond-point de Saint-Étienne pour nous engager dans la voie rapide, et je fais la remarque : « Tiens, la voiture devant nous s’est fait flasher ! ». Le temps que le pilote vérifie sa vitesse sur le compteur et... merde... nous avons aussi droit à une photo souvenir.
Bon, ça commence bien. Le copain prend cependant l’amende à venir avec une certaine philosophie. Il est conducteur depuis seize ans et n’a jamais effectué une seule infraction au code de la route. Il faut bien une première fois... Penser à la réussite à son concours et aux nouvelles fonctions qu’il va occuper à la rentrée prochaine efface un peu cet ombrageux événement.
Sur le chemin, nous passons en revue diverses stations de radio pour tomber sur les informations. Non, il est encore trop tôt pour connaître le résultat du festival de Cannes.
Nous entrons dans Lyon, passons à côté de la Halle Tony Garnier, et nous trouvons une place devant l’entrée du Parc de Gerland. Musiques du monde. Tenues bab’, look « altermondialiste », ceux qui sont là ne tiennent pas à se prendre la tête. Petit tour auprès des stands sur le thème du développement durable, du commerce équitable ou du Tibet libre... Je me sens bien.
Nous achetons des tickets à échanger contre de la nourriture et de la boisson. Je prends du poulet au riz avec des trucs bizarres, genre beignet de banane, avec sauce épicée et légumes délicieux mais non identifiables.
Quelques gouttes tombent. Des éclairs lézardent le ciel. Nous nous mettons à l’abri à côté des pistes de vélo et roller acrobatiques.
Nous partons ensuite à la recherche de toilettes.
Je me rappelle un endroit où il y en avait, au niveau des petites maisons du parc. Mmmmm... Loupé : fermeture à 19 heures. Mais un policier zélé nous indique la présence de cabines automatiques un peu plus loin. Nous traversons un long terrain gazonné. J’entre dans le lieu d’aisance à l’air futuriste. Je pousse au hasard un bouton et lis ensuite que c’est là qu’il faut appuyer quand on veut sortir. Bon, qu’importe. La cuvette du trône en métal bouge. Je me dépêche. Puis de l’eau envahit le sol et noie mes baskets. Argh ! Je me lave vite fait les mains. La lumière s’éteint. Je me précipite vers la sortie de peur d’être enfermé. Bon, OK, la prochaine fois, je le saurai : appuyer sur le bouton pour sortir seulement. Le copain a préféré se soulager contre un arbre. Il avait sans doute raison.
La nuit tombe. Nous nous rapprochons de la scène. Il y a beaucoup de monde maintenant. Les organisateurs demandent au public des parapluies et mettent en place une protection de fortune pour le prochain groupe.
Les Bistanclaque montent sur scène. Ces Croix-Roussiens, un duo, rejoint un peu plus tard par une saxophoniste, nous livrent une musique aux paroles pleines de sel, de sucre et d’acide. Une bonne partie du public se retrouve dans les cercles concentriques d’une danse circasienne.
Avant qu’un nouveau groupe ne prenne place sur scène, nous partons chercher des boissons. Je demande un jus de goyave, je me fais servir de la mangue. Bah, pas grave, il n’y a que moi pour demander des jus de fruits impossibles.
Je vais m’acheter le CD des Bistanclaque (que j’écoute en boucle depuis, avec une préférence pour les chansons l’Ancienne, Consomme ! et la Scottish). Il pleut toujours, et les prochains musiciens ne viennent pas. Le copain me parle de Femi Kuti, que l’on attend et qui devrait venir d’une minute à l’autre, et de son père, Fela Kuti, le fameux chanteur militant à l’origine de l’afro beat.
Sous la pluie, le public s’impatiente. Les musiques enregistrées n’ont pas la chaleur de celles en live. Les organisateurs montent sur scène.
Explications.
Pluie. Matériel électrique. Risque d’électrocution. Concert annulé.
C’est la grosse déception. Face aux éléments, nous sommes bien impuissants. Nous nous décidons à rentrer, fort marris qu’avec cette pluie, la suite de la soirée soit tombée... à l’eau.


Jeudi, le 19 mai 2005
Journée pas type (mais j’aimerais bien !)
Hier, réveil à 4 heures du mat’.
Non, ce n’est pas pour faire la queue afin de voir la « revanche des suites » au ciné, je devais aller à Lyon où j’étais convié à un jury.
Auditions, discussion, vote... de 8h30 à 15h30. Au final, j’ai été heureux de faire basculer la majorité dans le sens qui me semblait le plus juste.
Petit coucou à mes anciens collègues.
Passage pour voir le copain André en train de bosser avec son pote Rafu.
Un bref bonjour à mon ex copine, une fille charmante qui est restée ma meilleure amie.
Un peu de temps pour acheter de la nourriture pour mes poissons exotiques et du matériel pour mon aquarium.
Puis la course pour arriver à la gare et attraper le train du retour.
Arrivé à Saint-Étienne, je croise la miss avec qui j’ai failli sortir, l’an dernier. Ah, les hasards...
Soirée à finaliser un article sur le steampunk avec le compère Jean-Jacques.
Je me suis couché, très tard, avec la satisfaction d’avoir eu une journée remplie, et bien remplie.


Dimanche, le 15 mai 2005
Article supprimé
(...)


Vendredi, le 1er avril 2005
Haiku
Hier, en assistant à la soutenance de thèse de la miss, au moment des questions, cette impression fugace :
L’amphithéâtre bleu
raisonne à l’unisson
d’une pensée collective



Vendredi, le 4 février 2005
À toi...
La queue du cheval de la place Bellecour
Lieu de notre premier rendez-vous d’amour
Le goût de tes lèvres, mandarine ou kiwi ?
Le ciel sera-t-il bleu ou bien gris ?
Quel parfum, quels habits comptes-tu porter ?
Dans quel restaurant irons-nous discuter ?
Ne pas bafouiller, emportés par l’émotion
Peur de décevoir l’autre, peur de nos passions
Peur de briser le lien féerique, le lien extraordinaire
Le lien tressé le long de nos échanges e-pistolaires

Catégorie(s) : [Amis]
Lien permanent : URL:http://www.mereste.net/weblog.php?num=100


Lundi, le 17 janvier 2005
Rancard publicitaire
Après les moutons électriques, signalons les Éditions de l’Homme Montagne de Yama Otoko.
Au catalogue de cet éditeur bordelais (car derrière la montagne se cache l’homme Francis Valéry) : un ensemble de textes de qualité sur des supports imprimés et façonnés artisanalement.
Jugez plutôt avec cet extrait des titres déjà parus :
  • A & A, le « Magazine des Survivants » qui, réapparu aux Utopiales 2004 au numéro 138, en est à présent au numéro 141 pour sa 29ème année de publication (abonnement : 20 €)
  • Collectif — Mélanges 01 (20 €), Mélanges 02 (15 €), Mélanges 03 (15 €)
  • Louis Maillard — Fruits et Légumes conservés (7,50 €)
  • Francis Valéry — Fariboles animalières (5 €), le Livre du Céleri (4 €), Vingt manières de cuisiner le Céleri (4 €)
  • Robert Abernathy — l’Intégrale (30 €)
  • Syllabaire : Méthode Nouvelle de Lecture et Écriture (7,50 €)
Souscriptions :
  • Taxi de l’Espace, Volume 1 (10 €)
  • Collectif — Mélanges 04 (15 €)
  • Pour les commandes, les chèques sont à établir à l’ordre de Francis P. Valeri-Dostert et à adresser aux Éditions de l’Homme Montagne, c/o Francis P. Valeri-Dostert, 3 Le Canton, 33620 CUBNEZAIS.

    Et c’est sur cette publicité pour Francis Valéry, « écrivain-éditeur-musicien-cuisinier-jardinier-consultant en Feng Shui » passionnant et passionné, que ces avis singuliers vont se refermer quelque temps pour cause de travaux. Il était plus que temps, la page devenait impossible à charger pour des petits modems avec tous ces textes et images en page d’accueil.
    Retour prochainement ailleurs, sur un site plus grand, plus beau... et surtout plus moi. Fini le layout bleu clair, vestige d’une première version issue de Blogger, adieu les limitations du site gratuitement hébergé chez Free, je vous accueillerai bientôt dans un nouveau domaine...


    Mardi, le 21 décembre 2004
    After the party
    Quelques remarques post-festives :
    • une petite dizaine (en clair, neuf), c’est sans doute le nombre idéal de personnes à une soirée : moins, on a trop vite fait le tour des gens, et plus, on n’a pas le temps de discuter avec tout le monde ;
    • les amis qui connaissent mon goût pour la lecture m’ont offert des livres (de cuisine ou de science-fiction), les plasticiens m’ont fait cadeaux de compositions artistiques, d’autres m’ont apporté des bouteilles de vin, et un dernier le fruit d’un amusant bricolage (une paire de pistolets tirant des élastiques, si, si !) ;
    • je prépare deux fois trop de choses à manger (je suis pire que ma mère) ;
    • mes maki-sushis sont vraiment excellents (ouais, mais faut y aller doucement avec la pâte wasabi, j’ai dit que c’était très fort !) ;
    • ma recettes de crevettes à la crème fraîche et... (non, je ne vais pas tout raconter, secrets de chef), c’est vraiment une tuerie pour les papilles ;
    • les artisans pâtissiers du coin font vraiment des merveilles (mmmmmmh.... l’exquis au caramel et à l’orange, mmmmmmh... le forez au chocolat...) ;
    • quand 32 bougies sont réparties sur deux gâteaux, ce n’est pas simple de les éteindre sans reprendre son souffle ;
    • les invités préfèrent le gewurztraminer au riesling, au champagne ou au crémant d’Alsace (la prochaine fois, j’en prendrai plus de bouteilles) ;
    • mes voisins doivent être sourds, ou alors il y a une excellente isolation phonique dans mon immeuble ;
    • les demoiselles les plus charmantes sont aussi celles qui dansent le mieux ;
    • le mélange chichon + alcool, ça fait dormir (n’est-ce pas, Fred ?)...
    • ...et finalement c’est tant mieux, car, comme ça, il y a moins de concurrence lors des séries de slows (gnarf, gnarf !) 
    • le lendemain, en nettoyant, j’ai pu remplir plusieurs grands sacs poubelles (j’avais acheté tout ça ?) ;
    • il y avait des élastiques de partout, même dans les endroits les plus improbables (merci, Chris !) ;
    • j’ai mis en route une pyrolyse... ce qui a eu pour effet de faire à nouveau casser la vitre intérieure de mon four (heureusement que ce dernier est encore sous garantie) ;
    • j’ai plein de restes dans mon réfrigérateur... et je dois partir dans quelques jours pour fêter Noël dans ma famille (bénie soit l’invention du congélateur) ;
    • il n’y a pas à dire, des fêtes comme ça, ça donne envie de prendre un an de plus !
    Voilà, fermeture temporaire de ce weblog car je vais prendre quelques jours de vacances et je ne sais si je pourrais poster entre temps. Passez de joyeuses fêtes et à l’année prochaine !


    Vendredi, le 19 novembre 2004
    Le prix à payer
    Mardi soir, je suis retourné à l’opéra voir Rémi dans le rôle de « Nemorino » dans l’opéra l’Elisir d’Amore de Donizetti à l’Esplanade de Saint-Étienne.
    Bien que ce fût en soirée (oui, me levant d’ordinaire très tôt, j’ai vraiment du mal avec les spectacles se déroulant tard), j’ai suivi avec autant de plaisir que le dimanche après-midi cette magnifique représentation.
    Après avoir félicité Rémi en loge, je suis reparti chez moi, tranquillement, la tête pleine d’images et de musiques, me disant que je devais m’endormir rapidement pour être en pleine forme le lendemain, ayant un cours de 4 heures à donner dès huit heures du matin.
    Mais sur le chemin du retour, j’ai été surpris par une voiture qui s’était arrêtée à ma hauteur. Il s’agissait d’une amie du ténor, vue à l’opéra, qui m’a proposé de prendre un pot avec Rémi et quelques copains venus de Lyon. J’ai hésité un instant avant d’accepter car il était déjà 23 heures 30 et j’avais un peu peur de me coucher trop tard. Et la soirée s’est donc poursuivie avec un verre pris avec tout le monde, puis il y a eu un dîner... Bref, je suis rentré chez moi un peu avant deux heures du matin. Et le réveil a sonné un peu plus de trois heures plus tard, argh !
    Le cours du matin s’est très bien déroulé mais l’après-midi, j’étais minable, enchaînant bâillements sur bâillements, incapable de me concentrer sur une activité quelconque. Ah, dur, mais c’était le prix à payer pour avoir passé une aussi excellente soirée.


    Mercredi, le 27 octobre 2004
    J’adore faire la cuisine
    Hier, deux couples d’amis sont venus dîner chez moi.

    Apéritif : Cocktail salé (cacahuètes, amandes, noix de cajou, noisettes), chips de crevettes, sticks et bretzels (d’Alsace), rivesaltes, punch coco, cocktail avec un mélange de Soho (liqueur de litchi), de jus de goyave, de jus d’orange-banane et de jus d’ananas.

    Repas chinois cuisiné au wok : nouilles chinoises, crevettes, noix de Saint-Jacques, émincés de poulet, germes de soja, petits pois, champignons noirs, champignons parfumés, gingembre (sauce d’huître, sauce de soja, jus de citron)... bière chinoise (tsingtao) et riesling.
    Dessert : nougat glacé accompagné de macarons (pistache ou café), tarte au citron ou tarte aux noix.
    Bon, c’est pas tout ça, mais maintenant, il me reste à faire la vaisselle...


    Lundi, le 23 août 2004
    Rencontres Remparts / Convention nationale de science-fiction 2004
    Visions subjectives de ces deux événements. Je n’ai pas pris de notes, aussi la chronologie n’est-elle peut-être pas correcte, veuillez par conséquent pardonner les erreurs de ma mémoire dues à la richesse des moments vécus en ces occasions.
    Samedi 14 août. Départ en fin d’après-midi. Il faut environ deux heures au car pour se perdre dans l’Ardèche septentrionale. Pas vu le temps passer, pas eu le temps de lire une page : je reconnais Alain Huet, organisateur de la convention SF de Saint-Denis, en 2001, et nous n’arrêtons pas de discuter de science-fiction, des fanzines, de l’encyclopédie à venir de Jacques Goimard, de ses projets fous comme la publication d’un index du fanzine Satellite ou des pseudonymes avérés des auteurs du milieu... Nous arrivons à Saint-Agrève, Jean-Jacques Girardot vient nous récupérer et nous entraîne dans un lieu où un chemin de terre, de pierres et de flaques d’eau traîtresses nous garantit une tranquillité à toute épreuve.
    Dimanche, lundi, mardi, mercredi... Les jours filent, les amis du fandom SF arrivent. Petit à petit, de façon très décousue, une pièce de théâtre se construit, mélange curieux de clins d’œil science-fictifs et de jeux de mots (laids). Mais l’ambiance n’est pas au travail studieux, même si Remparts est d’ordinaire une période d’atelier d’écriture, et même si les orages nous retiennent la plupart du temps enfermés dans une grande bâtisse : nous profitons de ces instants pour discuter entre nous, lire un peu au calme, voir des films ou jouer sur nos ordinateurs, et je découvre que les dernières pièces du sculpteur Didier Cottier ont vraiment pris de la maturité.
    Jeudi 19 août. C’est le départ. Nous quittons l’Ardèche pour le Vaucluse, les uns après les autres. Je pars dans la voiture des Girardot. Après un passage par l’hôtel, nous retrouvons le lieu de la convention. L’organisateur n’est pas là, obligé de faire la navette entre les différentes gares et la salle des fêtes, mais nous retrouvons déjà des connaissances, et les rayons de livres sont là pour ceux qui recherchent la perle rare... Première conférence : Francis Saint-Martin évoque l’histoire des fanzines, ces magazines réalisés par des fans. Après le repas, Yann Minh nous parle de cyberpunk et de ses travaux multimédias pour la télévision, nous plongeons alors dans son univers qui fait autant appel à l’intellect (avec de multiples anecdotes) qu’aux sens (souvent à travers l’érotisme). Retour à l’hôtel sous une pluie torrentielle. Nous devinons la route cachée par les eaux, les éclairs illuminent une nuit de déluge, sensations de fin du monde.
    Vendredi 20 août. Conférence de Joëlle Wintrebert sur l’évolution de la sexualité dans les textes de science-fiction et de fantasy.
    Je me rappelle qu’au cours du déjeuner, des jeunes gens tout de noir vêtus sont entrés dans la salle, et parmi les personnes attablées, beaucoup se demandaient qui étaient ces gens-là, imaginant qu’il s’agissait d’une secte ou autre bizarrerie. En fait, point du tout, il s’agissait des membres des éditions de l’Oxymore, à savoir Léa & Greg Silhol, Natacha & Anthony Giordano, ainsi que Sire Cédric. Parmi l’assemblée des fans de SF, il faut dire qu’ils détonnaient un peu, par leur aspect vestimentaire, leur recherche d’une certaine classe, le fait de venir en couple, leur goût marqué pour la fantasy plutôt que la SF... En effet, la plupart des membres du fandom SF sont, caricaturalement, moins soucieux de leurs personnes, très souvent d’éternels célibataires (d’où peut-être le sentiment de "famille" qu’ils ressentent les uns envers les autres), et leur intérêt pour le seul genre SF semble parfois friser l’obsession.
    Dans l’après-midi, conférence de Eric Henriet sur l’uchronie. L’auteur de l’Essai, qui avait intelligemment critiqué la nouvelle que j’avais écrite avec Jean-Jacques Girardot, nous présente sous forme statistique les différents points de divergence de l’histoire qu’il a recensé dans les textes uchroniques et pose une question intéressante : quels sont les points de divergence que les auteurs auraient pu exploiter ?
    En fin d’après-midi, avec les membres de Remparts, nous présentons notre pièce de théâtre. Je joue le rôle du "sous-genéral Dennté", et le seul nom de ce personnage au grade peu commun vous donne déjà une idée de ce qu’a pu être notre représentation...
    Retour à l’hôtel au cours de la nuit. Je vais à la piscine. Je ne suis pas seul à nager sous les étoiles, les hommes en noir de l’Oxymore profitent avec moi de la fraîcheur de l’eau.
    Samedi 21 août. Nous manquons la conférence du matin (j’ai demandé à Gilles Goullet de me ramener à l’hôtel, j’avais en effet égaré mes clés... et pensais les avoir perdu au bord de la piscine). J’entame la conversation avec Sire Cédric, ce jeune homme (je peux dire "jeune", il a deux ans de moins que moi) qui me fait irrésistiblement penser, aussi bien par son allure que ses ambitions littéraires, à une sorte de Francis Valéry idéal, ou idéalisé, ce qui me le fait trouver des plus sympathiques. Je regrette soudain de n’avoir encore rien lu de lui. Je mange à la table des "gens en noir" dont je me sens finalement proche, même si mes vêtements sont aussi clairs que les leurs sont sombres, et même si mon genre littéraire de prédilection est la science-fiction et non la fantasy. Mais, au-delà de ces différences mineures, c’est la même foi qui nous anime en l’écriture, le même souci de toucher le lecteur, les mêmes désir et besoin mêlés de défendre ce qui nous semble beau et qui nous émeut.
    Après le déjeuner, conférence du dessinateur Philippe Caza en hommage à René Laloux. Puis vient la conférence de Robert Sheckley. Le nom de cet auteur américain ne me disait pas grand chose, et puis je me suis rappelé que j’avais adoré l’humour de ses nouvelles, telle la clef lanxienne ou de ses romans, comme la Dimension des miracles, et que le film français le Prix du danger des années 80, qui m’avait marqué lorsque je l’avais vu à la télévision, était en fait adapté d’un de ses romans.
    Jeux SF animés par Raymond Milési et Roland C. Wagner. Même pas gagné un point (les autres sont trop érudits ou trop rapides).
    Dîner de gala. Remise des prix Merlin à Mélanie Fazi pour son roman Trois pépins du fruit des morts et Sylvie Miller et Philippe Ward pour leur nouvelle Le survivant (le prix était une illustration de Didier Cottier). Remise du prix Rosny Aîné à Roland C. Wagner pour son roman La saison de la sorcière et à Claude Ecken pour sa nouvelle Eclats lumineux du disque d’accrétion (le prix était une statue réalisée suivant un modèle dessiné par Caza). Remise du prix Cyrano (aussi une sculpture d’après Caza), un nouveau prix récompensant une personnalité du monde de la science-fiction présent à la convention, à Robert Sheckley. Remise du prix Versins du plus mauvais jeu de mots de la convention à Sylvie Laîné (le prix consistait en une figurine en plastique). Vente aux enchères. Rien acheté cette fois-ci. Terriblement fatigué.
    Dimanche 22 août. Alors que tout le monde semble encore endormi, Greg Silhol et moi discutons au bord de la piscine. Après le petit déjeuner, quelques longueurs de brasse, puis il faut faire sa valise. Sylvie m’emmène jusqu’à l’hôtel où se trouve Robert Sheckley. Nous y croisons Roland C. Wagner, Yann Minh, Didier Cottier, et d’autres. Arrivé sur le lieu de la convention, Jérôme "globule" Lamarque me donne un coup de main pour connecter mon PC portable au Mac de Yann Minh afin de pouvoir récupérer la vidéo de la pièce de théâtre (2 giga, quand même). Et puis, c’est le moment des aux revoirs, désagréable sensation de fin de colonie de vacances. Je me retrouve ensuite dans la voiture de Sylvie, en compagnie de Mélanie Fazi (qui prendra un TGV à Avignon) et de Robert Sheckley. Tiens, amusant, je me rends compte à l’instant que, des occupants de la voiture, je suis le seul des quatre à ne pas avoir été primé lors de la soirée de gala. Après quelques bouchons du côté de Valence, nous arrivons à Lyon. Je prends le métro, j’arrive à la gare. Le car me ramène à Saint-Étienne. À dix mètres de chez moi, je croise un collègue qui me dit : « À demain ! ». Déjà ? Mon répondeur est plein de messages d’une gamine inconnue qui a dû se faire offrir un téléphone portable et qui m’a appelé par erreur. Ma plante verte a besoin d’eau. Mon petit frère m’a fait parvenir un ensemble de CD souvenirs de son mariage. Parmi les e-mails, il y en a un de mon père qui me souhaite ma fête...
    Bref, c’est la fin des vacances.


    Mardi, le 20 juillet 2004
    Plongée dans les ténèbres
    Plein de trucs curieux arrivés ces derniers jours.
    D’abord, une nouvelle qui m’a fait plaisir, sur l’instant : un copain qui déprimait depuis plus de deux ans suite à une rupture a retrouvé une petite amie. Content pour lui. Je demande des détails sur la miss. C’est une blonde de vingt ans. Ah... (il a plus de 15 ans qu’elle). Et, de la manière dont il me l’a décrite, elle est exactement comme son ex. Angoisse : l’histoire qu’il a vécue ne lui a vraiment pas servi de leçon ?
    J’ai aussi eu des nouvelles de D. Un message sur mon répondeur. Depuis sa sortie de l’hôpital, il y a des mois, il n’avait plus donné signe de vie. Je l’ai aussitôt appelé. Il avait l’air complètement stone au téléphone. Il dort toute la journée, sonné par les médocs. Pourtant, avec la fin prochaine de son arrêt médical, il a pris conscience d’arriver au bout du tunnel cotonneux dans lequel on le laissait traîner depuis un an. Welcome to the real world.
    Passage éclair de papa-maman. C’était sympa, ils étaient tout bronzés (la retraite, chez certains, ça signifie vraiment les vacances), et ça doit être la première fois qu’ils ont squatté dans mon nouvel appart.
    Mon père avait son appareil photo. Alors petite mise à jour du sculpturoblog. Profitez-en pour voir de jolies choses...
    À propos de « Jolies Choses », je vous conseille le blog de Virginie. Qui ça ? Indices : sexe, violence et drogue. Mais surtout des mots, des mots, des mots...
    Sans transition : l’alcool tue au volant, et pas nécessairement celui qui a conduit bourré. Et quand il ne tue pas... ça peut donner ça... (vous n’aviez pas vu les jolies choses avant ? tant pis pour vous, c’est aussi ça, la vraie vie.)
    Je crois que je vais passer à la nuit à écrire après des semaines à me contenter de bosser, mater des DVD et jouer sur l’ordi. C’est dingue, mais me faut-il l’électrochoc de me prendre une veste, voir des images fortes et lire des mots puissants pour retrouver l’essence de moi-même ?


    Dimanche, le 20 juin 2004
    Raku
    Au cours de cette semaine, j’ai eu le plaisir de revoir un sympathique enseignant-chercheur japonais. Je lui ai fait un peu visiter Saint-Étienne, et je crois que c’est sans doute la première fois que j’ai servi de guide, n’étant pas encore arrivé dans la ville depuis an. Toutefois, comme je m’intéresse à mon cadre de vie immédiat, il ne m’a pas été trop difficile de présenter quelques curiosités, quelques témoignages du passé minier ou quelques endroits bien agréables de la ville comme ces ruelles où les bouquinistes gardent des trésors ou ces places où il est si doux de prendre un repas en terrasse.
    Par ailleurs, j’aimerais bien un jour découvrir le Japon. J’ai failli y partir, il y a de cela quelques années à l’occasion d’une importante conférence, mais la date de soutenance de ma thèse m’a fait manquer ce rendez-vous. Alors j’assimile au quotidien certaines touches de culture de ce pays, que ce soit dans le domaine culinaire ou vidéo en allant de Kurosawa... au Capitaine Harlock de notre enfance, plus connu ici sous le nom d’Albator.
    Une nouvelle envie venue du Japon concerne la sculpture. Samedi dernier, je suis allé à une exposition et je suis tombé sous le charmes des œuvres en terre cuites à raku du sculpteur. Le raku est une technique apparue au Japon au XVIe siècle où les pièces, juste après cuisson au four, sont mises dans un récipient (une grosse poubelle par exemple) avec des matières combustibles comme de la sciure ou du papier pour être enfumées un certain temps. Le carbone présent va alors agir avec les matières et donner des effets de surface étonnants. En admirant les séries de têtes de rhinocéros et les bustes de samouraïs, j’écoutais le sculpteur et mon prof d’arts plastiques parler de cette technique raku, des terres plus ou moins chamottées, des engobes, des températures de cuissons, des mélanges d’oxyde et des aléas : le résultat final est presque toujours surprenant. Dans de telles conditions, l’artiste se doit d’être aussi alchimiste...
    Pour l’instant, je débute à peine dans la sculpture. Mes premiers essais présents sur le sculpturoblog sont le plus souvent des pièces en terre crue peintes à l’acrylique. Mais, qui sait, peut-être un jour prochain oserais-je aussi me lancer dans l’aventure du raku ?


    Jeudi, le 10 juin 2004
    Ne pas étouffer
    La fin de l’année universitaire annonce les vacances pour les étudiants mais une période particulièrement chargée pour les enseignants : préparation des sujets d’examen, correction des copies, dossiers de candidature à examiner, auditions des nouveaux candidats, bref, difficile de pouvoir faire un tout petit peu de recherche quand on est débordé par ses activités administratives et pédagogiques.
    Et c’est ce qui m’est arrivé. Et ce n’est pas fini. Je suis en train de terminer d’écrire un article pour une encyclopédie internationale, et j’ai bien du mal à réussir à avancer sa rédaction. Il est vrai que la chaleur suffocante n’est pas là pour m’aider : même si je résiste tant bien que mal à l’absence de climatisation, souvent un message d’alerte apparaît sur l’écran de mon ordinateur pour m’indiquer que la chaleur a atteint une valeur critique au sein des composants de la machine, aussi suis-je obligé de l’arrêter...
    J’ai aussi prévu de partir dans ma région natale à l’occasion du mariage de mon petit frère, samedi prochain. Et Saint-Étienne, depuis plus d’une semaine, est une ville dont les voies ferrées sont paralysées en raison d’une grève...
    Enfin, qu’importe... Durant cette période, pour ne pas me laisser étouffer par mes problèmes, j’ai quand même pris le temps de partir en Ardèche à l’occasion d’un week-end d’écriture avec l’ami Jean-Jacques. Même là, j’ai dû voler des heures sur mon sommeil afin de préparer des sujets d’examen. Et je ne regrette rien, à part le fait que mon ex-copine, malheureusement présente en ces lieux, ait tenté de m’empoisonner.
    Il y a aussi eu, dimanche dernier, une intéressante représentation théâtrale organisée sur le thème de Francis Bacon au musée d’arts modernes. Y assister en présence d’une ravissante compagnie avait été très... rafraîchissant.
    Hier et avant-hier, j’ai dîné avec Francis Valéry. Outre son indiscutable talent (assassiné) d’auteur, j’apprécie le personnage, cet attachant extraterrestre profondément humain, avec qui discuter autour de bonnes chères et boissons alcooliques est toujours un grand moment de partage d’idées (d)étonnantes. D’ailleurs, j’ai sans doute un peu trop bu et trop mangé ces derniers temps. Faudrait peut-être que je pense à surveiller mon alimentation... mais — gasp ! — samedi, il y aura le repas de mariage du frangin, ça ne va pas être simple...
    Et puis...
    Et puis à l’instant, les informations régionales viennent d’apporter un nouveau bol d’air dans mon univers. Des orages sont attendus en soirée, libérant la tension des cieux, et les agents de la SNCF locaux annoncent la fin de la grève avec un retour progressif à la normale en ce qui concerne la circulation des trains.
    Je respire...


    Samedi, le 20 décembre 2003
    Une semaine de folie !
    Vendredi 12. Ça y est ! Il est 10 heures du matin, on vient enfin de me livrer une partie de mes meubles... une table et des chaises, ouf ! Je file acheter des bricoles et je fonce à la gare de Châteaucreux où je viens accueillir André-François qui va passer le week-end à Saint-Étienne. Sur le chemin, je passe mes clés et mon plan de la ville au Capitaine, lui indique ce qu’il y a à manger dans le réfrigérateur et je retourne à toute vitesse à la faculté où je dois faire passer une série d’examens oraux de rattrapage.
    Le soir, je retrouve André-François qui a passé son après-midi au Musée d’Art Moderne ainsi qu’à découvrir la ville. Un coup de fil. C’est Jean-Jacques. Avec son amie, nous allons dîner dans un curieux restaurant oriental familial. Les brochettes, merguez et salades, accompagnées de frites (?!), suffisent à nos estomacs, A.-F. a bien du mal à terminer son couscous.

    Samedi 13. Je pars sur la pointe des pieds à l’atelier d’arts plastiques. J’en reviens avec une nouvelle sculpture en forme de dragon. A.-F. a passé la matinée à écrire (et à dormir aussi, quand même...). D’un pas léger, nous nous promenons dans la ville, nous poussons vers l’ouest, jusqu’à l’ancienne mine transformée aujourd’hui en musée, puis passons par des petites rues jusqu’à revenir chez moi pour déjeuner, puis reprenons notre visite dans l’après-midi en allant vers l’est et le sud, le Jardin des Plantes (bien mal nommé), la Maison de la Culture et son point de vue sur la ville aux bâtiments hétéroclites, le cours Fauriel... puis rebroussons chemin et tentons de rejoindre le centre à travers Saint Roch. Nous passons à côté de monuments dont de joyeux plaisantins ont habillé les statues de quelques vêtements et arrivons devant le Musée d’Art et d’Industrie. Des cycles, des armes et des rubans... L’esthète A.-F. n’est pas très chaud pour visiter ce musée-ci. Le bâtiment des Beaux-Arts et son jardin... Nous nous étonnons du fait que la Ville sache si peu mettre en valeur ce qui fait sa fierté. Avec la vente des sapins de Noël, Saint-Étienne a un agréable aspect forestier. Nous retournons chez moi, je suis appelé pour une soirée avec des collègues tandis qu’A.-F. va chez Jean-Jacques et son amie. Lorsque je les retrouve, je ne suis pas bien frais : je n’ai guère l’habitude de boire de l’alcool et certains vins liquoreux m’ont pris en traître.

    Dimanche 14. Réveil à l’aurore sans aucune trace de la gueule de bois de la veille. Pendant qu’A.-F. dort du sommeil du juste, je poursuis ma sculpture en dragon. Puis il est l’heure de faire de courses avant l’arrivée d’A. & J.-J. et de préparer le repas. Beignets de crevettes et olives en entrée, servis dans ma nouvelle vaisselle asiatique, et cuisine au wok (champignons noirs et parfumés, soja, crevettes, noix de Saint-Jacques, riz), et beignets à la pomme et à la banane pour le dessert (qui ont mis bien du temps à cuire, je ne suis pas encore très à l’aise avec ce nouvel instrument de cuisine). Après le repas, nous avons discuté bouquins, le temps est bien vite passé, et A.-F. a dû reprendre ses affaires, direction la gare de Châteaucreux et retour à Lyon en car SNCF.

    Lundi 15. Rien de particulier : préparation d’un cours pour le lendemain matin... Je suis à la bourre, j’avais prévu d’avancer un peu au cours du week-end. Je fais des gâteaux : deux cuisinés au four à micro-ondes (celui à la noix de coco et un autre amande-chocolat) et un troisième, inspiré par l’actualité, appelé « gâteau Bagdad » (dont je vais tâcher de donner la recette demain).

    Mardi 16. Réveil à deux heures du matin pour terminer mon cours. Je pars à l’Université avec mes deux gâteaux cuisinés au four à micro-ondes. Tout se passe bien, on me souhaite un joyeux anniversaire en vrai ou par courrier électronique, après le déjeuner au restaurant universitaire, je fais goûter les gâteaux à mes collègues du laboratoire. Je rentre chez moi en début d’après-midi, passe vite faire des courses, m’occupe de la cuisine. À nouveau, de la nourriture asiatique, avec, cette fois-ci, des nouilles chinoises. Et du gingembre aussi (ça avait manqué au cours du repas du dimanche). Ainsi que des fruits (clémentines, litchis & mangue).
    Mes invités arrivent peu après 19 h 30, comme convenu. Je sers les cocktails, vins et jus de fruits... Après quelques tentatives maladroites, tout le monde parvient plus ou moins à se servir des baguettes. Un copain passe en revue mes CD et décide de jouer au DJ. Au moment du dessert, deux amies s’affairent autour du gâteau afin de le recouvrir des 31 bougies. Cette soirée des plus charmantes se prolonge jusqu’à une heure du matin, mais nombre d’entre nous ont cours en matinée (ils sont presque tous, tout comme moi, de jeunes enseignants), aussi est-il l’heure de se dire au revoir.

    Mercredi, Jeudi, Vendredi... Guère le temps de rattraper mon manque de sommeil. Nouveau réveil vendredi à 2 heures du matin afin de terminer un article à envoyer à une conférence internationale. Mais le vendredi soir, je quitte le laboratoire avec la satisfaction d’avoir terminé en beauté mon travail... Je reprendrais les préparations de nouveaux cours et corrections de copies d’examen l’année prochaine.
    En attendant, je m’en vais passer quelques jours auprès de ma famille, quelques jours de vacances que je n’aurais certainement pas volés !


    Dimanche, le 12 octobre 2003
    Avis spécial : tribute to J.-J.
    Pendant des années, à ceci depuis le milieu des années soixante-dix, Jean-Jacques Girardot plaçait ses nouvelles dans tous les supports de publication disponibles : fanzines, revues, recueils...
    Mais cet auteur restait trop rare et n’avait pas encore publié son recueil de textes. Cette chance allait lui être donnée en 2001 lorsque les membres du jury du prix Alain-Dorémieux, réuni aux Utopiales de Nantes, firent de Jean-Jacques Girardot leur lauréat. En effet, le prix Alain-Dorémieux a pour objectif d’aider un « jeune » auteur en lui permettant d’éditer son premier recueil de nouvelles (ou son premier roman).
    C’est ainsi que Jean-Jacques put sortir, l’année suivante, ses Dédales virtuels (Éditions Imaginaires Sans Frontières).
    Le jury du prix Alain-Dorémieux ne s’était pas trompé : l’année suivante, au cours de la convention nationale de science-fiction organisée à Flémalle (en Belgique), une nouvelle inédite extraite de ce recueil et intitulée « les Visiteurs de l’éclipse – Gris et amer (1/2) » obtint le prix Rosny ainé (ex æquo avec une nouvelle de Sylvie Lainé, prix Alain-Dorémieux 2002 !), salué ainsi par les lecteurs de science-fiction.
    Et enfin, tout récemment, Jean-Jacques s’est vu décerner le Grand Prix de l’Imaginaire pour son recueil, récompensé ainsi par un jury composé pour sa plus grande partie de professionnels du milieu tels que des auteurs et des directeurs de collection.
    Par ailleurs, en plus de ses qualités d’auteur, Jean-Jacques est un homme d’une énorme gentillesse, quelqu’un d’attachant, de cultivé et d’un peu fou, quelqu’un avec qui j’ai pris beaucoup de plaisir à écrire une nouvelle, mais aussi quelqu’un de sensible que j’ai stupidement blessé, grosse nouille que je suis, parce qu’un jour, après une semaine stressante, j’étais sur les nerfs...
    Voilà, petit hommage à Jean-Jacques Girardot, parce qu’il le vaut bien !


    Dimanche, le 7 septembre 2003
    Compte-rendu (bien singulier) de la XXXème Convention nationale de Science-fiction française
    1. Introduction

    Ça l’air d’un film :

    Sara et la Convention perdue

    ...mais, non, il s’agit de la convention S.-F. nationale de 2003, ou plutôt de la « Convention transnationale d’imaginaire francophone » puisque celle-ci s’est déroulée du 28 au 31 août 2003 au Centre wallon d’art contemporain de la Châtaigneraie, à Flémalle, au sud de Liège.
    Une convention hors norme, en quelque sorte, puisque hors de France (même si quelques conventions S.-F. avaient déjà eu lieu auparavant en Belgique ou en Suisse) mais aussi hors du simple domaine de la science-fiction car les autres genres de la littérature de l’imaginaire (fantasy et fantastique, et même polar) étaient aussi à l’honneur.
    Hors norme enfin par le jeu de rôles dans lequel se sont retrouvés plongés les participants et invités à la convention.


    2. Au cours du mois de juillet...

    Dans un document attaché à un courrier envoyé par Sara Doke, il est indiqué :
    « Joueur : Méreste, Fabrice
    Groupe : Agents du Vatican (représentants des gardiens de l’Aggartha)
    Membres : Jean-Claude Dunyach, Fabrice Méreste
    Alliés : Personne !
    Ennemis : Tout le monde
    Signe distinctif : chemise blanche et accessoire noir (n’oubliez pas que vous êtes des prêtres) (...) »
    Sont aussi indiqués les personnages connus et reconnus, missions et historique.
    Ouh là ! Je ne comprends pas grand chose, c’est la première fois que je participe à un jeu de rôles. Bon, ça peut être drôle. Je mets dans mon sac de voyage un jeans noir et une chemise blanche...


    3. Jeudi 28 août 2003 : le départ

    Jean-Jacques Girardot, son fils Alain, et moi-même, à savoir les Stéphanois de la Gang, retrouvons les Lyonnais chez Sylvie Lainé à 7 heures du matin.
    Tout le monde est déjà là (André-François Ruaud, Gizmo Mergey, ainsi qu’un fan et auteur suisse prénommé Vincent) mais ce n’est pas pour autant que nous partons pour la Belgique : nous discutons entre copains en prenant le petit déjeuner.
    Les Stéphanois prennent place dans la voiture de Jean-Jacques et les autres (Sylvie, Vincent, André et Gizmo) dans la Gizmobile, nous voilà enfin sur le départ alors que le jour tarde à se lever : nous ne sommes plus habitués aux gros nuages gris après cette canicule.
    Nous quittons la région Rhône-Alpes, traversons la Bourgogne, entrons en Champagne-Ardenne, passons par la Lorraine (avec nos sabots) et déjeunons à Luxembourg où Georges, un ami d’André-François qui travaille dans cette ville, nous montre quelques bien beaux endroits le temps d’une visite-éclair.
    Nouveau changement de frontière : la Belgique. Le chemin semble long pour aller jusqu’à Liège. Jean-Jacques quitte l’autoroute à un moment pour prendre de l’essence dans une bourgade appelée « Vaux-sur-Sûre ». Ce nom curieux nous rappelle la blague au sujet des manifestations de mai 68 à Bruxelles : du côté des étudiants, on criait : « CRS, SS ! » et du côté des forces de l’ordre : « Étudiants, -diants, -diants ! »
    Liège nous accueille sous une pluie battante. Nous suivons la voiture de Gizmo. Nous arrivons en centre-ville, tournons, hésitons... il est dur de trouver son chemin lorsque les panneaux sont difficiles à voir ou lorsqu’une route prévue dans l’itinéraire est barrée.
    En fin d’après-midi, nous parvenons enfin à l’hôtel, à Rocourt, dans la périphérie de Liège. Nos chambres ont bien été réservées. Mais c’est Anne Smulders qui a nos factures (et le numéro du code pour ouvrir le portail de nuit). Elle a bien fait : arrivés trop tard, nous n’aurions pu trouver quelqu’un à l’accueil de l’hôtel. Nous nous rendons au lieu de la convention, et le chemin n’est pas moins simple que pour aller jusqu’à l’hôtel (doux euphémisme).
    Il pleut, il fait froid, nous sommes fourbus. Je ne remarquerai la beauté de la Châtaigneraie que plus tard, petit manoir entouré d’un parc qui n’est pas sans évoquer le Moulinsart de Tintin.
    Nous avons manqué le programme de l’après-midi, tant pis. Dommage pour la conférence de l’auteur britannique Brian Stableford sur « l’Imaginaire du XIXème siècle », celle de Patrick Marcel sur le fantastique (auteur, entre autre, du guide Atlas des brumes et des ombres sur le Fantastique en Folio S.-F., ah, ben non, en fait, cette conférence n’a pas eu lieu m’a-t-on rapporté), et la rencontre avec Jean-Marie Buchet, cinéaste et historien du cinéma au sujet de « Cinéma et Science-fiction ». De toute manière, les conventions, ce n’est pas seulement assister à une série de rencontres, conférences, tables rondes et débats, c’est aussi et surtout l’occasion de retrouver des copains, de rencontrer des auteurs, de faire de nouvelles connaissances avec des personnes qui partagent le même intérêt pour la science-fiction, ou, d’une manière plus globale, pour la littérature de l’imaginaire.
    À l’accueil, c’est Jean-Claude Dunyach, mon partenaire dans le jeu de rôles, qui s’occupe de la caisse : tickets repas et « delsemmes » pour les boissons. Comme l’année passée, les bières et cafés se paient avec une monnaie de singe : le delsemme, en l’honneur de Serge, cet auteur de S.-F. liégeois récemment disparu.
    À peine le temps de dire bonjour aux copains présents, de jeter un coup d’œil aux œuvres exposées à l’étage (sculptures, peintures et collages d’inspiration science-fictionnelle ou fantastique) et c’est déjà l’heure de dîner (ou plutôt de « souper » car, en Belgique, le terme « dîner » s’applique à ce que nous, Français, appelons le « déjeuner »). Nous nous retrouvons sous une grande tente pour nous restaurer : soupe, puis boulet (?) de viande et... frites, bien entendu, et enfin dessert ou fromage, je ne me rappelle plus.
    Il est bien tard lorsque nous avons terminé de manger, la conférence prévue par le professeur Tassilo Von Töplitz est reportée au lendemain.
    Vincent, notre nouvel ami helvète, plutôt que d’aller dormir à l’auberge de jeunesse, souhaite rester en compagnie de la Gang, il partagera donc ma chambre pendant ces trois nuits. Retour à l’hôtel (en suivant les voitures de ceux qui connaissent le chemin), puis dodo...


    4. Vendredi 29 août 2003

    Petit déjeuner dans la salle à manger de l’hôtel. Les habitués (qui sont déjà debouts) occupent les lieux : Raymond Milési, Pierre Stolze, Alain Huet, Jérôme Baud...
    Nous suivons les voitures pour arriver jusqu’au lieu de la convention.
    Assemblée générale de l’association Infini.
    [J’échappe pour un moment à la convention car je dois retrouver un de mes meilleurs amis que je n’ai plus vu depuis plus de... dix ans, ami que j’avais connu au temps d’un stage réalisé à Seraing, ville voisine de Flémalle. Cet ami, Africain d’origine rwandaise, est justement de passage aux Pays-Bas et en Belgique, et il a pu s’arranger pour venir à Liège au moment où j’étais aussi présent. Vers 11 heures, ce sont les retrouvailles. Avec un de ses compatriotes habitant maintenant la région, nous quittons Flémalle en voiture pour le centre de Liège, déambulons dans les rues du « Carré » et nous décidons d’aller manger dans un restaurant de poissons. Le temps est bien trop court pour se raconter les milliers de choses qui nous sont arrivées et que nous n’avions pu communiquer ni par courrier postal ni par courrier électronique. Juste le temps de faire un tour à la cathédrale de Liège où je tenais temps à revoir la sublime statue de l’ange déchu sur la Chaire de la Vérité de Guillaume Geefs.
    Mon ami doit prendre le train pour aller à Bruxelles, il faut déjà se dire au-revoir, je suis raccompagné à Flémalle...]
    J’arrive à la Châtaigneraie alors qu’André-François Ruaud débute sa conférence sur l’initiation à la fantasy. Devant moi, je reconnais quelqu’un de dos, en chemise écarlate, assis à côté de Gizmo : Gilles Dumay, directeur de la collection Lunes d’Encre de Denoël (et également auteur sous pseudonyme).
    Au gré de mon humeur, j’assiste à des conférences (Joseph Altérac remplaçant Tassilo Von Töplitz pour nous parler de « Terre Creuse et Monde souterrain » et du fameux « roi du monde »), je vais voir les livres neufs ou d’occasion proposés à la vente (j’en profite pour compléter ma collection Histoires, l’anthologie de science-fiction du Livre de Poche), je participe sans trop comprendre au jeu de rôles (où semblent beaucoup s’amuser le jeune Alain Girardot et Sylvie Lainé), j’écoute Gilles Dumay parler de télétravail (il vit à présent dans un coin perdu des montagnes de Thaïlande et exerce ses fonctions depuis un cyber-café), j’échange quelques mots avec Thomas Day au sujet du Double Corps du Roi (aux Éditions Mnémos) qu’il a écrit en collaboration avec mon copain Ugo Bellagamba...
    Repas. En face de moi, à table, Raymond Milési n’est qu’à moitié content du plat de rechange qui lui a été servi au lieu des haricots, légumes qu’il abhorre (qu’a-t-il eu à la place, des concombres cuits ?!).
    Après le repas, Raymond prend sa guitare et nous gratifie d’un concert (chansons parodiques avec paroles de sa composition) mais certains d’entre nous ont bien du mal à en profiter en raison de la fatigue.
    Retour à l’hôtel, dodo.


    5. Samedi 30 août 2003

    P’tit dèj’. Voiture. Flémalle.
    Présentation des candidatures pour les conventions 2004 et 2005. On prend les mêmes et on recommence : la convention de 2004 sera organisée par Jérôme Baud et aura lieu à l’Isle-sur-la-Sorgue (comme en 2000, première convention à laquelle j’avais participé), la convention de 2005 sera organisée par l’équipe d’Alain le Bussy à Tilff (à nouveau en Belgique, comme en 2002, où je n’avais pu être présent pour cause de rédaction de thèse).
    Conf’versation sur la « structure du conte » animée par Claude Mamier et Philippe Dulauroy, deux personnes qui décident de mener le projet assez fou de raconter et collecter des contes pendant près de trois ans (voir leur projet ici). Conférence sur les OVBI présentée par Jean Etienne. Non, je n’ai pas dit les OVNI mais bien OVBI : Objets Volants Belges Identifiés. À propos, saviez-vous pourquoi il y a tant d’OVNI recensés en Belgique ? Il paraît que c’est un des pays les plus brillants de la Terre car les autoroutes y sont éclairées... Et ce n’est pas une blague. Revenons aux OVBI. Historique et petit cours de physique sur les lifters, étranges dispositifs qui parviennent à voler à l’aide d’une haute tension. Nous assistons à une démonstration surprenante de cet engin.
    Après le repas (buffet froid), débat sur « l’Histoire de la S.-F. » animé par Jean-Claude Vantroyen, Jean-Pierre Fontana et Jean-Claude Dunyach.
    Je croise Sara Doke qui s’inquiète de la disparition de Gilles Dumay (qui est l’invité mystère) et d’André-François Ruaud. Ces derniers étaient à Liège à la recherche d’un distributeur de billets acceptant les cartes bancaires du type dont est pourvu le Gillou.
    Autres conférences et rencontres, je ne comprends toujours rien au jeu de rôles, je m’accroche un bout de plastique vert fluo autour du poignet afin d’indiquer que je participe à la murder party. Je repère Michel Pagel qui est lui aussi affublé de ce signe distinctif mais, peine perdue, nos missions n’ont rien en commun, nous avons l’impression qu’il y a plusieurs histoires indépendantes emmêlées dans ce jeu de rôles.
    André-François et Gilles sont de retour. Le débat sur « la Guerre des Étiquettes » peut débuter. Il ne sera pas animé par Catherine Dufour (qui n’est pas encore là en raison d’un problème de voiture) mais par Patrick Marcel (qui traduit aussi les propos de Brian Stableford). Le débat est très intéressant. Brian Stableford nous parle des attentes des éditeurs (« écrivez-nous la même chose, donc le même genre, parce que ça marche ! ») et des envies des auteurs ; l’idéaliste Gilles Dumay de la nécessité commerciale de présenter le genre des livres (science-fiction, fantasy avec nains de jardin, fantasy sans nains de jardin...) mais que ce qui compte, selon lui, est de publier et défendre un auteur et une œuvre, qu’importe son étiquette ; André-François Ruaud et Patrick Marcel, tous deux auteurs d’un guide respectivement sur la fantasy et le fantastique commandés par... Gilles Dumay (j’en profite pour saluer Francis Valéry, auteur du guide de lecture sur la science-fiction dans la même collection qui n’a malheureusement pu venir pour des raisons de santé... nous te souhaitons un prompt rétablissement, Francis !), évoquent les difficultés qu’ils ont eu à définir les genres (fantastique, science-fiction, fantasy) et à classer des textes dans l’un ou l’autre de ceux-ci, certains relevant de la fusion des genres...
    Nous quittons ensuite la Châtaigneraie pour aller au Préhistosite, non loin de là. Et c’est dans la reconstitution d’une caverne qu’ont lieu les remises de prix, dont le prix Rosny Aîné (auteur de la Guerre du feu), prix dont s’occupe Joseph Altérac et qui est établi selon le vote des lecteurs afin de récompenser le meilleur texte francophone de science-fiction de l’année écoulée.
    Roulement de tambour...
    Le prix Rosny de la nouvelle de science-fiction est attribué à... Jean-Jacques Girardot pour « Gris et amer, les Voyageurs de l’Éclipse » (extrait de son recueil de nouvelles Dédales virtuels paru aux Éditions Imaginaires Sans Frontières), ex æquo avec Sylvie Lainé pour « Un signe de Setty » (dans un numéro de la revue Galaxies). Trop de bonheur : il s’agit de textes que j’avais lus et vraiment beaucoup aimés, et en plus, ce sont des copains... En recevant leur trophée (la sculpture en forme de crâne de mammouth), Sylvie et Jean-Jacques se prettent à un étonnant jeu de duettistes. Ne s’agirait-il que de la même entité implémentée dans deux corps différents ?
    Prix Rosny du roman attribué à Joëlle Wintrebert (hélas absente) pour Pollen.
    Prix Merlin (équivalent en fantasy de ce qu’est le Rosny pour la science-fiction) de la nouvelle attribué à Jess Kaan pour l’Affaire des Elfes Vérolés.
    Prix Merlin du roman attribué à Lea Silhol pour « la Sève et le Givre » (qui, comme Joëlle, est aussi absente).
    Les auteurs de fantasy se sont vus remettre de jolies planches : un crayonné pour Jess Kaan qui avait bien du mal à cacher son émotion et une peinture pour Lea Silhol.
    Prix Versins (du plus mauvais jeu de mots réalisé pendant la convention) attribué à Pierre Stolze. Contexte : la convention avait pour sous-titre « Sara Jones et la Convention perdue ». Et il y eut effectivement beaucoup de problèmes pour trouver à la fois l’hôtel et le lieu de la convention, dans ce petit coin de Wallonie. Le jeu de mots de Pierre, fort à propos, fut ainsi : « Où wallons-nous ? ». Pierre s’est vu remettre un magnifique... euh... bidule... un machin avec plein d’hélices de couleurs que je me rappelle avoir déjà eu quand j’était tout petit.
    Apéritif. Discussions par petits groupes : Gilles Dumay, André-François et Patrick Marcel parlent entre eux de plein de textes et d’auteurs qui me sont inconnus, Gizmo et Éric Henriet discutent d’uchronie, Sylvie et Jean-Jacques taillent la bavette avec les 42 (Ellen Herzfeld et Dominique Martel), Catherine Dufour vient d’arriver, certains s’essaient à la bière « préhistorique » faite maison (qui, une fois ouverte, se déverse follement en mousse)...
    Retour à la Châtaigneraie, c’est le dîner de gala.
    Sara Doke est habillée en créature angélique. D’autres vont se changer au cours du repas. Vincent, à côté de moi, dégouline de faux sang. Je devrais le regarder avec appétit, m’étant déguisé en vampire, mais c’est plutôt à la serveuse largement décolletée à qui j’ai lancé un « vous êtes à croquer, mademoiselle ! » qui retient mon attention. J’ôte mes dents de Dracula pour manger. Après la soupe aux orties et le saumon, nous avons droit à de l’agneau (argh, une gousse d’ail, on veut ma mort !) et, en dessert, un machin-truc-chose au nom imprononçable pour un non-Belge qui ressemble à une sorte de grosse poire cuite au jus.
    Pendant le repas, vente aux enchères d’objets improbables animée par Georges Pierru (dans le rôle du commissaire priseur) et Jérôme Baud. Jean-Jacques Girardot s’en sort plutôt bien : cette année, son fils Alain ne l’a pas ruiné en achetant toutes les bêtises dont il avait envie.
    Tout le monde (ou presque) se déguise : André-François en cadavre élégant à canotier, Michel Pagel en Mort rouge à faux, il y a aussi des men in black et des extraterrestres, des cow-boys et des indiens, des créatures monstrueuses diverses et variées (je vous invite à voir le site de Matthieu Walraet pour vous faire une idée), ceux qui ne se sont pas déguisés se retrouvent avec des masques ou casquettes ridicules.
    Jean-Jacques Girardot et son fils partent se coucher. Nous convenons de l’heure de départ pour le retour à neuf heures, il ne faut pas oublier que lundi 1er septembre, c’est la rentrée pour Alain (et aussi pour moi et mes collègues enseignants). Tant pis pour le jeu « S.-F. again fascism » et le décrochage de l’exposition, et tant pour avoir si peu profité de Liège.
    Jacob Durieux est aux platines mais il n’y a pas réellement de bal costumé. Le sol caillouteux de la tente ne s’y prête d’ailleurs guère et nous aidons à débarrasser les tables.
    Gizmo ramène à Rocourt de bien curieux personnages : le maquillage blanc d’André-François s’en va par plaques et le faux sang n’en finit pas de couler du visage de Vincent. En se démaquillant à l’extérieur de la chambre d’hôtel, Vincent manque même de provoquer une crise cardiaque, ayant fait très peur à un touriste japonais noctambule.


    6. Dimanche 31 août 2003 : le retour

    Petit déjeuner en compagnie de Peter Motte (personne d’autre n’est debout si tôt). Ce traducteur néerlandophone s’est chargé de nous faire connaître des auteurs flamands durant la convention, notamment à travers la distribution d’un hors série en français de la revue littéraire trimestrielle De Tijdlijn (la Ligne de Temps).
    Il est presque neuf heures, Jean-Jacques n’est toujours pas descendu à la salle à manger alors que je suis prêt à partir. Je frappe à la porte de sa chambre. Il vient à peine de sortir du lit. Bon, pendant qu’il se prépare, je regarde les dessins animés à la télévision en essayant de ne pas réveiller Vincent.
    Jean-Jacques arrive enfin, et c’est parti. Le mauvais temps qui nous avait accompagné tout au long de la convention a laissé place au soleil.
    Le retour nous semble long jusqu’au Luxembourg et à la France.
    Nous nous arrêtons sur une aire d’autoroute pour déjeuner et je prends la relève au volant. Je conduis sur la majeure partie de l’autoroute, Jean-Jacques s’assoupit à côté de moi, Alain semble bien sage à l’arrière. Nous sommes à Saint-Étienne en fin d’après-midi.
    Voilà, c’était une bien belle convention, riche en émotions, en rencontres et en prix... Encore merci aux organisateurs : Sara, Anne et Jacob. Et à l’année prochaine à l’Isle-sur-la-Sorgue !


    Vendredi, le 15 août 2003
    Ah, vivre avec ou sans les autres ? Et quels « Autres » ?
    Hier, je suis allé rendre visite à D., un ami qui s’est retrouvé en situation d’hospitalisation d’office après avoir tenté de tuer son frère à coups de couteau.
    A priori, D. va bien. Certes, ses paroles sont un peu embrumées par les anxiolytiques et neuroleptiques mais il occupe la chambre la plus spacieuse du pavillon où il est interné, il a le droit de recevoir des coups de fil et d’en passer et il peut également avoir des visites.
    Pourtant, petit à petit, j’ai revu mon jugement : D. ne va pas bien du tout.
    D’abord, D. sait très bien que s’il quitte l’hôpital, il va se retrouver dans un autre établissement, celui-là réellement carcéral, car, même s’il n’y a pas eu de plainte déposée par son frère (très légèrement blessé) ou ses parents, l’État se porte partie civile dans cette histoire et il risque jusqu’à sept ans de prison.
    Ensuite, D. n’a toujours pas débloqué les choses dans son esprit. Il se sent toujours victime d’un coup de folie, de la situation, de ce qu’il a ressenti comme une agression de la part de son frère, et il a tendance à ignorer la gravité de son geste. Lui, qui est si religieux, considère que Dieu l’a mis à l’épreuve et se sent maintenant perdu. Cependant, s’il parvenait à prendre conscience de son acte potentiellement meurtrier et de la portée de ce dernier, il y a fort à parier que la culpabilité l’entraînerait à une auto-dépreciation absolue, une dépression, un suicide...
    D’ailleurs, D. m’a confié que sa relation avec les psychiatres et soignants restait dans une impasse. Sa situation matérielle a évolué jusqu’à atteindre le maximum de droits accordés à quelqu’un retenu en hôpital contre son gré, mais sa situation intellectuelle semble ne pas avoir avancé d’un pouce.
    Enfin, et c’est sans doute ce qui, a posteriori, m’a fait le plus craindre pour son évolution, D. reste toujours entouré par sa « communauté ». D. était seul lorsque je suis venu le voir mais au bout d’une heure, S., une autre amie est passée lui rendre visite. S., jeune et jolie, lui apporte des bouquins. Les livres sont le plus souvent des contes pour enfants car D., avec ses médicaments, ne parvient pas trop à se concentrer sur des histoires complexes. En discutant à trois, j’ai appris que S. qui, a vingt-cinq ans, poursuit encore ses études, s’était mariée à l’âge de vingt-deux ans. Cela aurait dû me mettre la puce à l’oreille... Nous sommes allés dans le jardin du pavillon, toujours entouré de grillage et d’yeux nous surveillant, bien entendu, pour poursuivre notre conversation. C’est alors qu’est arrivé M., la cinquantaine, visiblement très proche de D., cheveux poivre et sel, un joli hâle mis en valeur par des habits blancs, et une verve sans faille... Pour moi, instinctivement, M. avait tout de l’idée que je me faisais d’un gourou. Pendant des années, D. était venu les samedis lui prêter main forte pour l’aménagement de sa maison. S. et moi nous sommes alors présentés à M. et avons indiqué comment nous avions connu D. Et très vite, la religion est apparue dans nos propos. D. et S. s’étaient rencontrés à la sortie d’une « église », église dont le nom complexe m’était inconnu. Sourire pincé de M. à l’évocation de ce groupe religieux. S. explique que son mari et elle ne se rendent plus à cette église car elle a très mal vécu son passage dans celle-ci, en particulier parce que son mari est pentecôtiste et que dans l’église où ils allaient, il y avait des oppositions dogmatiques importantes, notamment sur le fait de renier les dons de l’esprit. Moi, j’observais cette conversation un peu ahuri. M. m’a alors demandé à quelle église je me rendais (ou « j’appartenais ? ») et je lui ai répondu que j’étais catholique romain, ce qui n’a pas manqué de le surprendre. Mi-sérieux, M. a demandé à D. : « Tu fréquentes un catholique romain ?! »
    Je n’ai pas souhaité préciser que j’étais catholique parce que je croyais en Dieu et que le catholicisme était ma religion de baptême même si, contrairement à eux, cela n’avait pas d’influence sur certaines sphères de ma vie personnelle... en effet, comment prétendre être scientifique si on considère les allégories bibliques comme des faits véritables ? comment mener une vie sexuelle dans le respect de son partenaire sans préservatif ? De tout mon être, je m’oppose farouchement aux décisions du « Saint Père ».
    Et là, tous les petits couacs de ma relation d’amitié avec D. m’ont sauté à la figure : il me prêtait des livres religieux mais ne voulait que très difficilement lire ceux que je lui conseillais, il ne m’accompagnait au cinéma que si le film était en accord avec ses convictions et surtout... il ne pouvait envisager de relations intimes avec des personnes du sexe opposé que s’il agissait d’une fille (1) qui partageait la même croyance que lui et (2) qui serait son épouse.
    Voilà pourquoi S. s’était mariée si jeune.
    La communauté, rien que la communauté.
    Fonctionnement en vase clos.
    Attachement rigoureux à la doctrine, et une certaine intolérance vis-à-vis de ceux qui ne partagent pas les mêmes convictions.
    Dans mon dictionnaire, c’est ce qui définit une secte.
    Oui, si j’avais été admis dans la sphère d’amitié de D., c’est simplement parce que j’avais suivi à un moment donné son « groupe d’étude de la Bible » (lorsque, dans le cadre de l’écriture de mon roman de science-fiction, je faisais des recherches sur certains groupes religieux « chrétiens » et leur interprétation de la Bible). Puis j’avais fait connaître à D. les randonnées en roller, ce qui l’avait fait un peu sortir de son micro-monde.
    Même si tes frères parlent constamment d’amour, avec les contraintes qu’ils t’imposent, ou que tu t’imposes, D., à plus de vingt-cinq ans, tu n’as jamais aimé et été aimé de la façon la plus intime qui soit. Et le jour où tu as porté la main sur ton frère de sang, c’est parce que lui, avec lequel tu ne peux t’entendre parce qu’il refuse tout de cette communauté étouffante et castratrice qui est toute ta vie, tu t’estimais dans ton droit, tu te croyais dépositaire de la loi, tu étais là pour le punir d’avoir abusé du téléphone parce que ton jeune frère appelait... sa copine.
    Oh, D., combien de temps mettras-tu à faire le chemin qui te fera prendre conscience du fait que tu as agi sous le coup de la colère et de la jalousie ? Comment peux-tu guérir si les amis qui viennent te soutenir ne sont que les membres de cette communauté aux préceptes t’empêchant de mener une vie harmonieuse ?
    Quel gâchis.
    Cette visite, sans doute la dernière avant longtemps puisque je quitte Lyon dans quelques jours, m’a laissé un goût bien amer.


    Mardi, le 12 août 2003
    Ah, vie au calme, de vendredi à lundi...
    Week-end en Ardèche avec mon ami stéphanois Jean-Jacques Girardot. Nous avons travaillé sur une nouvelle steampunk qui sera la suite de celle à paraître à la mi-septembre dans l’anthologie Passés recomposés des éditions Nestiveqnen.
    En fait, écrire une histoire d’uchronie (ou encore : « qu’aurait été le passé si quelques événements s’étaient produits différemment ? ») demande énormément de travail de recherche. Et là, Jean-Jacques a fait très fort puisqu’il avait téléchargé quelques sites intéressants les jours précédents et mis tout ça sur une grosse machine.
    Arrivés dans ce petit coin perdu à la fraîcheur agréable (Lyon était une ville étouffante, ces jours-ci), nous avons pu mettre nos ordinateurs en réseau et travailler sur notre petit web local, après que Jean-Jacques a installé un outil de recherche adapté pour tirer au mieux parti des données recueillies.
    Au final, nous n’avons pas fait beaucoup de balades dans la forêt (ils ne sont pas très sportifs, mes copains), pas encore écrit une ligne du texte mais l’histoire prend forme petit à petit, l’univers s’enrichit, la gestation est longue mais nous promet un beau bébé...
    Donc un week-end vraiment agréable où nous avons fêté l’anniversaire de Jean-Jacques, ce qui m’a donné l’occasion de préparer à nouveau une charlotte aux poires (recette décrite en post du 27/07/2003).
    Bon, tout ça m’a un peu fait oublier mes problèmes divers à Lyon (l’appartement à faire visiter, les plombiers, le copain en hôpital psychiatrique), au boulot (les travaux de recherche à terminer avec mon équipe de Lyon, les nouveaux cours à préparer à Saint-Étienne), à Saint-Étienne (le parquet à refaire dans mon nouvel appartement, le déménagement)... auxquels se sont rajoutés dernièrement des problèmes de santé (je ne pense pas que ce soit grave, mais un médecin généraliste n’a su me dire de quel mal curieux je souffrais, aussi m’a-t-il dirigé vers un spécialiste que je dois voir cet après-midi).
    Enfin, rien de bien méchant, tout se gère petit à petit, et je pense que tous ces petits soucis seront réglés à la fin du mois, date à laquelle je m’installerai pour de bon dans mon chez-moi, à Saint-Étienne...


    Dimanche, le 3 août 2003
    (Le coût de l)a vie
    Vendredi, j’ai mis à peu près une heure pour aller de chez moi... à chez moi. Enfin, de mon nouveau chez moi, à Saint-Étienne, à mon chez-moi actuel, à Lyon. Dix minutes pour aller de l’hypercentre de « Sainté » à la gare de Châteaucreux, trois quarts d’heure en car (il n’y a plus de train en ce moment pour cause de travaux) et un peu plus de cinq minutes de métro depuis Perrache pour rejoindre le centre de la Presqu’île de Lyon où j’habite encore jusqu’à la fin du mois.
    Il y a encore quelques travaux à faire dans le loft que je vais occuper, aussi ne puis-je pas encore emménager, mais j’apprécie le fait de goûter petit à petit à mon nouvel environnement, d’autant que j’ai encore pas mal de choses à régler à Lyon, en particulier des travaux de recherche à terminer avec mon ancien directeur de thèse, sans compter que je dois préparer mes nouveaux cours, et ces derniers vont démarrer dès le début de septembre... Oups !
    Vendredi soir, à Lyon, randonnée roller avec Macadam Roller, comme d’hab. Saint-Étienne a beau être plus valloné que Lyon, il y a quand même de quoi faire du roller là-bas, heureusement... D’ailleurs, vendredi dernier, Akelia était présente à la rando. Certes, la miss est peut-être une pro de la descente, mais elle ne mérite pas le maillot à pois rouges... (Aïe, pas taper : j’avais dit que c’est bloguable !)
    Aujourd’hui, vu le film le Coût de la vie de Philippe Le Guay. Très sympa. Des petites histoires illustrant nos travers et les relations troubles que nous avons avec l’argent, du radin joué par Fabrice Luchini au flambeur interprété par Vincent Lindon. Mais le personnage principal, c’est Lyon. C’était assez étrange de voir sur l’écran ces lieux que je connais si bien. D’ailleurs, une petite phrase du film m’a amusé. Un antiquaire faisait remarquer que le prix des assiettes qu’il vendait aurait été le double à Paris. Et la personne qui convoitait ces assiettes a fort justement répondu : « Oui, mais nous ne sommes pas à Paris mais à Lyon... »
    Je frémis encore au souvenir du loyer de ma chambre minuscule en toute proche banlieue parisienne, lorsque j’ai fait mes études à Jussieu. Et à partir de maintenant, pour un loyer de 100 balles de plus (15 euros) à peine, je vais occuper à Saint-Étienne un appartement qui fait presque le double de celui de Lyon...


    Mercredi, le 23 juillet 2003
    Ah, vivre et laisser mourir... ou Fabrice « M. », le Maudit
    C’est assez terrifiant.
    Un de mes très bons amis, dont je m’inquiétais de ne plus avoir de nouvelles (il ne répondait pas aux messages que je laissais sur son répondeur), ne va sans doute plus me voir aux randonnées roller avant que je quitte Lyon. Et pour cause : j’ai appris hier qu’il était enfermé dans un hôpital psychiatrique pour avoir tenter d’agresser mortellement son frère. Oui, c’est le genre de nouvelle qui vous laisse sur le cul. Comment imaginer que quelqu’un dont on se croit proche peut en arriver là ? Il est vrai qu’il a l’esprit complètement pourri par la morale darbyste. Il est vrai aussi que je l’avais déjà hébergé, un soir après la randonnée en roller, car il m’avait dit qu’il était furieux contre son frère au point d’être capable de le tuer s’il rentrait dormir chez ses parents. Mais tout cela, ce n’était que des mots, rien que des mots, et sa bouche avait toujours tendance à tout exagérer. Ainsi aurait-il fini par réellement pêter un câble ?
    Et ce n’est pas le seul de mes amis à qui il arrive des choses aussi surprenantes.
    À vingt ans, j’avais fait un stage en Belgique où j’ai fait la connaissance d’un Africain d’un petit pays que je n’avais jamais entendu parler. Nous étions vraiment des amis très proches. Puis, son diplôme en poche, il a pu retourner dans son pays auprès de son épouse et de son fils. Nous avons gardé contact en nous échangeant très régulièrement du courrier jusqu’à ce qu’en 1994 les actualités ne parlent plus que de son pays. Il a connu la guerre, les exils, les camps de réfugiés, il s’est fait exploiter par des ONG, et aujourd’hui, ne parvenant à retrouver sa famille, il est enquêteur pour le TPI.
    Et ce n’est guère plus joyeux au sujet de celles que j’ai aimées.
    L’exemple le plus criant est celui de cette fille que j’ai rencontrée quand je passais mon permis de conduire (j’avais un peu plus de 18 ans, cet été-là). Cette fille, je la connaissais bien : j’étais en secret amoureux d’elle que je ne voyais qu’en cours de latin alors que j’étais au collège. Le destin nous avait remis sur la même route, c’était trop beau. J’ai tout fait pour la revoir et nous sommes sortis ensemble, mais pas très longtemps car elle a fini par me dire qu’elle avait un copain auquel elle tenait plus que moi. Malheureux. Réponses de glace à mes lettres et coups de fils passionnés. Un peu plus tard, je l’ai revue, par hasard, au restaurant universitaire où elle a fait semblant de ne pas me voir. Tant pis. Et bien des annnées après, j’ai revu une autre copine de collège avec laquelle j’avais échangé quelques propos au sujet du « bon vieux temps ». Elle m’a alors parlé de cette fameuse fille qui était avec nous en classe de latin, sans savoir que j’en avais été épris. Cette fille, pourtant brillante, avait fini par laisser tomber ses études, elle vivait avec son copain (celui-là même qu’elle avait préféré à moi, ai-je compris) et était tombée enceinte. Le jour de l’accouchement, les médecins, faisant passer une série de tests à la maman et à son enfant, ont découvert que la jeune mère avait la leucémie. Deux mois plus tard, elle était morte.
    Oui, j’ai conscience de rapporter des faits complètement horribles. Mais ils sont hélas véridiques. Est-ce que je porte malheur à ceux que j’aime (d’amour ou d’amitié) et dont je ne suis pas autant aimé en retour ?
    C’est une bien curieuse et bien pénible malédiction...


    Lundi, le 21 juillet 2003
    Avis : attention, peinture fraîche !
    Pascal-Jean-Gabriel, dit « Gizmo », le rédacteur de la Clepsydre, également historien et auteur à ses heures, tient aussi la fonction de webmestre de la Gang dont il vient de remettre le site à jour.
    Allez-y, c’est beau, c’est bleu...
    Vous y trouverez des informations sur les dernières parutions de mes copains gangsters.
    Merci Gizmo !


    Mercredi, le 11 juin 2003
    (M)a vie, en vrac : plus jamais avant minuit
    Tout a commencé dimanche dernier, le 1er juin.
    Sylvie donnait une petite fête chez elle pour son poste de prof des universités. Très sympa. Il y avait les copains de la Gang (Marie, André, Olivier, Gizmo, Jean-Jacques) ainsi que Francis Valéry. Il m’a surpris, le Francis. D’ordinaire, il est habillé de noir (avec les ongles vernis dans la même couleur). Mais là, il était sobrement vêtu de beige. Oh, le copieur ! (Oui, mes fringues sont le plus souvent blanches, beiges et couleur sable.)
    En partant, le mari de Sylvie m’a prêté des CD vidéos et je n’ai pu m’empêcher de regarder le film sur mon ordinateur, ce qui m’a fait coucher plus tard que d’ordinaire et presque louper le réveil... alors que, le lendemain, commençait une conférence (enfin, un colloque s’étalant sur toute la semaine) organisée par mon laboratoire.
    Donc lundi, je me suis rendormi après la sonnerie du réveil (c’est la première fois que ça m’arrive, et c’est désagréable), d’où un départ un peu à la bourre de chez moi. J’arrive au labo avant 8 heures, j’aide à installer ce qu’il faut, ça baigne, tout est prêt. Le discours des officiels, conférence d’un invité prestigieux, tout va bien. Nous gérons aussi le problème du mardi car, avec les grèves des transports, nous prévoyons de chercher les conférenciers logeant à Lyon pour les amener sur le campus de Bron, dans l’Est lyonnais (c’est moi qui vais servir d’accompagnateur).
    Alors, cette semaine, ça a été dur. Et pas moyen de trouver le temps de poster un message sur Singuliers (OK, j’avoue : j’ai commencé trois messages, je n’en ai terminé aucun avant celui-ci).
    D’abord, du sommeil en retard. D’ordinaire, je me lève très tôt (à 5 heures) et j’essaie de me coucher vers 22 heures, mais là, quand je ne rentrais pas tard après avoir dîné avec des collègues, j’ai redécouvert ce que c’est que de jouer sur l’ordinateur, ça me permet de tuer le temps jusqu’à ce que j’aie l’air d’un zombie et que, malgré la chaleur étouffante, je parvienne à trouver le sommeil. Mais bon, dodo plus jamais avant minuit, et lever assez tôt, même si c’est un peu plus tard que d’ordinaire, ça finit par taper durement sur le système.
    Ensuite, j’ai pris trois kilos. Les pauses-café accompagnées de délicieuses pâtisseries, les cocktails, le dîner de gala, le resto avec des Liégeois (pas au chocolat, des collègues belges), le déjeuner du vendredi avec le comité d’organisation, sans compter ce week-end... Argh ! Bon, au pain sec et à l’eau.
    Sinon, pour finir, le bon mot du docteur Fab. Le mercredi, juste avant le dîner de gala, nous avons eu droit à des dégustations de produits locaux (des beaujolais, des jus de fruits, du saucisson, des fromages de chèvres, du miel). Quand je suis passé devant les fromages, j’en ai goûté un qui était affiné, et l’autre qui ne l’était pas. Oui, rien à voir. Et là, je me suis dit que ce que c’était vraiment ce qu’il fallait pour un congrès de mathématiciens : la seule différence entre les deux fromages, c’était une fonction « affine »... (si vous ne comprenez pas, envoyez-moi un courrier électronique (c’est pourtant le programme de troisième, non ?)
    Enfin, samedi, petit tour au 13ème festival de la science-fiction et de l’imaginaire de Roanne. Le Capitaine en parle mieux que moi sur son site ici (billet du 08/06/2003).
    Déjeuner à Roanne puis après-midi agréable au bord de la Loire, dans le département du même nom, le fameux 42, solution à toutes les énigmes, et peut-être même, en ce qui me concerne, à celle de la quête acharnée d’un futur poste d’enseignant-chercheur.
    Affaire à suivre...


    Mercredi, le 14 mai 2003
    Avis sur le sens de la vie
    Aujourd’hui : il ne faut pas faire de blagues aux petits enfants.

    Samedi dernier, j’étais invité à déjeuner chez un ami que je n’avais plus vu depuis presque un an, ami qui est marié et qui a deux enfants de trois et un ans (enfin non, pas tout à fait, pour la plus jeune, disons quelques mois, ne me demandez pas plus de précision, moins de douze).
    Comme je suis un garçon bien élevé (si, si !), je suis venu avec un cadeau pour la maîtresse de maison, en l’occurrence une boîte de chocolats (j’ai pris les plus chers que j’ai trouvés au Monoprix, ce n’est pas très original, je sais).
    Alors je vois le schtroumpf de trois ans, je lui donne la boîte (j’ai quand même fait l’effort de faire un joli paquet cadeau), et je lui dis : « C’est un cadeau pour ta maman ! ».
    Le gamin s’en va en criant : « Maman, maman ! » tout en secouant la boîte, et pendant ce temps le copain arrive et me dit qu’il a un problème avec son fils car il mange trop de sucreries.
    Oups...
    Je vois alors la maman, sans la boîte, mais le gamin arrive en brandissant celle-ci après l’avoir débarrassée de son joli papier cadeau. Et comme il y a des chocolats dessinés dessus, bien entendu, c’est le drame, le môme veut en manger.
    Alors, pendant que le papa explique à son fiston que, non, ce n’est pas le moment de manger des chocolats et lui montre des apéritifs à la place, je planque la boîte de chocolats au-dessus du réfrigérateur.
    Après le déjeuner, nous discutons, je joue un peu au clown et au magicien pour amuser le gamin, puis j’abuse lâchement du fait d’avoir la cote avec lui pour qu’il range sa chambre : « Si tu ne mets pas tes légos dans la boîte, je m’en vais ! ».
    Et, j’en ai un peu honte, ça a marché...
    Donc, pendant que nous discutons entre grandes personnes, le schtroumpf fouille partout dans sa chambre pour retrouver les briques de légo et les mettre dans sa grande boîte.
    On papote de tout et de rien, on boit, on grignote les restes des biscuits apéritifs et je passe dans la chambre du môme pour voir s’il a tout bien rangé. D’ailleurs, c’est presque le cas.
    Le gamin, remarquant ma bouche pleine : « Qu’est-ce que tu manges ? ». Et là, je ne sais pas ce qui m’a pris : « Ah, mince ! Je viens de manger le dernier chocolat de la boîte ! ».

    Devinez ce qui s’est produit...

    Le petit garçon a fondu en larmes, nous avions eu beau lui expliquer que c’était une blague, rien ne parvenait à l’arrêter. Et finalement, pour le calmer, nous avons dû ouvrir la fameuse boîte de chocolats pour lui en donner un...


    Samedi, le 3 mai 2003
    A visit of Akelia
    Mercredi dernier, j’ai fait la connaissance d’Akelia, weblogueuse canadienne dont je suivais les aventures depuis déjà pas mal de temps.
    Pendant deux jours : visite en roller des lieux non touristiques de Lyon, menus non lyonnais (poulet basquaise, kébab, salade de gésiers), déjeuner au soleil avec d’autres weblogueurs de la Gang (André-François et Olivier) dans le Parc Flaubert (ne cherchez pas sur un plan, c’est le Jardin des Chartreux rebaptisé ainsi, on se demande pourquoi, par le philosophe Olivier)...
    D’ailleurs, j’ai même une preuve éclatante de la venue de la sympathique Akelia : je n’ai pas pris de photo !


    Vendredi, le 2 mai 2003
    Avis de plagiat (j’assume !)
    Hier : déjeuner & promenade sur les hauteurs verdoyantes de la Saône.
    Le ciel fut doux, le soleil à peine caressant.
    Ce fut une sorte de « spécial blog » puisqu’en compagnie de Geneviève (Akelia), d’André-François (Captain & Books) & d’Olivier (Eaux troubles).

    (Post honteusement inspiré de l’avirtuel du Capitaine Ruaud.)


    Mercredi, le 30 avril 2003
    Avide de bonne chère (le retour !)
    Oups, ça fait bien longtemps que je n’ai trouvé le temps de poster un message sur mon « avirtuel » Singuliers.
    Des excuses ? Oui, j’ai bossé comme un taré pour mon laboratoire, en particulier le week-end pascal et la semaine de vacances (le terme « vacances » signifiant pour moi : moment où les autres ne sont pas là) avec, c’est le pompon, une nuit blanche pour boucler l’organisation d’une conférence sur un domaine qui ne m’intéresse même pas.
    Je mourrai martyr, c’est sûr. Tant pis.
    Bon, alors pour me faire pardonner, une petite recette : un biscuit à l’ananas que même Roland C. Wagner et Sylvie Denis ont goûté. Quoi ? Qui a dit : « Pour Roland, ça ne compte pas, il a tellement l’habitude d’ingérer des trucs bizarres... » ?
    Tssss, tssss !



    Biscuit à l’ananas

    Préparation : 15 minutes
    Cuisson : 8 à 9 minutes (au four micro-ondes)
    Pour 6 personnes.
    Ingrédients :
    • Pour la pâte :
      • 3 œufs ;
      • 125 g de beurre ;
      • 150 g de sucre roux ;
      • 2 cuillerées à soupe de caramel liquide ;
      • 120 g de farine ;
      • 2 cuillerées à café de levure chimique ;
      • 2 cuillerées à soupe d’eau ;
      • 1 ou 2 tranches d’ananas.
    • Pour la garniture :
      • 4 tranches d’ananas ;
      • 2 cuillerées à soupe de caramel liquide ;
      • 3 cerises confites découpées en leur moitié (facultatif, ça met un peu de couleur) ;
      • quelques cuillerées de kirsch.
    Placez le beurre dans un saladier et faites-le ramollir 30 secondes à l’allure maximale dans un four à micro-ondes.
    Ajoutez le sucre et travaillez la mousse au fouet.
    Incorporez un œuf après l’autre, puis le caramel et la farine préalablement additionnée de la levure chimique.
    Ajoutez la (ou les) tranche d’ananas découpée en dés ainsi que deux cuillerées d’eau (ou, mieux, de jus d’ananas). Versez le caramel au fond du moule servant à la cuisson du biscuit.
    Disposez les quatre tranches d’ananas et les cerises sur le caramel.
    Versez la pâte sur les fruits.
    Faites cuire 7 à 8 minutes à l’allure maximale.
    Démoulez et laissez refroidir.
    Arrosez le gâteau de jus d’ananas avec un peu de kirsch.
    Servez très frais.

    Bon appétit !


    Dimanche, le 23 février 2003
    Aviez-vous déjà songé à réenchanter le monde ?
    La semaine dernière, Francis Valéry, monsieur Passeport-pour-les-étoiles (le guide de lecture en science-fiction de Folio SF) était présent à Lyon. Avons eu le plaisir de passer quelques agréables soirées en sa compagnie. Il nous tarde de le voir terminer Le Talent ressuscité (la suite du Talent assassiné)...
    Hier soir, sur France Culture, l’émission "Mauvais Genres" était dédiée à André-François Ruaud et à la fantasy.
    André-François, c’est le "capitaine" de la Gang, c’est l’auteur d’un roman de polar-fantasy (Des ombres sous la pluie), d’un guide de lecture en fantasy (Cartographie du merveilleux, en Folio SF), du Dictionnaire féerique (aux Éditions de l’Oxymore), d’essais (en particulier sur Arsène Lupin) ainsi que de nombreuses nouvelles puisant aussi bien dans les domaines de la science-fiction, du fantastique que de la fantasy ou du polar, c’est un anthologiste et le directeur de la plus vieille revue française sur la science-fiction et la fantasy Yellow Submarine qui fêtera, au mois de mars, ses vingt ans !
    André-François Ruaud, en qualité de docteur es fantasy national, nous a parlé pendant une heure avec passion des créatures du monde de la Faërie, ces petits êtres présents dans toutes les cultures traditionnelles, apparus dans l’imaginaire populaire à des âges divers (certains, tels ceux retrouvés auprès des gangs de Miami, sont étonnamment très récents), animés de bonnes ou mauvaises intentions envers les humains.
    Instructif aussi, de voir que les représentants du christianisme, et du catholicisme en particulier, se sont opposés au petit peuple de Faërie, une culture (ou une religion, ou un imaginaire) cherchant à en remplacer une autre.
    Personnellement, je suis assez peu sensible aux écrits du domaine de la fantasy. André-François a expliqué que les amateurs de science-fiction et de fantasy ne sont pas les vraiment mêmes : en général, les premiers ont plutôt une culture scientifique et s’intéressent à la science, à la technologie et aux répercussions sociales qu’apporte le progrès, les seconds sont plutôt amateurs de jeux de rôles (Donjons et Dragons est un univers de fantasy archétypal) et cherchent à "réenchanter" le monde... Ah, je suis rassuré : en tant que chercheur, je suis naturellement enclin à préférer la science-fiction, d’autant que j’ai un solide enracinement dans le christianisme qui me rend imperméable aux (autres) superstitions.
    Pour ceux qui ont manqué ce grand moment de radio samedi soir, vous avez une deuxième chance : l’émission peut être écoutée sur le site de "Mauvais Genres" (attention, les sept premières minutes sont consacrées à l’émission précédente "Chassé-croisé").


    Dimanche, le 16 février 2003
    Avirtuel sur la vie réelle
    [Message personnel à la personne qui se connecte assez régulièrement depuis Stanford.edu... Allez, Nono, reviens sur la liste de diffusion de la Gang ! C’est frustrant de te voir disparaître (joli paradoxe) à chaque fois que la discussion devient intéressante. Fin du message perso.]
    Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "avenir". Je suis officiellement qualifié aux fonctions de maître de conférences en informatique. Youpi ! Maintenant, va falloir s’accrocher dans la course aux postes...
    Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "recherche". J’ai reçu les retours du comité de rédaction d’une revue scientifique internationale au sujet d’un article dont je suis le premier signataire. Youpi ! Mon papier est accepté. Rien de méchant à corriger sur le plan scientifique, par contre je vais devoir trouver un native English pour régler les problèmes de langue.
    Nouvelles de ma vie d’enseignant-chercheur. Catégorie "enseignement". Après discussion avec la responsable du cours du module dont j’ai en charge les travaux dirigés, j’ai indiqué à mes étudiants de maîtrise que je ne leur demanderai pas de me rendre un projet, ces derniers (qui sont très occupés par leur stage) en ont déjà réalisé un en licence. J’ai fait cette annonce en regardant une partie de ma salle de TD et je me suis retourné vers l’autre. Un peu trop vite. Du coup, j’ai vu une étudiante (fort charmante, ma foi) qui faisait mine de m’embrasser (« M’sieur, on vous adore ! »). Elle est devenue rouge de confusion. Ah, finalement, il en faut peu pour être aimé... (euh, youpi ?)
    Nouvelles littéraires. Le numéro 29 de Bifrost est enfin arrivé dans ma boîte aux lettres. Avec les excuses d’Olivier Girard pour le retard sur une feuille cartonnée qui n’est autre que la pub pour la Cité du Soleil (et autres récits héliotropes) du frangin Ugo. Déjà presque terminé de lire la revue. Parmi les fictions, une très chouette novella de Claude Ecken. Et un compte-rendu très personnel des Utopiales de Nantes par Francis Valéry, alternant avec des passages de son roman à venir, le Talent ressuscité, la suite du Talent assassiné. D’ailleurs Francis doit arriver à Lyon ce soir. La semaine prochaine, il est prévu de passer quelques soirées sympas en sa compagnie.
    Nouvelles de ma vie d’être humain. Catégorie "douleur". Je ne sais comment, je me suis fait mal à l’index gauche, juste en dessous de l’ongle. Ce n’est qu’un bobo ridicule, qui a à peine saigné, qui a presque cicatrisé maintenant mais qui fait toujours mal. Et qu’est-ce que c’est gênant ! Je me sens vraiment handicapé de la main gauche. Je viens enfin de comprendre l’histoire du supplice chinois qui consistait à introduire des aiguilles brûlantes à cet endroit. Brrrr...
    Nouvelles de ma vie de célibataire. Catégorie "Saint Valentin". Vendredi soir, avec mon copain PYM et quelques autres, nous avions prévu de terminer la soirée dans un bar après notre habituelle balade en roller hebdomadaire, une sorte d’anti-Saint-Valentin entre potes. Tout était prévu, nous avions l’intention de nous affubler de signes distinctifs tels que des "cœurs à prendre" avec des planches anatomiques de l’organe en question ou des gros cœurs avec un ange descendu par sa propre flèche. Pas de très bon goût, certes, mais il faut bien ça pour lutter face à la mièvrerie de ce jour. Et finalement, rien de tel n’a été fait... PYM est retombé dans une phase down, il n’est pas venu à la rando roller, j’ai essayé de l’appeler mais le message sur son répondeur donne une bonne idée de son humeur noire... PYM, arrête de te regarder le nombril, c’est pas parce que tu t’es fait plaquer qu’il faut faire croire à tout le monde que tu vas te suicider (tu nous fais le coup tous les deux mois).
    Nouvelles cinématographiques. Catégorie "horreur". J’ai vu Le Cercle-The Ring de Gore Verbinski. Au début, j’ai eu peur... mais peur que le film soit un navet car il commence comme un de ces films pour adolescents au scénario sans surprise. Mais passées les dix premières minutes où une jeune fille raconte à sa meilleure amie une légende urbaine sur laquelle repose l’histoire, le film démarre comme une enquête journalistique avec un oppressant fond fantastique. Pas du grand cinéma, certes, mais le film remplit son rôle : j’étais calé au fond du fauteuil, la trouille au ventre.
    Nouvelles citoyennes. Catégorie "je milite". Samedi, 14 heures, place Bellecour. Manifestation contre la guerre en Irak. Bizarre. Pas vraiment de musiques ou de slogans (contrairement aux manifs anti-FN auxquelles j’avais participées). Une manifestation "pacifique", dans tous les sens du terme. J’ai retenu ce message, bien trouvé, écrit sur une pancarte : « Bush, si tu veux du pétrole, viens le chercher sur nos plages ».


    Jeudi, le 26 décembre 2002
    Ah, virtuels dédales !
    Aujourd’hui, c’est la Saint-Étienne, aussi vais-je vous parler d’un auteur stéphanois : Jean-Jacques Girardot.
    Jean-Jacques est un auteur que j’apprécie tout particulièrement, aussi bien pour ses écrits dont les thématiques me parlent vraiment (peut-être parce qu’il est aussi docteur en informatique), que pour ses compétences scientifiques (nos laboratoires ont des projets en commun), que parce qu’il s’agit de quelqu’un de tout simplement attachant.
    Auteur des Pages Françaises de Science-Fiction, vous pouvez voir Jean-Jacques Girardot aux conventions et festivals de science-fiction, en barbe et lunettes, des airs de Pierrot lunaire et de Professeur Tournesol, souvent accompagné par un elfe blond qui n’est autre que son fils.
    En 2001, lors des Utopiales de Nantes, Jean-Jacques a remporté le prix Alain Dorémieux qui récompense un jeune auteur en lui permettant de publier son premier ouvrage.
    C’est ainsi que nous avons eu la chance de voir arriver dans nos librairies son recueil de nouvelles de science-fiction : Dédales virtuels, publié en 2002 aux Éditions Imaginaires sans frontières.
    Petite précision : en près de 300 pages, le livre Dédales virtuels ne retrace pas une histoire de transformation maçonnique.
    Pas compris ?
    OK, je reprends : le livre des dalles virent truelles ne retrace pas une histoire de transformation maçonnique. Oui, Jean-Jacques, comme la plupart des membres de la Gang, est un expert en jeux de mots. Mais bon, j’assume l’entière culpabilité et paternité de celui-ci.

    Les Dédales virtuels s’ouvrent par "Voyageurs", une nouvelle initialement parue dans Escales sur l’horizon (anthologie de Serge Lehman publiée en 1999 chez Fleuve Noir). Dans ce texte qui retrace un premier contact avec une entité extraterrestre, Jean-Jacques évoque la vie d’une scientifique à la recherche d’un sens à sa vie, quête douloureuse de l’amour et de la vérité.

    La nouvelle "l’Éternité, moins la vie", déjà parue dans Cyberdreams n°10 (1997), s’inscrit dans la thématique du "brain-downloading" chère à l’auteur australien Greg Egan. Dans ce texte, la scientifique Helen Palmer cherche à sauver sa fille sous une forme électronique. Il s’agit d’une très belle illustration des positionnements juridiques et scientifiques de notre temps à l’éternel « qui suis-je ? » métaphysique quand l’entité en question est une intelligence artificielle.

    La nouvelle "Sur le seuil", parue dans la revue Galaxies n°4 (1997), est une autre réponse à cette question, lorsque la copie électronique d’un être décédé, à travers ses propres doutes, diverge de l’original.

    "Gris et amer" est une nouvelle inédite en deux parties traitant non plus du "Soi" mais de "l’Autre". Dans la première partie, intitulée "les Visiteurs de l’éclipse", une bande de copains nostalgiques des Beatles mènent un périple en France pour voir la fameuse éclipse totale qui s’est produite à la fin du XXe siècle. À cette occasion, ils découvrent une étrange substance grise et amère, offrande de l’Autre.
    La seconde partie, intitulée "l’Adieu aux étoiles", se déroule quelques années plus tard dans un monde post-cataclysmique. Roger, rescapé de la bande, apprend à accepter ces fameux visiteurs.
    Jean-Jacques Girardot a réalisé une étude approfondie de son texte ici.

    "L’Humain visible" est un texte paru dans l’anthologie de Stéphane Nicot Hyperfuturs en 2000 (hors série de la revue Galaxies). Thomas, un informaticien travaillant sur le projet "Visible Human" découvre que la plate-forme informatique sur laquelle un être humain a été numérisé à des fins de simulation est dotée d’une intelligence artificielle. Une relation ambiguë se noue entre Thomas et l’IA.

    "L’Instant d’éternité", autre nouvelle inédite, parle d’un être sensible qui veut sauvegarder pour toujours un instant précieux passé avec celle qu’il aime et qui est condamnée. Mais qui est-il réellement ?

    "Simon et Lucie, une romance", nouvelle déjà publiée dans Étoiles vives n°5 (anthologie de Gilles Dumay parue en 1998 chez Bifrost/Eacute;toiles vives) est une histoire d’amour amère sur fond de nanomachines censées rendre le quotidien plus merveilleux.

    La nouvelle "le Mouton sur le penchant de la colline", parue dans Escales 2001 (anthologie de Sylvie Denie parue au Fleuve Noir), est ma nouvelle préférée du recueil.
    Pourquoi ?
    Parce que la première fois que je l’ai lue, dans Escales, j’ai trouvé qu’il s’agissait là d’un très grand texte, un de ceux qui vous marquent et qui font que vous n’oublierez jamais plus l’auteur, un de ces textes trop rares qui vous obligent à faire un break et qui, même si vous êtes un dévoreur de livres, vous empêchent de passer aux suivants, tant les personnages, les situations et les idées sont fortes.
    Dans "le Mouton sur le penchant de la colline", un journaliste et "valideur d’informations" s’intéresse à la neuroprogrammation qu’aurait employée Sadam Hussein entre 2025 et 2030. Cette enquête et d’autres sur le sujet de la neuroprogrammation vont peu à peu impliquer ce personnage de manière bien plus profonde...
    À noter, dans ce texte, le docteur Helen Palmer, de "l’Éternité, moins la vie", fait une brève apparition.

    "Le Jeu de la Création", dernière nouvelle du recueil, est un inédit traitant d’une société d’insectes pensants. L’héroïne, Akeyliah, dirige son petit monde, cherchant à faire le bien de son monde en lui cachant une terrible vérité. Jusqu’à quand cette despote y parviendra-t-elle ?

    Les Dédales virtuels, ce sont les labyrinthes de l’esprit quand celui-ci est artificiel ou transformé par des nanomachines.
    Dédales virtuels, c’est l’ouvrage de Jean-Jacques Girardot, un petit bijou littéraire à acquérir et à lire d’urgence par quiconque s’intéresse aux grandes questions humaines portant aussi bien sur l’identité, sur l’estime de soi, sur le sens de la vie ou sur l’autre.
    Dédales virtuels, c’est de la science-fiction intelligente, ambitieuse, sans doute exigeante, mais c’est surtout, derrière le virtuel et l’artifice, l’humain à venir...


    Mardi, le 17 décembre 2002
    Avinnersaire (yoijeux)
    « C’est un bon jour pour mourir... », dit le vieil Indien dans Little Big Man.
    Moi je dis que 30 ans, c’est un bon jour pour vivre.
    Le jour de ses trente ans, mon ami Ugo, de deux semaines mon aîné, a passé son audition de maître de conférences et a obtenu son poste.
    Le jour de mes trente ans, à savoir hier, j’ai soutenu ma thèse.


    Dimanche 15 décembre.

    Je me réveille assez tard. J’étais la veille à l’anniversaire d’un ancien amour.
    Je répète mentalement ce que je dois dire lors de ma soutenance de thèse en prenant mon petit déjeuner, en me rasant, en prenant ma douche...

    Fin de la matinée.
    Passage éclair au Virgin situé à moins de 100 mètres de mon appartement.
    Manque de bol, il est fermé et n’ouvre qu’à midi.
    Je prends mon courage à deux mains et vais jusqu’à la FNAC (à au moins 300 mètres de là), je trouve ce que je recherche (comme quoi, les chercheurs trouvent quand même aussi parfois !) : le recueil de nouvelles de Jean-Jacques Girardot (pas pour moi mais pour offrir, en espérant qu’un ami charitable pensera à me faire cadeau de Dédales virtuels car j’ai tant envie de lire ce bouquin !)
    Je passe le reste de la journée à répéter la présentation de ma soutenance...


    Lundi 16 décembre, jour « J »

    J’ai décidé de rester chez moi toute la matinée.
    Nouvelle répétition mentale de la soutenance de thèse.
    Qui est le premier à me souhaiter mon anniversaire ?
    Le robot de NotreFamille.com !
    Ouais, je ne travaille pas dans le domaine de l’intelligence artificielle pour rien...
    D’autres messages électroniques de soutien arrivent sur ma boîte.
    Un premier coup de fil pour me souhaiter mon anniversaire et me dire m..... : je mets un instant à réaliser qu’il s’agit de Nathalie, une amie de Lorraine.
    Un second : il s’agit de ma bonne maman qui m’appelle du train.
    Déjeuner léger.
    Avec le stress, mon ventre fait des nœuds...
    Je me fringue. Non, pas encore la cravate.

    Treize heures.
    Je sors de chez moi. De la pub et une enveloppe récupérées dans ma boîte aux lettres. Je lirai la lettre plus tard.
    Je prends le métro et le tramway, je ne vois personne : sur le chemin je répète encore ma soutenance.

    Quatorze heures moins le quart.
    J’arrive au labo.
    Mais où est passé mon directeur de thèse ? C’est lui qui devait me prêter son ordinateur portable...
    Je cours dans tous les sens.
    Bon, pas de panique, je peux emprunter celui du secrétariat du laboratoire.
    Les bouteilles sont déjà au frais ? Parfait !
    Mes parents arrivent. Pendant que je copie mon fichier, maman et papa s’occupent du pot (bouteilles, verres, gâteaux...).

    Quinze heures.
    Avec un collègue, je vais chercher le vidéoprojecteur que j’ai réservé. Manque de bol, avec le service audiovisuel, nous nous sommes mal compris : le vidéo ne passe que de la vidéo (appréciez la nuance) et non de "l’informatique".
    Grrrmbl...
    Une solution, peut-être : un autre vidéoprojecteur doit être rapporté.
    J’attends le retour du matériel. Les minutes s’écoulent, tout comme des gouttes de sueur froides dans mon dos.
    Et voici la bête !
    Beau, beau, il est beau le vidéo !
    J’arrive sur le lieu que j’ai réservé pour la soutenance. La salle est fermée. Je fais le tour, frappe à la porte d’un secrétariat, c’est ouvert, de gentilles dames vont ouvrir la salle de conférences où je vais officier.
    Bricolage pour installer le vidéoprojecteur, les rallonges ne fonctionnent pas (un problème de triphasage), je vais en chercher d’autres, ça y est.
    Bon, l’image ne s’affiche pas à l’écran. Nous cherchons la combinaison de touches adéquates. Mmmm... Ce n’est pas ça le problème. Peut-être faut-il changer le port du vidéoprojecteur ? Oui, c’est ça.
    Réglages ultimes, des bouteilles d’eau sont mises à la disposition des membres du jury, ainsi que des exemplaires de ma thèse.
    Des personnes arrivent dans la salle : mes parents, mon ami Ugo (venu tout exprès d’Aix pour m’écouter), mon ex-copine, des collègues, des amis, et mon directeur avec quelques membres du jury.
    Bonjour, bonjour, c’est gentil d’être venu.
    Des personnes proches me souhaitent aussi mon anniversaire.
    Les derniers membres du jury arrivent, il est un peu plus de 16 heures, le président du jury me laisse la parole.

    Go!
    Je me fais peur : le démarrage est un peu chaotique, ma langue s’accroche sur quelques mots. Mais je me rattrape. J’ai un débit de paroles plus rapide qu’à l’ordinaire, ma présentation coule, les transparents défilent, je présente mes travaux et l’auditoire est attentif. Un coup d’œil sur la montre, il faut que je me dépêche, j’augmente encore un peu le débit mais tout va bien, j’arrive à ma dernière diapositive, la numéro trente-trois (clin d’œil à la parole classique du docteur : « Dites 33 ! ») et je termine ma présentation entre 40 et 45 minutes, c’est-à-dire le temps qui m’était accordé.
    Parfait.
    Questions du jury.
    Les rapporteurs et examinateurs me félicitent pour la qualité de mon travail (« Merci ! ») et me posent certaines questions.
    Mes réponses semblent les satisfaire.
    Mes directeur et co-directeur louent mes qualités scientifiques et humaines, ma maman verse une larme.
    La dernière question du président du jury, je suis heureux de voir que les personnes se sont vraiment intéressées à mon travail.

    Délibération.
    Papa prend quelques photos sur son appareil numérique.
    Je débranche le matériel.

    Le jury arrive, le président prend la parole, ça y est, je suis docteur, les félicitations ne sont plus données (pour éviter les différences de politiques entre les établissements nationaux), sinon je les aurais eues (c’est ce que dit mon président de jury).
    Joie.

    Pot de thèse.
    Tout est beau, tout est bien. Les amis avec qui je fais du roller arrivent. Il y a moins de Gangsters que prévu mais je suis heureux, les bouteilles et les plats se vident, je parle avec les uns et les autres, la tension accumulée ces derniers jours se relâche petit à petit.
    Les gens s’en vont progressivement.
    Gizmo de la Gang vient chercher Ugo. Il emportera aussi quelques restes.

    Vingt heures.
    J’abandonne collègues, famille et amis pour retrouver les membres du jury dans un bon restaurant situé sur la Croix-Rousse.
    J’imaginais ne plus avoir faim mais la soupe de bulots tiède aux crevettes, le cabillaud et sa salade d’algues ainsi que le gâteau à la nougatine m’ouvrent de nouvelles perspectives sur les capacités de mon estomac.
    Comblé.

    Minuit et quelques.
    J’arrive chez moi.
    Mes parents sont déjà couchés.
    Un message en anglais sur mon répondeur. Marina, une amie grecque, me souhaite mon anniversaire...


    Mardi 17 décembre.

    Réveil matinal.
    J’essaie sans succès de copier les photos prises par l’appareil numérique de mon père sur mon vieil ordinateur portable. Foutu port USB !
    Métro, nous arrivons à la gare de la Part-Dieu. J’en profite pour acheter un billet.
    Ça y est, ils sont partis et fiers de leur fiston.
    Je vais chez André et Olivier récupérer Ugo.
    André est déjà parti travailler, je fais la connaissance de Guillaume.
    Ugo et moi nous rendons tranquillement au centre commercial de la Part-Dieu pour papoter, faire un coucou à André, prendre un petit déjeuner chez Paul, essayer de trouver des idées de cadeau pour Noël, faire un tour devant la bibliothèque municipale...
    Puis l’heure à laquelle Ugo doit prendre son train arrive, il retourne dans son sud natal, je retourne dans mon labo...
    Au boulot 


    Lundi, le 9 décembre 2002
    Ah, ville magique !
    Hier après-midi, je suis allé voir mes amis Gangsters.
    Trop peu de temps car j’ai dû rentrer bien vite pour terminer la présentation de ma soutenance de thèse.
    Je ne connais pas bien le quartier de Saint-Just, sur la colline de Fourvière, et je me suis trompé de rue à un moment donné, loupé la station de métro. Enfin, de funiculaire. La "ficelle", comme on l’appelle ici.
    Je suis donc rentré chez moi à pied.
    Pas compliqué, il suffit de descendre. Et ça descend sec.
    Après avoir traversé la Saône, je me retrouve au niveau de la gare de Perrache et je plonge sans le vouloir dans la féerie de la Fête des Lumières.
    Place Carnot, le marché de Noël.
    Un monde fou.
    J’évite : quand on a connu les marchés de Noël alsaciens, les autres sont bien ternes en comparaison.
    Rue Victor Hugo. Une rue piétonne. Des gens de partout. Odeurs de marrons grillés.
    Place Bellecour. Odeurs de tartiflette.
    Je poursuis jusqu’au Théâtre des Célestins.
    Théâtre en flammes ?
    Non, c’est beau, c’est de la magie.
    Je me force un chemin jusqu’à la Place des Jacobins.
    La fontaine des Jacobins a retrouvé ses couleurs.
    J’arrive chez moi. J’allume trois bougies à mes fenêtres. La tradition...
    Au bout d’une demi-heure de travail, je regarde par la fenêtre.
    Les bougies ont été soufflées au premier coup de vent.
    Je les rallume.
    Quelques heures plus tard, épuisé, je vais me coucher.
    Ce matin, je tire les rideaux.
    Les trois bougies sont allumées. Elles ont brillé toute la nuit.
    C’est la magie de la Fête des Lumières.


    Mardi, le 19 novembre 2002
    Avyrel Sifranc (et trois sous...)
    Le Talent assassiné est le dernier roman de Francis Valéry, publié dans la collection "Lune d’Encres" de Denoël (Paris).
    Francis est un auteur de science-fiction, mais pas seulement. Il est aussi critique et essayiste (il a écrit de nombreux bouquins pour les fans des séries télévisées, ainsi qu’un "guide de lecture" SF), auteur pour la jeunesse, éditeur de la revue CyberDreams (hélas disparue aujourd’hui), musicien, bref, un véritable homme-orchestre...
    Ce qui le caractérise ? Pour avoir un peu discuté avec lui, je dirai : l’identité d’artiste. Cela agace parfois certains, cette façon d’être et de se dire "je ne suis pas comme tout le monde". Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, mais surtout qu’on ne l’ignore pas. Et Francis ne passe pas inaperçu : c’est un colosse habillé de noir, longs cheveux bruns (avec parfois des ajouts capillaires), ongles souvent vernis de noir, bagues gothiques, parfois du maquillage. Quant à ses propos, il masque une grande sensibilité par des avis provocants et des prises de position jusqu’au-boutistes.
    Voilà pour le personnage. Quant au Talent assassiné, c’est un roman plus ou moins autobiographique, une somme de réflexions sur l’identité d’auteur et le milieu de l’édition, une enquête policière faisant figure de quête de soi, avec un humour proche du "grand" Desproges.
    Qui plus est, pour ceux qui connaissent un peu le fandom SF, c’est vraiment à mourir de rire car toute ressemblance avec des personnages existants n’est pas que pure coïncidence.
    Un texte décalé, désopilant, délicieux.

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